Garbine Muguruza a donc privé Serena Williams d’un 22e titre du grand chelem. L’Américaine qui aurait pût devenir l’égale de Steffi Graff n’a jamais trouvé la faille face à une Espagnole presque impossible à déborder en cette finale (7/5, 6/3). Décryptage.
Cet ultime match du tableau féminin, de cette édition 2016 des Internationaux de France, qui opposait la meilleure joueuse de l’ère Open et numéro un mondiale, Serena Williams, à la quatrième joueuse mondiale, Garbine Muguruza , aura accouché d’un très gros combat qui malgré tout aura assez largement tourné à l’avantage de la seconde citée. Cette dernière s’impose désormais comme une joueuse à suivre sur le circuit féminin.
Un premier set très accroché
Il n’y a pas vraiment eu de round d’observation entre les deux joueuses, qui se sont d’emblée plongées dans le combat. Après deux premiers jeux de service très maîtrisés de part et d’autres (2-2), c’est l’Espagnole, qui pour sa première finale Porte d’Auteuil, breakait la première, et qui confirmait ensuite son avantage (2-4). Mais Serena ne lâche jamais, et enfonce chaque porte ouverte : débreak et 4-4. L’Américaine reprenait même l’avantage juste après (5-4), mais Muguruza recollait directement sur sa mise en jeu (5-5). Après ce petit moment de flottement, la N°4 mondiale mettait à profit les erreurs et mauvais choix de Serena, mais également la puissance de son coup droit pour breaker de nouveau et se donner le droit de servir pour le premier set (5-6). Et malgré deux balles de débreak en faveur de Williams, la native de Caracas se montrait très solide au service (un ace à 30-40) et convertissait la manche sur sa troisième balle de set. Le point serré, Muguruza s’adjugeait donc la première manche (5/7).
Une simple formalité pour l’Espagnole
L’Espagnole, qui avait été défaite par sa vis-à-vis en finale de Wimbledon la saison passée, breakait même l’Américaine d’entrée (0-2). Assez nonchalante sur sa première mise en jeu de la seconde manche, la numéro 1 mondiale n’en restait pas moins accrocheuse, tenant la cadence. Pourtant son adversaire continuait d’imprimer un rythme très élevé, sous les applaudissements d’un public acquis à sa cause. Car la plupart des Parisiens, à en croire l’ambiance du court Philippe Chatrier lors de cette finale, avait envie de voir tomber la Légende. A 3-5 en sa défaveur, cette dernière, au service, concédait deux balles de match. Muguruza commettait un faute directe sur la première, puis Serena effaçait la seconde d’un ace. Toujours sur courant alternatif, l’Américaine offrait deux nouvelles balles de match à son adversaire, avant de les sauver. Elle finissait finalement par s’en sortir (4-5). Ce sera donc à Muguruza d’aller chercher la victoire. Ce que cette dernière fera parfaitement, avec un jeu blanc. Sur un dernier lob, elle pouvait se laisser tomber dans la terre battue : elle battait pour la seconde fois Serena Williams ici à Paris, après au victoire au second tour lors de l’édition 2014, mais cette fois pour s’offrir le titre, son premier grand chelem.
L’Américaine n’a donc toujours pas égalé le record de titres du grand chelem appartenant à Steffi Graff (22 titres), elle qui n’en compte que « 21 ». La numéro 1 mondiale s’est montrée trop fébrile, surtout sur ses secondes balles, sans compter le déchet importants qu’elle a connu tout au long de cette finale.