Dans un entretien sans détour, Dominic Thiem a dénoncé le coût exorbitant de la formation et de la vie sur le circuit professionnel. Selon l’Autrichien, le tennis est devenu inaccessible pour les jeunes issus de milieux modestes.
Ancien numéro 3 mondial et vainqueur de l’US Open 2020, Dominic Thiem s’est exprimé avec franchise sur les dérives économiques du tennis moderne. Alors qu’il s’apprête à tirer sa révérence à la fin de la saison, l’Autrichien a souhaité alerter sur un problème de fond : le tennis, sport individuel par excellence, s’est transformé en une discipline élitiste, où l’argent conditionne désormais le talent. « Quand on veut devenir professionnel, il faut dépenser des sommes folles dès le plus jeune âge », regrette-t-il dans une interview. « La formation coûte tellement cher que beaucoup abandonnent avant même d’avoir une chance. »
« Le tennis coûte une fortune, et c’est injuste »
« Le tennis est un sport pour les riches, c’est triste mais c’est la vérité. Dès l’âge de 10 ou 12 ans, il faut payer les déplacements, les coachs, les équipements, les tournois… Et quand on est dans le top 100, on gagne bien sa vie, mais en dessous, c’est la galère. Beaucoup de joueurs doivent financer leur carrière eux-mêmes, et ce n’est pas viable à long terme. »
« C’est un cercle vicieux, » poursuit l’Autrichien. « Si tu n’as pas de soutien financier au départ, tu ne peux pas progresser. Et si tu n’as pas les moyens d’avoir un bon encadrement, tu ne peux pas rivaliser avec ceux qui ont tout. C’est injuste, et ça doit changer si on veut rendre notre sport plus ouvert. »
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Un constat lucide et partagé par de nombreux joueurs de second plan, souvent contraints de renoncer faute de moyens. Thiem, désormais libéré de ses obligations sur le circuit, espère que ses propos serviront d’électrochoc. L’ex-star autrichienne plaide pour des réformes structurelles, notamment un meilleur partage des revenus entre les têtes d’affiche et les circuits inférieurs. Une prise de parole rare, mais salutaire, dans un milieu souvent trop silencieux sur les inégalités économiques.