Quelques jours avant le media day des Timberwolves, Minnesota a surpris tout le monde. En effet, la franchise a annoncé le départ de son GM, Gersson Rosas.
Arrivé à Minny en 2019, Gersson Rosas quitte déjà son poste de General Manager des Timberwolves. Dans un communiqué, l’actuel propriétaire Glenn Taylor, qui sera prochainement remplacé, a annoncé que les deux parties se sont séparées d’un commun accord. La réalité est toute autre, et, l’ex-GM, semble plutôt avoir été viré par les futurs patrons de la franchise.
Une décision inattendue
Shams Charania et Jon Krawczynski de The Athletic ont mené l’enquête et nous livrent des informations permettant de comprendre le processus qui a mené à cette décision. Il est rapporté que les futurs propriétaires ont conduit un audit afin de comprendre et évaluer le bilan de Rosas à la tête de la franchise, ainsi que sa capacité à conduire une équipe. Et il en ressort que certains membres du staff avaient des interrogations et des doutes au sujet de leur patron. Il est évoqué, notamment, qu’il y avait un fonctionnement dysfonctionnel. De plus, d’autres General Managers se sont plaints des relations entretenues avec Rosas.
Pendant plusieurs semaines, le média américain a échangé, avec des membres de la franchise, sur la situation et l’environnement de travail. Beaucoup reprochaient à Rosas de souvent prendre les décisions lui-même. Sans vraiment se concerter avec les autres membres de son équipe, malgré de longues heures de travail. Et surtout, quand il s’agit de décisions primordiales telles que les mouvements et trades. Concernant notamment l’arrivée de D’Angelo Russell. Ici, c’est le manque de protection sur le choix de draft 2021 des Wolves (devenu Kuminga en 7 pour les Warriors) qui a irrité.
Gupta prend le relai
Le pic des tensions fut atteint lors de cet été suite à une brouille entre Rosas et son bras droit Gupta. Ce dernier s’est vu refuser la possibilité de rejoindre les Rockets pour un salaire plus attractif. D’après son supérieur, ses connaissances sur l’état des Wolves, le timing de la demande et la destination, rendaient son départ impossible. De plus, en août, Gupta a finalement été autorisé à négocier avec d’autres franchises mais fut banni d’accès aux locaux des Wolves. L’implication des propriétaires a été nécessaire pour que ce dernier décide de rester et retrouve les bureaux. Par ailleurs, il a été désigné pour prendre la suite en tant que GM.
Un timing désastreux
Une autre mésentente majeure lors de la saison, fut le remplacement de Ryan Saunders. Le fait d’avoir pris un coach venant de l’extérieur, sans vraiment conduire beaucoup d’entretiens à posé problème. Tout comme le fait de se séparer de Zarko Durisic, un scoot réputé et respecté au sein de la franchise.
Enfin, se pose la question du timing. Pourquoi faire ce mouvement maintenant ? D’après The Athletic, certains auraient découvert que Gersson Rosas, un homme marié, entretenait une liaison avec une membre des Wolves. Cette situation était inconfortable pour un certain nombre d’employés. Les enquêteurs précisent que cela ait pu accélérer les choses et ainsi conduire à ce départ précipité. Cependant, même sans cette découverte, un départ semblait inéluctable au vu de l’environnement de travail décrit et des tensions présentes.
Un GM entreprenant
Malgré ces problèmes internes, il ne faut pas négliger le travail effectué par Rosas. Souvenons-nous du bourbier dans lequel se trouvait les Wolves au moment de son arrivée. L’héritage laissé par Thibodeau était catastrophique. Nonobstant cela, il a réussi à faire venir D’Angelo Russell dans le Minnesota et semble avoir fait un excellent choix en sélectionnant Anthony Edwards avec le first pick en 2020. On peut parler de ses échecs, comme le trade ayant amené Culver. Cependant, dans l’ensemble, la franchise est dans un meilleur état à son départ qu’à son arrivée. N’oublions pas non plus qu’un trade pour faire venir Ben Simmons était dans les tuyaux. D’autant plus que les Wolves semblaient les plus actifs pour faire venir l’Australien. Mais d’après les dernières infos, ce changement à la tête de Minnesota n’impacte pas l’intérêt de la franchise pour le joueur de Philly.
Une franchise dysfonctionnelle
Le plus gros problème des Wolves vient de la franchise en elle-même. Et naturellement, elle se voit récompensée du titre de franchise la plus dysfonctionnelle de NBA. Hormis la période entre 1996 et 2004, la franchise est incapable de construire quelque chose qui tient la route pour trouver un semblant de stabilité. Un Kevin Garnett fantastique mena cette équipe huit fois de suite en Playoffs. Il a fallu un excellent Jimmy Butler sous ce maillot pour retourner en postseason, au buzzer en 2018. Autrement, le temps passe, les coachs et les GM également, mais l’incompétence reste. Après avoir ruiné une bonne partie du prime de Garnett en étant incapable de bien l’entourer, Minny continue d’enchaîner les erreurs.
En premier lieu à la draft. L’exemple le plus frappant date de 2009, dans une classe prestigieuse. Possédant les choix 5 et 6, la franchise choisit de jeter son dévolu sur deux meneurs. Malheureusement, pour les fans, elle sélectionna Ricky Rubio et Jonny Flynn. Si l’Espagnol réalise une très belle carrière, en NBA ou avec la sélection, le second resta seulement trois ans dans la grande ligue. Surtout, les Wolves ont laissé passer Stephen Curry, qui fera les beaux jours des Warriors. Aujourd’hui, Minnesota est en train de gâcher l’exceptionnel talent de Towns. Pourtant, le joueur peut s’asseoir à la table des Jokic et Embiid comme étant le meilleur pivot de la ligue.