Couronné pour la neuvième fois de sa carrière à Halle la semaine dernière, Roger Federer est en forme olympique. A Wimbledon, il pourrait remporter un 19e Grand Chelem qui lui permettrait de rentrer un peu plus dans l’histoire. Mais à bientôt 36 ans, la route sera semée d’embûches et de concurrents redoutables.
Pour Roger Federer, il aura fallu une semaine quasi-parfaite ponctuée d’un neuvième titre à Halle pour s’avancer en tant que grand favori du prochain Wimbledon, où le Suisse visera une huitième couronne sur ce gazon qui l’a si souvent sacré. Après un premier trimestre digne d’un premier de la classe (victoires à l’Open d’Australie, à Miami et à Indian Wells), RF avait fait le choix stratégique de se retirer de Roland-Garros après avoir tiré un trait sur sa saison sur terre battue. L’occasion de se préparer, aussi bien mentalement que physiquement, pour ce tournoi qui est le premier objectif du Maestro en cette deuxième partie de saison. En Allemagne, l’homme aux 18 tournois majeurs est tranquillement monté en puissance avant de renvoyer le jeune et talentueux Zverev à ses études en affichant une puissance et une sérénité qui montrent bien que Federer sera l’homme à battre, à partir de lundi prochain.
Murray, un numéro un mondial en perdition
Alors même que Federer semble en bonne position pour soulever ce trophée tant convoité, rien n’est encore fait. Le numéro cinq mondial devra se méfier de la concurrence qui pourrait se réveiller. A commencer par Andy Murray, numéro un à l’ATP et tenant du titre. Au sommet de la hiérarchie mondiale depuis plus de six mois maintenant, le Britannique tarde à assumer ce statut qui semble lui peser lourd sur les épaules. Et depuis cette accession si symbolique au prestigieux fauteuil de numéro un mondial, l’Ecossais n’a pas semer la terreur que l’on aurait pu imaginer. Après s’être fait sortir par Stan Wawrinka en demi-finales à Roland-Garros, le Britannique s’est fait surprendre dès son entrée en lice au Queen’s par l’insouciant Thompson. Pas idéal avant le début de la quinzaine londonienne qui pourrait lancer pour de bon la saison du tenant du titre, qui reste bien terne jusqu’ici. Devant son public qui sera toujours aussi présent, il tentera de défendre sa couronne pour montrer à ceux qui en doutent qu’il n’est pas arrivé au sommet par hasard.
Les autres concurrents
Retrouver des sensations et de la confiance, c’est aussi l’objectif de Novak Djokovic, méconnaissable depuis le début de l’année. Redescendu au quatrième rang mondial après une inquiétante défaite en quarts de finale à Roland-Garros face à Dominic Thiem, le Serbe est en lice cette semaine à l’ATP 250 de Eastbourne dans l’optique d’enchainer les matchs et de retrouver cette folie perdue depuis ce sacre tant espéré Porte d’Auteuil l’an passé. Une victoire dans un peu plus de quinze jours sur le Center Court pourrait relancer la carrière du Serbe. Même en manque de confiance et de victoires ces dernières semaines, Murray comme Djokovic forment un énorme danger qui pourrait se révéler fatal pour Federer. Le Suisse est prévenu.
Rafael Nadal, l’inclassable
Rafael Nadal, lui, surfe sur une vague de confiance après sa razzia sur terre battue. Pourtant déjà vainqueur par deux fois à Wimbledon, le temple du tennis ne réussit plus trop au Majorquin ces dernières années. Souvent diminué par des douleurs au genou, l’Espagnol s’est presque tout le temps fait sortir prématurément par des adversaires touchés par la grâce à l’image de Lukas Rosol en 2012. Si son corps le laisse tranquille, Rafa a toutes les armes pour venir à bout de Federer même si le nouveau jeu ultra offensif du Suisse l’a laissé sans solution à trois reprises en 2017. Battu par le Suisse en finale de l’Open d’Australie, on se doute bien que le numéro deux mondial aimerait retrouver son plus grand rival à Wimbledon pour prendre sa revanche. Et dire qu’on les croyait à la retraire…
Crédits photo à la une: Tatiana