Secteur économique parfois fantasmé, il semble judicieux de s’attarder sur les tenants et aboutissants du marché des paris sportifs en France, ainsi que les principaux acteurs qu’il revêt. Dossier.
Le marché des paris sportifs en France
Ces dernières années, le marché français des paris sportifs a connu un succès fulgurant, notamment grâce à l’Euro 2016 et les Jeux-Olympiques de la même année. L’année 2017 avait quant à elle été synonyme d’une forte hausse de l’activité des bookmakers sur Internet, avec une assiette de mises enregistrées à près de 3 milliards d’euros, soit une augmentation de plus de 20% par rapport à l’année dernière. En 2019, force est de constater que la hausse avait perduré, avec un nouveau record de mises à plus de 5 milliards d’euros. Il faut souligner que ces évolutions ont été déclenchées par la libéralisation du secteur des paris sportifs en 2010 en France, un facteur déclenchant du déploiement du business du betting à en croire les chiffres de l’Arjel (Autorité de régulation des jeux en ligne).
Un marché à fort potentiel de croissance
Depuis son ouverture à la concurrence en 2010, le marché des paris sportifs en France demeure un marché très dynamique qui ne cesse de croître pendant ces dernières années. Le chiffre d’affaires a été particulièrement remarquable en 2018, notamment grâce à la Coupe du monde de football. Dans son rapport trimestriel de 2018, le gendarme des jeux en ligne évaluait d’ailleurs le montant total des mises à 847 millions d’euros pour le seul premier trimestre. Une hausse qui résulte de l’augmentation significative du nombre de parieurs, qui est passé de 1,4 millions en 2017 à 2,2 millions en 2018 (source).
Quel est le profil du parieur sportif français ?
Le profil-type du parieur sportif est avant tout:
- un homme (90% des parieurs sont de sexe masculin) ;
- âgé de moins de 35 ans (72% des parieurs sont âgés de moins de 35 ans, contre seulement 5% pour les plus de 55 ans).
En France, les mises sont avant tout constituées par des sommes relativement faibles, sachant que:
- 30% des joueurs déposent moins de 30 euros par trimestre ;
- contre 22% seulement qui déposent des mises de 100 à 300 euros par trimestre (on parle alors de gros parieurs).
Toutefois, si les gros parieurs sont peu nombreux, ils représentent tout de même un volume d’activité plus conséquent que celui des petits parieurs.
Quels sports séduisent le plus les Français ?
Sans surprise, c’est le football qui attire le plus les parieurs français, générant près de 2,75 milliards d’euros de mises en 2019. Soit 54% de l’assiette totale des mises, tous sports confondus. Et cette part est en hausse de 16% par rapport à 2018, alors qu’aucune grande compétition de football n’a pris place en 2019.
C’est le tennis qui tient la deuxième place du podium, avec un panier de mises à hauteur de 1,155 milliard d’euros en 2019. D’ailleurs, c’est une grande première pour le tennis qui a dépassé l’année dernière la barre du milliard d’euros de mises cumulées. S’ensuivent le basket, le rugby et le volley, qui ont eux aussi vu leurs volumes de mises à la hausse en 2019, notamment en raison des championnats mondiaux qui se succédaient l’année dernière.
De son côté, le basket-ball génère plus de 596 millions d’euros, avec une hausse de 56% par rapport à 2018. Le rugby, quant à lui, pèse 137 millions d’euros et le volley-ball génère 99 millions de mises, précédé du hockey sur glace avec 115 millions d’euros de mises (source: Arjel).
Citons également:
- le handball, avec 48 millions d’euros,
- le tennis de table, avec 29 millions d’euros de mises,
- le badminton, 20 millions d’euros,
- le baseball, 19 millions d’euros,
- ainsi que le cyclisme, 11 millions d’euros misés.
Une tendance boostée à coup de campagnes marketing ?
On a vu ces dernières années une hausse significative de la visibilité des bookmakers, que ce soit sur Internet, à la télé ou encore dans les médias offline. Un effort de publicité qui a permis au betting de toucher, non seulement les inconditionnels de jeux en ligne, mais aussi le simple passionné de sport. Ainsi, le pari sportif devient comme une activité quotidienne « anodine » qui s’inscrit dans une approche lifestyle.
Il est vrai qu’ici, l’appât du gain reste le premier facteur de motivation, mais le pari en ligne est devenu une véritable tendance de plus en plus plébiscitée par le grand public. Pour parler encore chiffres, le gendarme des jeux en ligne signale qu’en 2019, les bookmakers ont investi plus de 200 millions d’euros en campagnes publicitaires. Ce chiffre confirme encore une fois l’intérêt pour le site de paris sportif d’attirer de nouveaux joueurs – Mighty Tips dresse à ce sujet un panorama efficace des bookmakers et sites de paris sportifs existants en France.
Paris sportifs en France: vers une évolution de la fiscalité ?
Né en 2010, le marché français libéralisé du pari sportif reste avant tout un marché qui n’a pas encore atteint son stade de maturation. Autre différence évidente avec les pays européens: la fiscalité du pari sportif en France consiste à ce que les taxes soient prélevées directement sur les mises déposées par les joueurs et non sur le revenu dégagé par les opérateurs. La taxation est ainsi prélevée sur les mises, ce qui constitue un sérieux désavantage pour les entreprises du secteur. Cela explique, selon Dynamique Mag, les cotes des bookmakers français qui demeurent plus basses que dans le reste de l’Europe.
Par Montague Varieur
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