Les joueurs de Zinédine Zidane ont remporté ce samedi soir leur douzième Ligue des champions à Cardiff. Face à la Juve, leur expérience des finales a été décisive dans les moments clés (4-1). Cristiano Ronaldo a été encore stratosphérique et entre un peu plus dans la légende. La Vieille Dame reste quant à elle maudite.
L EMATCH: le Real Madrid par K.-O.
De cette finale nous retiendrons la fureur de l’ambiance, sous le toit de ce Milennium Stadium de Cardiff. Nous retiendrons l’intensité d’un match finalement très ouvert, car la Juve a été joueuse, pour le bonheur des Madrilènes, consacrés pour la 12e fois dans l’histoire de la compétition. A force de le dire, on ne peut l’oublier. Ce que Zidane a réussit en 18 mois sur le banc de la Maison Blanche est irréel. Novice au plus haut niveau, l’ancien meneur de jeu des Bleus a offert déjà deux Ligue des champions, un titre de Champion d’Espagne et une Supercoupe d’Europe aux Merengues. Face à son ancienne équipe en tant que joueur, ZZ a donc de nouveau connu le succès. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il pourra claquer une bise à son buteur, Cristiano Ronaldo, encore décisif hier (voir par ailleurs).
Pourtant, la Juve avait pris le match par le bon bout et avait décidé d’attaquer. Higuain remuait l’arrière garde du Real, et Pjanic était tout proche d’ouvrir le score, mais Navas s’interposait brillamment (7e). Néanmoins, le Real s’est appuyé sur sa culture des finales pour ouvrir le score dans la tempête, par l’intermédiaire de Ronaldo, suite à une combinaison avec Carvajal (20e). On pouvait alors imaginer une Vieille Dame atteinte. Il n’en fut rien. A la conclusion d’une action magique, Mandzukic égalisait d’un retourné acrobatique (27e). L’ambiance est alors montée d’un ton. La pression avec.
Cependant, la Juventus n’a pas résisté aux nouvelles banderilles Merengues, à l’heure de jeu, et perdit le fil de son match. Le Real Madrid a fait tourner la finale en sa faveur en trois petites minutes. Casemiro a d’abord redonné l’avantage aux siens sur une frappe déviée par Khedira (61e), avant que CR7, mis en orbite par Modric, ne donne un avantage quasi définitif aux siens (64e). Les tifosis italiens ne voulaient pas y croire. Pourtant leur équipe se dirigeait vers un destin de malédiction. La Juve a perdu une nouvelle finale, la septième en tout, pour deux succès. Buffon ne remportera donc peut être jamais la reine des compétitions européennes, celle qui parachèverait son palmarès, et lui offrirait le statut de légende. Comme dans un cauchemar, Asensio a donné plus d’ampleur au succès de son équipe à l’entrée du temps additionnel (90e) et offert encore un peu plus de relief à sa saison exceptionnelle, à un moment où la Juve jouait à dix, suite à l’exclusion de Cuadrado (84e). Le Real devient ainsi la seule équipe depuis la modernisation de la compétition en 1992 à conserver son titre. L’AC Milan l’avait réussit en 1989 et 1990, dans un format ancien.
LE FAIT: Ronaldo encore décisif
Auteur de 5 buts en quarts contre le Bayern Munich, d’un triplé en demi-finale aller contre l’Atlético Madrid, l’attaquant portugais a offert la 12e Ligue des champions du Real Madrid sur un plateau. Ronaldo a inscrit un doublé hier en finale (20e, 64e). Deux buts à deux moments clés de la partie. CR7 a tout d’abord ouvert le score, avant de porter la marque à 3-1, et d’assener ainsi le coup fatal aux Italiens. Force est de dire qu’un cinquième Ballon d’Or ne peut lui échapper en janvier prochain, lui qui a inscrit 12 buts sur sa campagne européenne cette saison. Notons enfin le contraste entre le Ronaldo de sa première Ligue des champions en 2008 avec Manchester United, et celui de 2017, pour sa troisième Ligue des champions avec le Real Madrid (2014, 2016, 2017). CR7 a évolué dans un rôle d’avantage buteur, en interaction constante avec Karim Benzema. Sa présence dans la surface a fait du bien à son équipe, notamment lorsque la situation était mal embarquée comme lors du match aller contre le Bayern Munich en quarts. Le joueur de 32 ans ne peut plus se permettre de partir dans de longues séances de dribbles, devenues inutiles depuis un moment déjà. Cependant, ceux qui pensaient avoir dompté le phénomène se sont trompés, car ce dernier a de la ressource et sait se réinventer.
Crédits photo à la une: Ruben Ortega