Derrière l’armada du Paris Saint-Germain, aucune équipe ne semble, au bout de 10 journées, capable de tenir le rythme d’un potentiel champion. Pire, les clubs huppés déçoivent. Seulement 6 points séparent le quatrième, Marseille, du premier barragiste, Nîmes. Comment peut-on l’expliquer ? Le niveau de notre championnat est-il en régression ?
La surprise nantaise
Le podium actuel de la Ligue 1 peut en étonner plus d’un. Exit, l’OM, L’OL ou l’AS Monaco, place aux outsiders. Équipe la plus régulière avec le PSG, le FC Nantes capitalise sur sa belle lancée, sous l’impulsion de Christian Gourcuff. Pour autant, cinq points les séparent déjà de la tête du championnat. Difficile de faire de l’ombre au club de la capitale, dont l’effectif surclasse aisément chaque club du championnat de France. Tout reste à jouer pour les places européennes. Sur la ligne de départ, les favoris paraissaient renforcés. Aujourd’hui, aucune de ces équipes ne réussi à convaincre. L’Olympique lyonnais parait déréglé alors que l’arrivée de Rudi Garcia sur le banc rhodanien ne satisfait pas les supporters. Aucune victoire sur les 5 derniers match, le club stagne à la 17e place.
Dans le nord de la France, le LOSC peine à rééditer les excellentes prestations de la saison dernière. Les cadres déçoivent (Bamba, Ikoné, Celik), surtout à l’extérieur, avec 2 points pris en 5 matchs. Toutefois, le club reste en embuscade, à la 7e place. Enfin, l’Olympique de Marseille a démarré cette saison avec beaucoup de chamboulements. Sous la houlette d’André Villas-Boas, l’effectif olympien est en rodage. Hissé à la quatrième place, l’OM sait se montrer opportuniste, à défaut de proposer un jeu chatoyant. En bref, fortunes diverses pour les clubs phares de notre championnat, favoris pour la qualification en Ligue des champions. Cet immobilisme profite à un club: le FC Nantes. Solides seconds de Ligue 1, les Canaris ont déjà remporté 6 matchs. Ce terrible constat ne fait pas la promotion de notre championnat, cantonné à la formation de talents, la Ligue 1 joue le rôle d’incubateur pour les 4 plus grands championnats européens. Le faible rendement des clubs phares n’aident pas à l’exposition du championnat français. Quels sont les symptômes actuels de la Ligue 1 ?
La ligues des talents
Certains spécialistes s’accordent à dire que le Paris Saint-Germain tue le suspense dans le championnat de France. C’est un faux-débat. On ne peut reprocher à un club de surnager. Le mal est plus profond. La comparaison n’est certes pas flatteuse avec les autres grands championnats européens. En coupe d’Europe, rares sont les équipes françaises à aller jusqu’au bout. Pourtant le style de jeu en Ligue 1 n’est pas désuète, loin de là. Trop de procès d’intention se faits, à tort, à notre championnat. Réputé rugueux et peu technique, les dernières saisons ont démontré l’inverse. L’émergence de grands techniciens comme Kylian Mbappé, Nabil Fekir ou Nicolas Pépé ne sont pas dus au hasard. La « ligue des talents » porte bien son nom. Néanmoins, devons-nous nous contenter d’être un laboratoire footballistique pour les grosses écuries qui viendront faire les courses et dérober nos joyaux ? Évidemment que non.
C’est ici que le travail de Ligue de football professionnelle (LFP) est primordial sur le plan économique et sportif. Bien aidée par l’arrivée de nouveaux propriétaires étrangers, la Ligue 1 ne suscite que peu d’intérêt dans le monde (cf. le Trophée des Champions en Chine). Il faudra encore et toujours attirer des joueurs reconnus et les garder le plus longtemps possible. Les clubs français doivent reprendre la main sur leurs joueurs et ne pas se laisser dicter par le portefeuille, dans la mesure du possible. Économiquement parlant, le championnat de France n’est que trop peu attractif. De jeunes joueurs préfèrent encore se perdre en Angleterre pour tripler leur salaire. Au-delà du jeu, c’est notre mentalité qui est à revoir. Arrêtons le fatalisme et allons de l’avant. Le potentiel du championnat n’a jamais été aussi grandissant. La répétition des matchs à haute intensité ne pourra qu’améliorer le niveau global de notre football. Il faut arrêter les comparaisons inutiles et se concentrer sur ce qui doit améliorer le championnat. La Ligue 1 est souvent moquée; malgré tout, le championnat évolue même si les grosses écuries déçoivent en ce début de saison. La saison restera indécise, il faut s’en réjouir. Pour enfin concurrencer l’Angleterre ou l’Espagne, notre championnat doit remettre en question ses principes et son modèle.
Crédits photo à la Une: FCNANTES.COM – ARNAUD DURET