Cette cinquième journée de Ligue 2 nous a offert quelques surprises. Les Havrais et Rémois restent en tête grâce à leurs magnifiques débuts de parcours, mais ces deux équipes ont concédé leurs premiers points ce week-end. Tombeurs des Rémois, les Lorientais ont fait très bonne impression, au contraire des Nancéiens qui semblent s’enfoncer dans la crise. L’intégralité des enseignements de cette 5e journée dans ce bilan concocté par la rédaction d’Au Stade.
LE LEADER
Le Havre, premier couac de la saison
Le Havre est tombé à Nîmes lors de cette journée (1-0). Une déconvenue qui n’empêche pas les hommes d’Oswald Tanchot de conserver leur fauteuil de leader, car dans le même temps Reims, seule équipe pouvant menacer ce statut, est tombée à Lorient (2-1). Les Normands n’ont pas su trouver le chemins des filets, un fait inédit cette saison. Pas dans un grand soir, les attaquants du HAC n’ont pas vraiment porté le danger sur le but gardé par Yan Marillat. Meilleur buteur de Ligue 2 en compagnie du Sochalien Florian Martin, Ebenezer Assifuah (4 buts) a même été transparent. « Nîmes a mis beaucoup d’intensité et on n’a pas su y répondre, analysait Oswald Tanchot après le match. On n’a pas du tout pesé techniquement. Du coup on a eu peu d’occasions« . L’entraîneur du HAC regrettait amèrement le but Nîmois inscrit par Vlachodimos (1-0, 42e), encaissé juste avant la mi-temps consécutivement à une frappe d’Alioui repoussée par Yohann Thuram. « C’est dommage d’encaisser ce but car je pense que le match bascule à ce moment-là. On serait rentrés à la mi-temps à 0-0, Nîmes aurait davantage libéré d’espaces en seconde mi-temps, et avec nos joueurs de profondeur on aurait pu faire mouche« . Un premier couac qui ne remet absolument pas en cause le potentiel de l’équipe normande, même si elle s’accompagne d’une élimination aux tirs-au-but en semaine sur la pelouse de Tours en Coupe de la Ligue.
LE TOP
Lorient sur sa lancée
Le doute n’est plus permis: le FC Lorient sera bien une place forte de la L2 cette saison. Pour ceux qui en doutaient après les deux matchs nuls inauguraux face à Quevilly-Rouen (1-1) et au GFC Ajaccio (0-0), les trois succès successifs acquis contre Châteauroux (3-0), Clermont (0-2) et donc Reims (2-1) sont venus apporter une piqure de rappel aux sceptiques. Mickaël Landreau possède bien l’un des meilleurs effectifs de la division, si ce n’est le meilleur. Face aux Champenois, qui avaient gagné leurs quatre matches inauguraux, les Merlus ont fait parler l’incroyable qualité et diversité de leur secteur offensif. Alignés dans un 4-4-2 typique à l’ADN footballistique dans le Morbihan, les Lorientais évoluaient avec quatre joueurs à vocation offensive: Bouanga, Cabot, Courtet et S. Marveaux. Quatre joueurs et quatre profils divers. Infatigables sur leurs côtés, les deux premiers cités ont mis le feu en permanence sur la cage rémoise. C’est d’ailleurs sur un rush de Cabot que le FCL ouvrait le score. L’ancien troyen a fait parler sa vision du jeu pour transmettre dans la profondeur à Courtet. Si l’ancien de Reims ne marquait pas, c’est Bouanga qui profitait du travail de ses partenaires pour finir le job en finesse (1-0, 38e). Certes, l’avantage n’a pas duré, les Stadistes égalisant deux minutes plus tard sur une action toute en puissance de Siebatcheu (1-1, 40e). Malgré tout, les Lorientais ont dominé outrageusement le deuxième acte. Incapables de sortir de leur camp, les hommes de David Guion ont subi de multiples offensives. Après avoir déjà trouvé la barre par Courtet (29e), Zargo Touré butait également sur ce montant (62e), avant que Cabot ne fasse briller Mendy (85e). Les Rémois se sont accrochés comme ils l’ont pu à ce point du nul. Mais c’est finalement Courtet, qui a fait mal à son ancienne maison tout au long du match, qui délivrait le Moustoir. Sa complicité avec le latéral Vincent Le Goff lui permettant de tromper de près Mendy de la tête (2-1, 88e). Comme l’a noté Mickaël Landreau, ce succès est « mérité« . « J’ai dis aux joueurs que j’étais très satisfait du contenu, abondait l’ancien consultant Canal Plus. On a imposé notre style de jeu et c’est très bien pour les joueurs, parce que ce qu’ils ont fait sur le terrain, cela demande beaucoup d’efforts. C’est une grosse performance« . Une « performance » qui ramène le FCL à la troisième place, à un petit point du duo de tête composé du Havre et de Reims.
LE FLOP
Encore une soirée à oublier pour Nancy
« Trois points en cinq journées de championnat, cela aurait déjà été un triste bilan si l’ASNL se trouvait encore en Ligue 1… Alors imaginez en Ligue 2…« . Romain Jacquot, qui suit l’ASNL pour L’Est-Républicain, était tout sauf dithyrambique à l’égard du début de saison nancéien après la nouvelle déconvenue concédée par la bande à Pablo Correa sur le terrain de Brest (2-1). L’équipe au Chardon n’a toujours pas remporté le moindre match cette saison, et son avenir paraît davantage tourné vers la course au maintien que vers celle à la montée. Certes nous en sommes qu’au premier checkpoint de la saison, marqué par cette première trêve internationale. Mais les points perdus en cours de route ne se rattraperont pas. En terre bretonne, les Lorrains ont très bien entamé le match pour finalement mener au score à la pause grâce à Youssouf Hadji (0-1, 45e). Mais comme face à Sochaux il y a une semaine (2-2), l’ASNL n’a pas su se mettre à l’abri malgré la belle opportunité de Bassi (48e). Les Nancéiens ont alors reculé, jusqu’à en suffoquer défensivement. Les Brestois égalisaient d’abord sur un penalty de Pi (1-1, 67e), obtenu suite à une faute de Cétout. Et comme dans un film dont on connaît la fin tragique, mais on en peut changer le scénario, l’ASNL a vu Coeff marquer l’un des buts de cette journée d’une frappe puissante dans lucarne de Jourdren (2-1, 84e). Davantage que la défaite, il faudra revenir sur l’attitude de ce dernier. L’ancien portier Montpelliérains a certes été titillé verbalement par le kop brestois tout au long de la seconde période, mais en aucun cas il n’avait à s’emparer d’un ballon en fin de partie et à viser les spectateurs. Une attitude qui lui a valut un carton rouge et peut-être une coquette suspension à venir. Malgré la qualification en Coupe de la Ligue acquise au tirs au but face à Orléans dans la semaine, le club lorrain semble avancer à vau-l’eau en ce début de championnat. Une attitude surprenante qui aujourd’hui fragilise plus que jamais Pablo Correa. Malgré tout, ce dernier s’intègre dans le futur de son équipe. « Il va falloir nous réveiller, prévenait-il. On arrive à la trêve et on a laissé en cours de route une grosse quantité de points. Les joueurs sont conscients qu’il va falloir être beaucoup plus solides pour avoir quelque chose à jouer cette saison« .
TEMPS-ADDITIONNEL
Le joueur
Sébastien Roudet (Valenciennes): le vétéran Nordiste de 36 ans marche sur les pas de Benjamin Nivet (Troyes). Face à Niort, le très expérimenté milieu de terrain a fait parler son sens du placement d’abord pour permettre à son équipe de prendre le large (3-0, 34e), avant de faire parler la qualité de sa patte gauche en inscrivant un doublé sur un magnifique coup-franc prenant le poteau avant de rentrer (4-0, 67e). Une vista qui permet au VAFC de remonter à la 6e place, à 3 points du podium.
La stat’
4 – Les Auxerrois, placés parmi les favoris à la montée, ont enchaîné ce week-end un quatrième revers de rang. Après leur succès inaugural devant Lens (1-0), les hommes de Francis Gillot se sont inclinés au Havre (4-1), à Niort (2-0), face à Orléans (3-1) et donc vendredi sur la pelouse du Paris FC (2-1). Les Bourguignons pointent au 17e rang.
La décla’
Quand tu es footballeur, que tu restes sur quatre défaites et que tu prends un but d’entrée dès la 5e minute, tu te dis que c’est reparti. C’est un équilibre très fragile. On manque de caractère, d’esprit de compétition. Dès qu’il y a quelque chose qui ne va pas, on plonge. » .
Éric Sikora, entraîneur de Lens, après Orléans-Lens (2-0).
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Crédits photo à la une: Kermaguer