Au terme d’un match sous tension, Sofia Kenin s’est défaite de l’Espagnole Garbine Muguruza pour ouvrir à 21 ans son compteur titre en Grand Chelem. Un exploit de pugnacité pour la Russo-Américaine qui pourrait très rapidement s’affirmer comme une joueuse à suivre sur le circuit féminin.
De la tension, des larmes et un happy end pour Sofia Kenin. Tête de série numéro 14 avant le début du tournoi, la Russo-Américaine n’avait pas forcément la tête d’une future vainqueure de Grand Chelem. Pourtant à 21 ans, c’est avec une détermination sans faille qu’elle est allée chercher son premier titre Majeur, au bout d’une finale électrique. Impeccable en demi-finale face à la numéro 1 mondiale Ashleigh Barty (7/6, 7/5), Sofia Kenin s’est pourtant laissée rattraper par une forme de tension au début de sa finale. Novice à ce niveau, elle a d’abord subi les assauts de Muguruza, double vainqueure de Grand Chelem et plus expérimentée à ce stade, pour finalement céder la première manche (4/6).
Malgré tout, au bord du précipice émotionnellement, Sofia Kenin s’est très rapidement remise dans le match avant de devenir une véritable métronome. Garbine Muguruza s’attendait probablement à souffrir, peut-être fut-elle même à peine rassurée par le gain du premier set. En tout cas, l’Espagnole n’a plus eu de véritables chances dans la suite de la partie de se rapprocher un peu plus du troisième Majeur de sa carrière. Incroyable de solidité dans les moments clés, Sofia Kenin finira par jouer le meilleur tennis de sa carrière pour remporter sans conteste les deux dernières manches (6/2, 6/2). Un doux moment de bonheur pour cette fille d’émigrés russes partis vivre aux États-Unis. Un parcours atypique pour une joueuse 100% authentique.
Et maintenant, quelle place sur le circuit féminin ?
Si le circuit masculin reste incontestablement dominé par les trois géants que sont Novak Djokovic, Rafael Nadal et Roger Federer, le circuit féminin regorge de surprises et d’instabilité au pouvoir. La victoire de Sofia Kenin représente à elle seule très bien cette instabilité, d’autant plus que cette finale de l’Open d’Australie opposait la 15e joueuse mondiale (Kenin) à la 34e (Muguruza). Une instabilité dont pourrait très bien profiter Sofia Kenin dans un futur proche. Il n’appartient désormais plus qu’à elle de confirmer ce premier titre Majeur et de ne pas terminer comme certaines autres « étoiles filantes », récemment vainqueure de Grand Chelem et quasiment devenue anonyme (comme Jelena Ostapenko , Sloane Stephens ou Naomi Osaka qui ont du mal à confirmer leur statut de vainqueure de Grand Chelem). Sa pugnacité, son mental hors norme et sa puissance brute seront à scruter de très près.
Crédits photo à la Une: robbiesaurus