Après sa défaite surprise au premier tour de Roland-Garros contre Pablo Andujar, Dominic Thiem continue d’inquiéter. Le numéro 4 mondial n’est que l’ombre de lui-même depuis le début de la saison. Comment l’expliquer ? Dossier.
14 septembre 2020, Dominic Thiem remporte son tout premier tournoi du Grand Chelem à l’US Open. Dans une finale tendue, il triomphe face à Alexander Zverev au bout de cinq manches et d’un tie-break décisif. Ça y est, l’Autrichien est un vainqueur de Majeur, et il ne fait guère de doute que ce ne sera pas le premier tournoi du Grand Chelem qu’il raflera. Oui mais voilà, moins de 9 mois plus tard, Dominic Thiem s’incline au premier tour de Roland-Garros.
Plus qu’une surprise, cela constitue un tremblement de terre pour un joueur toujours présent au moins en quarts de finale depuis 2016. Cette défaite, aussi surprenante soit-elle, n’est que le reflet d’une saison où Thiem n’est plus que l’ombre de lui-même. Il y a d’abord eu cette blessure au pied en début d’année, puis cet Open d’Australie où il s’est incliné contre Nick Kyrgios au 3e tour. S’il a profité d’une période de pause pour recharger les batteries et soigner sa blessure, sa préparation sur terre battue n’avait pas non plus de quoi rassurer, bien loin des standards auxquels l’Autrichien nous avait habitué depuis près de 5 ans.
De la difficulté de trouver un second souffle
Ces résultats décevants sont la conséquence d’un « vide » causé par son titre à l’US Open. Lui-même l’expliquait encore en conférence de presse il y a quelques jours, il n’est plus tout à fait lui-même depuis son sacre à Flushing Meadows. Comment lui donner tort ? Il s’est battu toute sa carrière pour obtenir ce Graal ultime, longtemps barré par les membres du Big 3, en particulier Djokovic et Nadal.
Et voilà que finalement, il parvient à triompher en Majeur, dans une atmosphère certes particulière – pas de public, reprise du tennis après la pandémie, pas de Djokovic ou de Nadal à sortir – mais dans un Majeur tout de même. Ce titre avait en outre une portée symbolique très forte, lui qui a longtemps été considéré comme un joueur de terre battue. Beaucoup l’auraient plutôt vu s’imposer d’abord à Roland-Garros par exemple. Et pourtant, depuis près de 4 ans maintenant, l’Autrichien a fait évoluer son jeu, pour l’adapter à toute les surfaces, à tous les adversaires.
Le contraste Alexander Zverev
Ce qui est finalement le plus étonnant aussi, c’est lorsque l’on regarde les résultats d’Alexander Zverev, finaliste malheureux de cet US Open 2020, qui a même servi pour le match dans le cinquième set. On aurait logiquement pu penser que cette finale ferait plus mal à Zverev qu’à Thiem. Force est de constater 9 mois plus tard, que c’est bien le contraire. L’Allemand n’a jamais paru aussi fort, lui qui a triomphé à Madrid au mois de mai, après avoir notamment sorti Nadal. A Roland-Garros cette année, il est l’un des plus grands prétendants, surtout dans sa partie de tableau désormais bien dégagée.
De son côté, Thiem doit désormais penser à l’avenir. Et peut-être privilégier une vraie longue pause tennistique, comme ont pu le faire avant lui Federer, Djokovic, Nadal, voire même Murray à l’époque. L’Autrichien a besoin de se ressourcer, lui dont le jeu ne peut être efficace que lorsqu’il est en pleine possession de ses moyens et capable de mettre toute l’intensité. Moins en vue à Wimbledon où il n’a jamais fait mieux qu’un huitième de finale, Thiem pourrait peut-être se donner une chance en zappant le tournoi londonien pour préparer au mieux la défense de son titre à l’US Open. L’avenir nous dira si l’Autrichien trouve les moyens de redevenir ce qu’il a longtemps été, un candidat au trône mondial.