Avant une semaine de matches internationaux, la Ligue 1 Conforama nous a gratifié tout au long de ce quatrième acte de glorieux faits d’armes et de nouvelles désillusions: de l’historique première victoire amiénoise à la déroute phocéenne en passant par l’inquiétante défaite rennaise, décryptage.
LES TOPS
Amiens, enfin !
C’est devant 7922 privilégiés que l’Amiens SC a écrit une nouvelle page de son histoire. Avec la manière, les hommes de Christophe Pélissier sont venus à bout d’inquiétants Niçois, en panne d’inspiration. Une nouvelle fois privé de Balotelli et Seri, Lucien Favre se devait pourtant de réagir après l’élimination des Aiglons en barrages de C1 face au Napoli. D’autant que le stade de la Licorne semblait être le tremplin parfait pour les Niçois: après trois matchs, Amiens, lanterne rouge, n’avait toujours pas inscrit le moindre but, ni engrangé le moindre point. Néanmoins, l’envie amiénoise a triomphé de Niçois alarmants. Paradoxalement, l’ASC semble avoir posé les bases de cette victoire, une semaine avant, à Geoffroy-Guichard. Défaits 3-0 par les Verts, ils avaient pourtant montré un allant offensif jusque-là inexistant, et touché par trois fois les montants. Dans la lignée de ce match encourageant, l’équipe a donc su resserrer le verrou défensif et enfin faire preuve d’efficacité. Aidés par des Aiglons bien pâles, Kakuta (15e) et Konaté (28e) ont coupé court au suspens. Transcendés par ces deux premiers buts dans l’élite, la défense amiénoise a su garder inviolée sa cage pour la première fois cette saison. Une prestation de haut vol paraphée par un Konaté très en vue, qui s’offre un doublé suite à un superbe déboulé de Manzala (88e). Après un départ difficile, les amiénois semblent donc avoir enfin lancé leur saison aux dépends de Nice, rejoint au classement par son adversaire du soir. L’heure des bilans estivaux a sonné, et côté niçois, l’inquiétude va croissante: pour Lucien Favre, la trêve arrive à point nommé pour restructurer l’effectif et remettre l’équipe sur la bonne voie.
Le PSG, sans trembler
Le match d’ouverture de cette quatrième journée promettait un combat plus équilibré que d’accoutumé pour le public parisien. L’entraîneur stéphanois Oscar Garcia arrivait décomplexé dans la capitale, son équipe n’ayant « rien à perdre, beaucoup à gagner » selon lui. Reconnu pour sa philosophie de jeu librement inspirée de celle de Johan Cruyff, l’entraîneur catalan alignait pourtant cinq défenseurs sur la feuille de match. Côté parisien, Unai Emery décidait d’opérer quelques changements, remplaçant notamment Dani Alves par Meunier, et titularisant Pastore, en l’absence de Verratti, suspendu trois matchs. Néanmoins, les Stéphanois font très bonne impression au Parc jusqu’au penalty discutable accordé par M.Turpin à Edinson Cavani sur une légère poussette de Janko. Penalty transformé par El Matador, tout en puissance (20e, 1-0). Ne se laissant pas pour autant abattre, les Verts se montrent au contraire plus mordants, frôlant l’égalisation par Bamba qui bute sur un excellent Areola (25e). A la fin du premier acte, le bilan est déséquilibré: un seul tir parisien contre sept stéphanois, les Verts payant au prix fort leur inefficacité devant le but. Leur chance passée, les hommes de Garcia ne se montreront plus dangereux jusqu’à la fin de la partie hormis sur une frappe de Bamba. La courbe de forme parisienne quant à elle s’inverse, et les rouages de la machine s’enclenchent de mieux en mieux. Sur une remise de Marquinhos, Thiago Motta crucifie Ruffier sur sa ligne dès le retour des vestiaires (51e, 2-0). Neymar, bien contenu par un excellent Maïga tout au long de la partie, sera néanmoins impliqué dans deux des buts parisiens, initiant l’action collective paraphée par Cavani en fin de match (89e, 3-0). 3-0, un score flatteur pour la formation parisienne, certes amputée de Verratti, véritable maître à jouer de ce PSG. Malgré leur prestation moyenne, les Parisiens triomphent tout de même facilement, ce qui ne présage pas d’un grand suspense cette saison. A moins que…
La récital monégasque
Un récital. Une leçon. Une démonstration. Appelez cela comme bon vous semble, le résultat reste le même: 6-1, une véritable fessée pour les Phocéens, honteux à l’heure de rentrer aux vestiaires. Pourtant, les ambitions olympiennes étaient clamées haut et fort: après leur qualification en C3 face à Domzale, ils souhaitaient surfer sur la vague et frapper un grand coup à Louis-II. Alors que Mbappé semble se diriger vers le PSG, Leonardo Jardim avait donc décider de reléguer ce dernier sur le banc. Une nouvelle fois l’ASM a brillé sans son prodige. La défense olympienne à la rue a permis aux Monégasques de bénéficier de largesses, parfaitement exploitées, notamment sur coups de pied arrêtés. Glik dès la deuxième minute a permis à Monaco de mener rapidement au score. Dépassés par les vagues monégasques, les Marseillais commettent des fautes (14 dans ce match) et les paient cash. Le penalty de Falcao vient concrétiser la domination des hommes du Rocher (20e, 2-0) avant qu’El Tigre ne triple la mise sur un nouveau coup-franc (34e, 3-0). Diakhaby déjà passeur décisif sur le troisième but, y va de sa réalisation juste avant la pause sur un magnifique travail de Rony Lopes (45e, 4-0). 4-0 à la mi-temps le score est lourd et sans appel. La deuxième mi-temps voit la timide révolte marseillaise se concrétiser par un but de Cabella (75e, 6-1). Entre-temps, Sidibé avait alourdi le score (68e, 5-0) et Fabinho vint parapher ce récital sur penalty à la 79e (6-1). Monaco est toujours debout malgré le départ de bon nombre de ses cadres. El Tigre, avec sept buts en quatre matchs signe son meilleur début de saison sous le maillot rouge et blanc. Tandis que Marseille s’enlise dans un début de crise, les Monégasques montrent une nouvelle fois qu’il faudra compter sur eux pour jouer les premiers rôles cette année.
LES FLOPS
Rennes inquiète
Avec deux points en quatre matchs, le Stade Rennais connaît son pire début de saison depuis la saison 2006-2007, soit il y a onze ans. Cette année-là le club breton finissait pourtant quatrième et signait sa meilleure performance dans l’élite du football français. Pourtant, le visage affiché par l’équipe de Christian Gourcuff n’a rien de prometteur et prête plutôt à l’inquiétude. Très fébrile défensivement depuis le départ de Costil (8 buts encaissées en 4 matchs), la formation rennaise a néanmoins inscrit six buts en quatre rencontres. Mais face à une équipe de Toulouse pleine d’envie les Rennais ont plié à trois reprises. Deux penalties transformés par Durmaz (35e, 71e) et un but de Diop (58e) sont venus sanctionner le manque de rigueur défensive et plonger Rennes dans le doute. Malgré le troisième but de Mubele cette saison (7e) et le premier de sa recrue star, Ismaila Sarr (65e), Christian Gourcuff n’a pas pu empêcher la deuxième défaite de son équipe cette saison. Avec Metz ils sont la dernière équipe à ne pas encore avoir triomphé cette saison. Une anomalie qu’il faudra vite rectifier au retour de la trêve internationale. Avec deux déplacements périlleux à Marseille et Saint-Étienne et la réception de Nice, les Bretons auront fort à faire mais devront à tout prix sortir de la zone rouge qui leur est peu familière.
Metz, attention danger !
Un zéro pointé qui inquiète forcément. Pire attaque après quatre journées, avec un pauvre petit but au compteur, les hommes de Hinschberger portent le bonnet d’âne. Certes accrocheurs et parfois malchanceux, le bilan reste le même et l’urgence de la situation augmente au fil des matchs. A Caen, le terrain semblait pourtant idéal pour rebondir. Les Normands restaient sur sept défaites de suite à d’Ornano. Auteurs d’une première mi-temps intéressante, les Metzins ont buté sur un Vercoutre décisif. Éreintés en seconde période, les Lorrains ont finalement plié logiquement sur un contre conclu par Rodelin (50e). Aucun point en quatre journées, un bilan à l’opposé de celui de la saison dernière: au même stade les Lorrains comptaient déjà neuf points. La réception du PSG lors de la prochaine journée s’annonce plus que périlleuse, le véritable challenge résidant dans les deux matches suivants, véritables matchs à six points pour le FC Metz: un déplacement en terre angevine et la réception de l’Estac devraient en dire plus long sur la situation précaire du club lorrain.
TEMPS ADDITIONNEL
Le joueur
Radamel Falcao (ASM): une nouvelle fois, Au Stade a choisi de désigner El Tigre comme le meilleur joueur de la journée, tant son influence sur le jeu monégasque se fait ressentir. Certes moins remuant que dans ses jeunes années, El Tigre n’en a pas moins développé un sens du placement remarquable, ce qui en fait un des meilleurs attaquants au monde dans ce domaine. Avec sept buts en quatre matchs dont trois de la tête El Tigre prouve également qu’il est indomptable dans les airs. Son duel avec Cavani au classement des buteurs s’annonce passionnant…
La déclaration
Quand on prend 6-1, on dit juste que c’est de notre faute. Les supporteurs ont raison de ne pas être contents. »
Rudi Garcia, entraîneur de l’OM, après ASM-OM (6-1)
La stat’
1 – Le match FC Nantes-OL s’est achevé sur un score nul et vierge. Une première. En effet, il aura donc fallu attendre la quatrième journée pour que la Ligue 1 Conforama 2017/18 connaisse son premier 0-0.
> LES RÉSULTATS COMPLETS
> LE CLASSEMENT
Crédits photo à la une: ASMONACO.COM