Rafael Nadal a remporté dimanche son 4e titre à l’US Open en dominant en finale un Daniil Medvedev exceptionnel pour sa première finale majeure (7-5, 6-3, 4-6, 5-7, 6-4) en 4h51. À la hauteur de l’événement, le Russe a montré au monde la place qui est la sienne aujourd’hui, désormais placé juste derrière les trois monstres que sont Djokovic, Nadal et Federer. Pour le Majorquin, c’est un 19e trophée en Majeur, revenant ainsi à une petite longueur de Federer.
Classique pendant deux sets, un chef d’œuvre ensuite
Il y aura eu deux matchs dans cette finale. D’abord, Rafael Nadal a été bien au-dessus de son adversaire. Pendant près de deux sets et demi, l’Espagnol a infligé à Medvedev ce qu’il inflige normalement en finale de Grand Chelem lorsqu’il ne s’agit ni de Djokovic ni de Federer (à l’exception de Wawrinka en 2014 à Melbourne): une copie sérieuse, rendue à l’expérience de ce genre de match. 7-5, 6-3, 3-2 break pour Nadal. Beaucoup, Medvedev compris selon ses dires pendant la cérémonie, voyaient déjà le N.2 mondial soulever le titre quelques minutes plus tard. Mais là où les Berdych, Thiem, ou même Anderson ici-même en 2017 avaient échoué, Medvedev a renversé la situation. Et le match a alors atteint des sommets. Après avoir sauvé une balle de break à 4-4 dans le troisième set, Medvedev empocha la manche au jeu suivant. Le quatrième set fut du même acabit, et c’est sur un retour magistral en revers que Medvedev a poussé Nadal dans la manche finale. New York en rêvait depuis plusieurs années, le sort de cette finale allait se jouer au cinquième set.
Passé tout proche du titre au troisième set, Nadal était alors dos au mur. Et les quatre balles de break qu’il écartera à 1-0 en disent long sur l’expérience du Majorquin dans ce type d’exercice. Rincé physiquement lors du dernier acte, Rafa est allé chercher ensuite un break, puis deux pour mener 5-2. Mais toujours en grand combattant, sans renoncer, Medvedev a débreaké une première fois. La seconde sera enfin la bonne pour Nadal qui, sur un dernier service gagnant, a pu s’allonger sur le court Arthur-Ashe, et savourer pendant de longues secondes. Il ne fait aucun doute qu’à l’heure de dresser le bilan de sa carrière, Nadal placera cette victoire dans les plus belles de toutes, par son scénario incroyable et son finish en apothéose. En face, Medvedev aussi s’en souviendra toute sa vie. Il était tout proche de marquer un coup énorme, mais Nadal était légèrement au-dessus. Quoi qu’il en soit, le Russe, assuré de disputer le Masters, est rentré dans une autre dimension au crépuscule d’une tournée estivale hallucinante.
Nadal à un pas de Federer
Si l’Espagnol a empoché son quatrième titre à Flushing Meadows, il a surtout glané le 19e Majeur de sa carrière, ponctuant la saison 2019 avec deux titres du Grand Chelem. Pour l’instant, Federer reste devant avec 20 unités au total. Mais jusqu’à quand ? Djokovic et ses 16 titres, mais surtout Nadal, sont plus proches que jamais. Et il ne fait aucun doute que cette course poursuite aux records sera l’un des sujets bouillants en 2020, dès l’Open d’Australie en janvier. Si Nadal a assuré ne pas en faire une obsession, le champion qu’il est ne compte sûrement pas s’arrêter là dans sa quête de Majeurs. Et si ce n’est pas à Melbourne, cela pourrait être à Roland-Garros. Après tout, à 33 ans, le Majorquin est toujours au top. Vivement 2020, vivement Melbourne…
Crédits photo à la Une: brett marlow