À 24 ans, l’Américaine Sloane Stephens a posé la première pierre à la succession des sœurs Williams en remportant son premier titre du Grand Chelem à Flushing Meadows. Sa compatriote et amie Madison Keys est quant à elle passée à côté de son match.
Stephens n’a laissé aucune chance à Keys
Sloane Stephens a écrit une très belle page du tennis féminin américain en remportant son tout premier titre du Grand Chelem à domicile. Impressionnante tout au long de la quinzaine, celle qui pointait encore à la 957e place mondiale à la fin juillet après un long passage à vide lié à une blessure, a mangé tout cru sa compatriote Madison Keys en finale. Finalement 83e mondiale après un mois d’août couronné de succès (15 en 17 matches), Stephens était quasiment injouable, même si la précipitation et la maladresse de son adversaire l’ont beaucoup aidé dans la construction de sa victoire expresse (6-3, 6-0, en 61 minutes). Le match a finalement duré un set, le premier. Dès lors que Stephens a réalisé le break à 3-2 en sa faveur et n’a rien lâché derrière (6-3) le match était plié. Auteure de 30 fautes directes, Keys a offert sur un plateau la moitié des points nécessaires à la victoire à son adversaire (soit 60 en tout). Une statistique qui dit tout de la faillite mentale d’une joueuse qui avait pourtant impressionnée en quarts et en demies. « Mes nerfs ont pris le meilleur sur moi-même« , confiait d’ailleurs la finaliste déchue en conférence de presse d’après-match.
Le début de match a également été tendu pour Stephens, mais le moment de panique a été de très courte durée. « J’étais assez tendue avant d’entrer sur le court, reconnaissait-elle. Mon coach m’a dit de prendre de grosses respirations et que tout irait bien. J’allais beaucoup mieux ensuite« . Très cordiale tout au long de sa conférence de presse, la nouvelle lauréate a confié être vraiment très surprise par son incroyable coming-back. « Au moment de mon opération en janvier je ne pensais ni à remporter l’US Open, ni même à me rapprocher du top 100. Je pensais davantage aux choses néfastes comme au fait d’utiliser mon classement protégé pour jouer ici, expliquait-elle. J’ai ensuite essayé de prendre les choses comme elles venaient. J’ai travaillé dur pour venir ici, le stress s’est peu à peu dissipé et j’ai pu jouer plus libérée, courir et être du combat. Aucun mot me vient pour décrire la façon dont j’en suis arrivée là, et si on racontait cette histoire à quelqu’un je ne pense pas qu’il nous croirait« .
Vers une diversification du tennis féminin ?
Verra-t-on un jour une finale 100% française à Roland-Garros ? Rien n’est moins sûr au vue de la courbe de l’état de forme du tennis français dans sa généralité. Les sportives tricolores feraient bien de s’inspirer de la réussite actuelle de leurs homologues américaines car cette finale 100% oncle Sam offre de nouvelles perspectives au tennis féminin américain, qui se réduisait ces dix dernières année au prisme des sœurs Williams. Vénus, l’aînée, a d’ailleurs cédé en demies devant la futur lauréate du tournoi. Un succès tremplin pour Stephens. Assez pour esquisser l’idée de passation de pouvoir ?
Crédits photo à la une: Keith Allison