2002, 2010, 2014… Depuis son dernier succès en Coupe Davis en 2001, l’équipe de France avait subi trois échecs consécutifs. 2017 aura donc été l’année du renouveau pour ces Bleus qui sont allés chercher la 10e Coupe Davis de l’histoire du tennis français. Si l’absence notable des grandes stars du monde de la balle jaune dans cette compétition viendra peut-être tempérer l’impact de ce triomphe par rapport aux autres victoires, remporter une Coupe Davis reste un moment unique dans la carrière et dans la vie d’un joueur du tennis. Ces joueurs-là l’ont fait, c’est tout simplement merveilleux, n’en déplaise aux mauvaises langues…
Un succès facile à Tokyo contre le Japon sans Nishikori, un quart de finale tranquille à domicile face à une Grande-Bretagne dépourvue de son leader Andy Murray et une demi-finale remportée face à la Serbie sans Novak Djokovic… Sur la route vers la finale, l’équipe de France n’a croisé la route d’aucun Top 10, Top 20, Top 30 voire même Top 40. Alors oui, un triomphe en finale après avoir sorti Murray en quarts puis Djoko en demies aurait assurément donné encore plus d’ampleur à ce succès historique. Pour autant, la Coupe Davis, bien qu’amputée de ses plus belles têtes d’affiches, reste une ligne incontournable du palmarès d’un champion. Demandez à Federer, Nadal, Djokovic ou encore Murray si leur victoire en Coupe Davis ne constitue pas un monument à part dans leur carrière. A l’instar des Jeux-Olympiques, gagner pour son pays a une valeur unique, spéciale, et tellement particulière à côté d’un succès en Grand Chelem. Les deux ne sont pas comparables évidemment… Pas sûr que Federer échange ses 19 titres en Majeur contre 19 victoires en Coupe Davis. Pourtant, il a longtemps couru après ce trophée et son émotion au moment de la victoire, autant que celle de Nadal ou Djokovic avant lui, traduit parfaitement que la conquête du Saladier d’Argent est une catégorie à part dans la carrière d’un joueur.
La récompense ultime d’une génération
Ce succès représente le succès d’une génération faussement dorée, car le quatuor Monfils/Tsonga/Gasquet/Simon a longtemps été considéré comme la nouvelle génération française qui allait succéder à Yannick Noah en Grand Chelem. Pourtant, malgré une finale de Tsonga en 2008, plusieurs demi-finales et de nombreux quarts de finale en Majeur, ces joueurs-là n’avaient finalement que trop peu de gros titres à leurs palmarès, ceux qui permettent au grand public de se souvenir d’un joueur à travers les temps. Bien sûr, ils ont tous déjà sorti Federer, bien sûr qu’on se souviendra de certains matchs sublimes qu’ils auront livré dans leurs carrières… Il n’empêche, l’empreinte que laisse un athlète sur son sport se reflète aux trophées glanés. Cette Coupe Davis 2017 en est un exemple magique.
Si Gaël Monfils, longtemps patron en équipe de France, n’aura pas été de la partie en 2017, les trois autres auront chacun apporté leur pierre à l’édifice dans ce succès historique. On n’oublie pas non plus Julien Benneteau et Nicolas Mahut (35 ans tous les deux) qui ont eux aussi été très importants dans la quête de cette « Decima ». Pour Pierre-Hugues Herbert (26 ans) et surtout le héros Lucas Pouille (23 ans), impérial lors du match décisif, ils auront certainement d’autres occasions de briller sous le maillot Bleu. Alors oui, il est difficile de dire que cette équipe là est « championne du monde » alors que leur plus grosse victoire en simple dans cet exercice aura été acquise face à Daniel Evans (44e à l’ATP), oui elle aura gagné la finale en restant impuissant face au numéro 1 belge David Goffin; mais un titre reste un titre. Et celui-là, ils ne sont pas près de l’oublier.
Crédits photo à la une: FFT.FR