Au terme d’un match engagé sur le plan physique, la Croatie a dominé l’équipe de Turquie grâce à un but de Luka Modric sorti de nulle part (1-0). La Croatie entame donc parfaitement son tournoi.
Si certains affrontements entre supporters Croates et Turcs étaient envisagés avant la rencontre tant ces deux publics sont chauds, ces derniers n’ont finalement pas eu lieu. Une bonne nouvelle donc, après les incidents regrettables de Marseille, la veille, en marge d’Angleterre-Russie, ou encore ceux de Nice (moins médiatisés). Le spectacle a quant à lui été présent sur le plan sportif, sur le terrain du Parc des Princes.
LE MATCH: Luka Modric, homme providentiel
D’entrée, la Croatie se procure une grosse occasion. Ivan Rakitic reprend du tibia un centre au premier poteau, déviation trop enlevée du joueur barcelonais qui passe à un bon mètre du cadre. Le début de match est à l’avantage des croates, qui assiègent pendant de longues minutes les cages turques, sans pour autant trouver la faille. L’équipe de Turquie, à force de subir, change de stratégie et prend le contrôle du ballon. Une possession qui restera stérile. Pourtant, sur une contre-attaque éclair emmenée par Arda Turan, Ozan Tufan reprend un centre venu du côté droit, mais écrase trop sa tête en plein centre du but, dans les bras de Daniel Subasic (29e). Pas beaucoup d’occasions à se mettre sous la dent lors de cette première période. Il faudra attendre la fin des 45 premières minutes pour entrevoir enfin l’ouverture du score: un joueur turc, dans la panique, dégage son équipe en réalisant une retournée acrobatique pour dégager la balle de sa surface de réparation. Un dégagement qui atterrit plein centre du terrain, aux 25 mètres, que reprend Luka Modric d’une demi-volée parfaite qui trompe Volkan Babacan – à cause d’un rebond trompeur. 1-0 à la mi-temps pour les croates, et c’est mérité.
En seconde période, les turcs mettent le paquet. En effet, ils organisent un pressing efficace tout en se portant plus rapidement vers l’avant dans les 10 premières minutes de la deuxième mi-temps. Mais toujours pas de véritable occasion pour la Turquie. A la 51e minute de jeu, le capitaine croate Srna tire de la meilleure des manières un coup franc depuis les 23 mètres qui heurte la barre transversale d’un Volkan battu. Les croates se procurent de nombreuses occasions sans les convertir. Ils se procurent même la balle du KO: Peresic déborde une nouvelle fois côté gauche pour propulser un centre fuyant au deuxième poteau, mais Oguzhan Özyakup est trop court de quelques centimètres, et ne peut reprendre le ballon devant le but vide (66e). A la 72e minute cette fois-ci, c’est Peresic -seul aux six mètres- qui voit sa tête heurter la barre transversale, après avoir hérité d’un magnifique centre de Mario Manzukic. Dix minutes plus tard, Peresic, encore lui, perd son duel face Volkan, qui dévie le ballon de la clavicule pour faire perdurer le suspens. Malgré dix dernières minutes chaudes (intensité, contacts appuyés, pressing à tout-va…), la sélection nationale Turque n’arrivera pas à renverser la vapeur et à accrocher un match nul.
LE FAIT: Vedran Corluka, monsieur pas de chance
Vedran Corluka, ou le mec qui en a pris plein à la gueule pendant 90 minutes. Après avoir pris un coup de coude à la tête lors d’un contact aérien avec Cenk Tosun, il sort le visage totalement ensanglanté à la 30e minute de jeu. Il se fait alors bander totalement la tête une première fois. A la mi-temps, le joueur croate se fait recoudre à la va-vite par son staff médical, nouveau bandage. Mais sa blessure au cuir chevelu se réouvre lors d’un dégagement défensif de la tête: troisième bandage. Enfin, en toute fin de rencontre, sur un contact au sol, il reçoit un coup de genou d’un de ses coéquipiers, puis un coup de crampon turc dans la mâchoire à la suite. Bilan du match: 3 bandages (deux blancs, un bleu), des points de suture, et une mâchoire complètement bousillée. La chance à l’état pur.