Cette saison, le tennis français a vu ses principaux représentants se retrouver dans une décrépitude totale. De Jo-Wilfried Tsonga à Gaël Monfils en passant bien évidemment par Lucas Pouille, les tennismen français ont déçu. Retour sur une année galère, inquiétante pour la suite.
C’était leur dernière chance de briller en Grand Chelem en 2017. Ils n’ont, une nouvelle fois, pas su éclabousser de leur talent le tableau masculin, en ce mois de septembre à l’US Open. Les joueurs français n’ont fait que renforcer un fait désormais bien réel cette saison: le tennis tricolore va mal. En attendant de voir ce que donneront dans les années à venir les Geoffrey Blancaneaux et autres Corentin Moutet, les principaux représentants français sont aujourd’hui bien à la peine. Entre des Mousquetaires qui commencent sérieusement à s’essouffler et un Lucas Pouille beaucoup trop décevant cette saison après une année 2016 pleine de promesses, 2017 vire pour l’instant au cauchemar pour nos Tricolores. Et si la Coupe Davis pourrait bien leur redonner de l’air, cela ne cachera pas les énormes difficultés rencontrées en 2017.
Pour les 4 Mousquetaires, la fin approche
Ils incarnaient il y a 10 ans la nouvelle génération dorée du tennis tricolore, celle qui pourrait enfin succéder à Yannick Noah en Grand Chelem ou imiter les Pioline, Grosjean, Santoro, Escudé et Clément, derniers vainqueurs français en Coupe Davis… Ils étaient donc 4 perles qui débarquaient sur le circuit au milieu des années 2000: Richard Gasquet, génie dès son plus jeune âge et qualifié de plus grand espoir du tennis français. Gaël Monfils, fantasque parisien qui régalait déjà le public à ses premiers pas sur le circuit. Jo-Wilfried Tsonga qui avait éclaboussé la planète tennis de son talent en 2008 lorsqu’il avait atteint la finale de l’Open d’Australie à seulement 22 ans. Et enfin Gilles Simon, plus discret mais qui était passé à deux doigts d’une finale au Masters à 23 ans et des poussières. 10 ans plus tard, ces quatre-là nous ont régalé oui, mais n’ont jamais converti pleinement tous les espoirs qui avaient été placés en eux.
En 2017, un seul joueur français a passé le cap des huitièmes de finale d’un Grand Chelem (Tsonga à Melbourne, atteignant les quarts de finale). Cela n’était plus arrivé depuis 2007. Au classement, ce n’est pas mieux: aucun tricolore dans le Top 15, alors qu’il y en avait 3 au mois de janvier. Est-ce un coup de mou, une année sans, ou tout simplement le début du déclin pour cette génération dorée qui commence à vieillir (Tsonga et Simon ont 32 ans, Monfils et Gasquet en ont 31) ? Cette dernière option semble la plus pertinente, bien qu’elle n’explique clairement pas tout. A titre d’exemple, Stan Wawrinka a remporté l’US Open à 31 ans, Federer a remporté Wimbledon à quasiment 36 ans et Nadal a glané son dixième Roland-Garros à 31 ans. Oui mais voilà, on parle-là de légendes, de grands champions. Nos Mousquetaires des années 2010 n’en sont pas. Ce sont de grands joueurs certes mais ils ne seront peut-être finalement jamais ces joueurs qui marquent leur époque de leur empreinte.
Pour Pouille, plus difficile est la confirmation
C’est à l’US Open 2016 que Lucas Pouille s’était véritablement fait un nom en terrassant Rafael Nadal dans le tie-break d’un 5e set haletant. Il avait terminé l’année à une très belle 15e place à L’ATP, qui, à 22 ans, ne demandait que confirmation en 2017. Cette saison, le natif de Grande-Synthe a eu beaucoup plus de mal, en témoignent ses résultats en Grand Chelem: 1er tour en Australie, 3e tour à Roland-Garros, 2e tour à Wimbledon et un huitième de finale à New York. Malgré des titres aux tournois ATP 250 de Budapest et Stuttgart, il est inutile de préciser que l’on attend beaucoup plus de lui, qui incarne aujourd’hui encore, l’avenir du tennis français.
Régulièrement handicapés par des blessures depuis le début de la saison, nos Frenchies traînent des pieds en 2017 et ont du mal à se faire une place parmi les tous meilleurs. Si une victoire en Coupe Davis ferait le plus grand bien au tennis tricolore, il va vite falloir se ressaisir s’ils veulent encore espérer briller sur le circuit, car pour la plupart, les belles années sont désormais derrière eux.
Crédits photo à la une: si.robi