Pour son premier rendez-vous européen de la saison, le Paris Saint-Germain a été tenu en échec à domicile par Arsenal (1-1). Auteurs d’une prestation très imparfaite, les joueurs d’Unai Emery s’enlisent déjà dans une spirale négative après des débuts poussifs en championnat.
Unai Emery n’en a pas fini d’attiser les débats. En ce début de saison, le tacticien basque apparaît clairement comme le prisme à travers lequel on scrute avec attention toutes les performances du Paris Saint-Germain. Bien sûr, beaucoup lui reconnaissent un temps d’adaptation fatalement nécessaire et réclament donc une légitime clémence à son égard. L’ennui, pour Paris et pour lui-même, c’est que le club de la capitale – et assurément Nasser Al-Khelaïfi – n’admet guère cette période de transition dès lors que l’on parle de la Ligue des Champions. Ceci est d’autant plus vrai lorsque l’ancien coach du FC Séville est l’instigateur de choix forts. Sans doute étonnants. Mais avant tout grandement discutables. Le président du club parisien semble avoir notamment peu goûté à l’écartement d’Hatem Ben Arfa, ainsi que la gestion aberrante faite de son cas par Emery. Surtout qu’à ce jour, même les résultats ne peuvent plaider en faveur du successeur de Laurent Blanc.
Car, face à Arsenal, il n’y a pas eu que la perpétuation d’un vulgaire signe indien voulant que la formation d’Arsène Wenger ne perde jamais en France contre les clubs français – Barcelone 2006, t’en souvient-il. Ce fut surtout une nouvelle démonstration des tâtonnements d’Unai Emery dans la gestion de son effectif ; ainsi que le témoin des difficultés qu’éprouve le PSG depuis le début de la saison. Si bien que le résultat nul (1-1) dont a accouché cette rencontre prend une saveur de véritable contre-performance pour le club parisien. Dominateurs mais non convaincants, prolifiques en occasions mais non efficaces, supérieurs techniquement mais non chatoyants, les Parisiens ont assez logiquement été punis en subissant l’égalisation d’Alexis Sanchez (78e) après l’ouverture du score rapide de Cavani (1e).
A l’arrivée, les Parisiens pourront surtout regretter de ne pas avoir conservé pendant l’intégralité de la confrontation le rythme effréné qu’ils avaient su insuffler en début de rencontre. Les Gunners portèrent alors mal leur surnom, les Franciliens se chargeant eux-mêmes de porter rapidement le premier coup de canon. Après 42 secondes de jeu, Edinson Cavani, reprenait tranquillement de la tête un centre parfait de Serge Aurier, inscrivant au passage le but le plus rapide de l’histoire du PSG dans la compétition (1-0, 1e). Avec un pressing efficace et des mouvement coordonnées, les champions de France en titre semblaient alors très concernés par les événements. A l’aise dans leurs transmissions, dans leurs transitions offensives et à l’initiative de bons jaillissements défensifs, ils laissaient même penser que tous les doutes issus du revers à Monaco (1-3) et du nul face à Saint-Étienne (1-1) allaient être tranquillement balayés d’un revers de main.
Inefficacité chronique
Mais c’était sans compter sur une très nette baisse de régime des Parisiens au crépuscule des vingts premières minutes. A l’exception d’un Serge Aurier infatigable dans son couloir droit et d’un Marco Verratti d’une justesse technique une nouvelle fois affriolante, les joueurs de la capitale ont clairement été en deçà de leurs possibilités individuelles et collectives. Leur bloc a progressivement reculé au gré d’un déchet beaucoup trop important dans l’entrejeu et de sorties de balle très mal assurées, notamment de la part d’Adrien Rabiot et de Grzegorz Krychowiak. En ce sens, le positionnement de Matuidi au poste d’ailier gauche a trouvé ses limites. Utile au pressing en début de rencontre, il s’est ensuite très souvent recentré et n’a pas offert l’explosivité et la lucidité offensive dont le PSG aurait eu besoin en contre-attaque lorsque son bloc a reculé.
Pourtant, en dépit de leur difficultés à développer un jeu cohérent, les Parisiens parvenaient à se faire les plus dangereux. Les occasions se sont multipliés, mais ils ont également péché à la finition. Ce fut essentiellement le cas d’Edinson Cavani. Buteur de la tête en début de rencontre, El Matador s’est montré bien moins à l’aise avec ses pieds. S’il n’a cessé de provoquer et a enchaîné les appels dans la profondeur, son efficacité a clairement laissé à désirer, manquant notamment plusieurs face-à-face avec Ospina (34e, 41e, 70e, 80e), tandis que le gardien des Gunners s’imposait encore devant Aurier (68e) et Di Maria (71e). Maintenus en vie par leur dernier rempart, les Londoniens ont profité de l’aubaine. Sous la passivité de la défense parisienne, Alexis Sanchez a égalisé après une première parade d’Alphonse Areola (1-1, 78e). Et si le jeune gardien français a sauvé l’essentiel face à Iwobi (83e), Olivier Giroud et Marco Verratti ont tout deux été exclus après une altercation confuse (90+5e). Non, décidément, ce début de saison ne sourit pas aux Parisiens. Et voilà, déjà, Unai Emery encore un peu plus attendu au tournant.
Crédits photo à la une: FRANCK FIFE / AFP