Ils n’auront finalement pas pesé bien lourd. A l’exception du duo français Mahut/Herbert, impérial en double samedi pour ramener les Bleus à 2/1, l’équipe de France aura été nettement en-dessous de la Croatie pour la dernière finale de la Coupe Davis dans sa forme actuelle. De leur côté, les Croates ont été intouchables en simple, et décrochent ainsi le deuxième Saladier d’Argent.
Il n’y a pas eu de miracle. Après une année 2018 historiquement mauvaise pour nos Bleus, la Coupe Davis n’aura pas fait exception à la règle. De Jérémy Chardy vendredi à Lucas Pouille dimanche, en passant par Jo-Wilfried Tsonga, aucun des Français n’aura réussi à prendre ne serait-ce qu’une fois le service de Marin Cilic ou de Borna Coric. C’est dire l’écart abyssal qu’il y avait entre les deux équipes. Et si Mahut et Herbert avaient redonné à la France une lueur d’espoir samedi, l’illusion fut brève.
Une future réforme qui n’estompe pas la déception
Ce weekend de finale était donc le dernier de la Coupe Davis, réformée à partir de l’année prochaine en une phase finale d’une semaine disputée à Madrid. Pour les Bleus, ce dernier weekend conclue marque également la fin du mandat de Yannick Noah en tant que capitaine. Globalement, il aura rempli la tâche qui était la sienne en permettant à la France de décrocher sa dixième Coupe Davis, et avec une finale et une demi-finale en plus, son retour à la tête des Bleus a été finalement très bon. Très ému pour son ultime conférence de presse, Noah a fait le tour de tous les sujets, souhaitant évidemment bonne chance à Amélie Mauresmo.
L’ancienne N.1 mondiale aura la lourde tâche de parvenir à rendre l’équipe de France compétitive sur les prochaines éditions de la Coupe Davis nouvelle formule. L’affaire n’est pas mince, quand on sait que la plupart des joueurs y sont opposés, à l’instar d’un Lucas Pouille qui n’a cessé de rappeler qu’il était totalement contre cette réforme. Et ce n’est pas cette ultime finale qui lui donnera tort. Malgré la défaite, probablement la moins amère de toutes au vu de l’écart qu’il y avait entre les deux équipes, cette rencontre aura constitué l’exemple parfait de ce qu’on aime dans la Coupe Davis : un public chaud bouillant qui joue parfaitement son rôle de supporter, un double magistral dans une ambiance là aussi unique, et des moments riches en émotions comme les larmes de Mahut et Noah lors de la Marseillaise. Bref, cette compétition va manquer, aux joueurs bien sûr mais aussi à tous les amoureux du tennis.
Monfils, l’éternel regret de Noah…
A l’heure de dresser le bilan de son mandat à la tête des Bleus, Yannick Noah a évoqué son plus grand regret. Et ce n’est pas celui d’avoir perdu ce weekend, non. C’est Gaël Monfils. Le Parisien, absent de l’édition 2018 et de l’édition victorieuse 2017, constitue le plus grand échec de Noah, selon ses mots. Il y a trois ans, lorsqu’il avait repris les rênes de la Coupe Davis, le capitaine avait un projet clair: faire de Monfils son leader en Coupe Davis. Si les débuts avaient été prometteurs avec une rencontre disputée en Guadeloupe face au Canada, la suite a vite dérapé. En effet, la veille de la demi-finale France-Croatie, Monfils a déclaré pour une blessure au genou « accidentelle ». Une semaine après avoir atteint le dernier carré à l’US Open, Monfils lâchait donc le groupe France. Il n’y mettra plus jamais les pieds sous Noah… Aurait-il pu changer le cours des choses en finale ce weekend ? Rien n’est moins sûr, et de toute façon, on ne le saura jamais. Mais ce qui est sûr, c’est que, plus que la défaite à Lille, c’est l’échec Monfils que Noah gardera en travers de la gorge. Parce qu’il n’a pas su le convaincre, pas su faire de la Monf le patron de l’équipe de France. Et avec la réforme de la compétition dès l’an prochain, pas sûr que cela soit amené à changer…
Crédits photo à la Une: FFT.FR