La saison tennistique 2019 vient de s’achever en apothéose. Au terme d’un rude combat de 2h35 conclu sur un ultime jeu décisif (6-7, 6-2, 7-6), c’est bel et bien le jeune grec Stefanos Tsitsipas, 6e joueur mondial, qui a défait l’Autrichien Dominic Thiem, classé 5e. À 21 ans seulement, Tsitsipas décroche ainsi le premier très grand titre de sa carrière. Le début, peut-être, d’une nouvelle hégémonie pour la prochaine décennie.
Deux parcours prodigieux pour se hisser en finale
Ils étaient assurément les deux joueurs ayant le plus impressionné dans ces ATP Finals. En poules déjà, les deux hommes avaient chacun, à leur manière, illuminé le tournoi de leurs talents, mais aussi de leurs progrès. D’un côté Dominic Thiem, auteur d’une entrée solide et pleine d’autorité sur Federer en ouverture du tournoi, qui l’avait d’ores et déjà placé sur la bonne voie. Son chef d’œuvre face à Novak Djokovic restera comme le moment fort de sa semaine londonienne, pour lequel il a lui-même reconnu avoir joué peut-être le meilleur match de sa carrière. Si sa défaite contre Berrettini n’avait rien de gênant car sans enjeu, sa victoire au forceps en demi-finale face un Alexander Zverev très friable, le mettait dans de très bonnes conditions pour cette finale, même s’il a avoué être malade. En face de lui hier, c’était donc Stefanos Tsitsipas. Très appliqué en poule contre Medvedev puis Zverev, le Grec avait livré un grand match face à Nadal, malgré une défaite qui ne l’a pas empêché de terminer premier de sa poule. En demi-finale, il a éparpillé un Roger Federer trop tendre, pour se qualifier pour sa première finale au Masters.
Une suspense total
Comme on pouvait s’y attendre, la rencontre a été un vrai combat. Depuis plusieurs années, le vainqueur du premier set en finale obtenait toujours le trophée dans la foulée. Alors, quand Dominic Thiem empochait la première manche au tie-break, on aurait pu croire que le plus dur était fait. Mais il n’en a absolument rien été. Auteur d’un début de seconde manche canon, Tsitsipas a littéralement étouffé son adversaire, menant rapidement 4-0 en ne laissant que deux petits points à Dominic Thiem. Autoritaire jusqu’au bout, le Grec empocha la manche 6-2 pour offrir à l’O2 Arena un dernier frisson dans cette semaine déjà spectaculaire. Après avoir breaké Thiem à 1-1, on pensait Tsitsipas lancé définitivement vers son premier grand titre. En guerrier, Thiem est parvenu à débreaker à 3-2. Totalement relancé après avoir été proche du KO, l’Autrichien a alors emmené Tsitsipas jusqu’à l’ultime jeu décisif. Dans une saison pleine de rebondissements et peu avare en frissons, les deux finalistes du tournoi des Maîtres nous offraient ainsi une dernière montée d’adrénaline. Plus agressif, le natif d’Athènes s’est rapidement détaché pour mener 4-1. Mais comme quelques jours plus tôt contre Djokovic, Thiem est parvenu à revenir une fois encore pour égaliser à 4-4. Et alors que ces derniers points coutent très cher, le N.5 mondial a complètement craqué pour offrir la fin du match sur un plateau à Tsitsipas. Trois points, trois fautes directes; en à peine 2 minutes, le match s’est achevé.
A terre, Tsitsipas a alors pu savourer sa victoire; et pour la première fois depuis un certain David Nalbandian en 2005, le vainqueur du premier set en finale du Masters n’a pas triomphé. Plus régulier sur l’ensemble du match, le protégé de Patrick Mouratoglou est devenu le premier Grec, toutes catégories confondues, à remporter le Masters. C’est tout le symbole de ce joueur qui avait déjà pris une nouvelle dimension en 2019, mais qui a aussi, en ce 17 novembre, changé de statut. Il convient désormais à lui seul de faire de ce sacre londonien le début d’une nouvelle hégémonie dès 2020.
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