Nice jouera donc la Ligue Europa la saison prochaine. Incapables de marquer et légers défensivement, les hommes de Lucien Favre ont pris une seconde leçon de football lors de ce barrage retour face à Naples. Comme à l’aller une semaine plus tôt, les Italiens l’ont emporté 2-0.
LE MATCH: Naples a largement dominé les débats
L’hymne de la Ligue des champions accompagnant la reine des compétitions européennes à chacune de ses péripéties ne fera donc plus halte sur la Riviera. Dépassés par une équipe de Naples, vainqueure 2-0 comme à l’aller, les hommes de Lucien Favre n’ont même pas réussi à effleurer l’idée d’un automne en C1. L’Allianz Riviera avait pourtant tout hier de ces arènes surchauffées, qui mériteraient de voir le gratin du football européen fouler sa pelouse. Au lieu de cela, les Niçois évolueront dans l’antichambre, la Ligue Europa, ce qui n’est déjà pas si mal pour un club qui continue de prendre de l’altitude, après un envol tout récent il y a deux saisons. Les Niçois ont encore beaucoup à apprendre, et la naïveté qui les a accompagné tout au long de leurs deux matchs explique en partie leur déroute. Les Napolitains ont hier accentué l’idée d’un gouffre entre eux et les Aiglons. Pas une fois dans le match, les attaquants du Gym n’ont réussi à mettre la défense des Italiens sur le reculoir. Très attendu après son absence au match aller, Mario Balotelli n’a rien montré. Il a même réussi à s’attirer les foudres de son entraîneur (voir par ailleurs). Sneijder n’a pas excellé non plus, même si son coup-franc de la 75e minute – un moment où les espoirs niçois s’étaient envolés – a constitué une des rares opportunités des siens de marquer, en compagnie des tentatives de Ganago et Lees-Melou qui ont respectivement trouvé Pepe Reina (83e) et la barre transversale (90e). Allan-Saint Maximin a beaucoup bougé quant à lui, mais en atteste son sourire lorsque l’hymne de la C1 a retenti au match aller, l’ancien bastiais a encore du métier à acquérir pour être décisif dans ces grandes soirées. Dans tout cela, la défense a souvent été en retard, à l’image d’un Arnaud Souquet pris à revers par son vis-à-vis de l’attaque napolitaine, Insigne.
Les hommes de Maurizio Sarri ont construit leur succès sur deux attaques placées fulgurantes. Sur la première, Hamsik a d’abord accéléré devant Souquet avant de déposer un centre parfait pour Callejon qui fusillait Cardinale (0-1, 48e). Sur le second but, Insigne a profité d’une offrande de Ghoulam pour percer la garde de Cardinale (0-2, 87e). Sur les deux actions, la charnière Dante-Le Marchand pourra s’interroger sur son manque d’agressivité, mais aussi de réactivité pour aller à la zone de tampon avant qu’il ne soit trop tard. Une performance qui relance les débats quant au recrutement d’un défenseur supplémentaire. A noter la très bonne performance de Cardinale, après son match mitigé à l’aller. S’il ne peut rien sur les deux buts, le portier formé au club a répondu présent sur les tentatives de Mertens (14e) et Insigne (64e), d’abord pour retarder le couperet et ensuite pour préserver l’espoir.
LE FAIT: Lucien Favre était agacé
Lucien Favre était très irrité après la nouvelle défaite de ses joueurs devant Naples. Pas forcément à cause du résultat, logique pour le technicien suisse. « Ils sont plus forts, c’est clair. C’était clair dès le tirage au sort« , a-t-il d’ailleurs reconnu sur les antennes de BeIN SPORT après le match. Favre pestait davantage par rapport au comportement général de ses joueurs. Tout le mode en a prit pour son grade, car en football, sauf cas très rare, la défaite individuelle n’existe pas. Malgré tout, Mario Balotelli est le seul Niçois a avoir perdu beaucoup de crédit aux yeux de son entraîneur sur ce match. Favre regrettait son absence de la pelouse lors de l’ouverture du score des Napolitains. L’Italien faisait alors recouvrir l’un de ses bracelets d’un bandage. Son travail défensif inexistant était aussi pointé du doigt. « Une fois c’est la chaussure, l’autre c’est le bracelet. Mario n’était pas dans le coup, il faut appeler un chat un chat. Il s’est trop peu investi. J’aurais dû le sortir plus tôt (le joueur est sorti à la 77e minute, ndlr). On a retrouvé des couleurs quand on a mis à sa place un jeune que personne ne connaît (Ganago) ». Le Suisse regrettait également le comportement défensif de certains. « Quand un ou deux ne font rien du tout sur le terrain, c’est absolument impossible de gagner un match même contre une équipe de L1« . Enfin, le technicien a clairement rappelé son besoin de renfort, précisant que le temps était désormais compté. « Pour construire, il faut remplacer le matériel qui était là et on ne l’a pas remplacé, loin de là. Pour le moment, c’est du bricolage. En plus je ne sais pas si Seri va partir au Barça. Ce que je sais c’est que ça va être dur de trouver des joueurs en dix jours« .
Crédits photo à la une: Steindy