Arrivé à Monaco le 13 octobre, Thierry Henry n’aura su redresser la barre. Le technicien français est remplacé par son prédécesseur limogé plus tôt dans la saison, Leonardo Jardim. C’est un vrai mic-mac qui se dessine à l’intérieur du club princier.
Une première expérience ratée
En quatre mois passés au stade Louis-II, Thierry Henry assiste à vingt matchs toutes compétitions confondues. Le bilan final fait état de quatre victoires, cinq nuls et onze défaites. Même si l’avalanche de blessures n’aide pas, l’ancien champion du monde n’a pas su trouver la recette pour remettre l’équipe sur de bons rails. Le manque d’expérience associé à la situation en interne ont eu raison de lui. Avec un effectif peu en confiance, des jeunes lancés sur le tas sans expérience particulières du haut niveau, le club continue de couler. Actuellement 19e de Ligue 1 à deux longueurs de Dijon (18e) qui possède un match de moins, c’est la crise dans la Principauté du Prince Albert. D’ailleurs, le club affronte Dijon ce week-end, formation également en crise avec changement d’entraîneur en début de mois (Antoine Kombouaré remplaçant Olivier Dall’Oglio sur le banc dijonnais pour les six prochains mois à venir). Leonardo Jardim, licencié en octobre, qui annonçait vouloir revenir du côté de Monaco, a vu ses désirs exaucés; le club monégasque a communiqué le retour du technicien portugais sur le banc de touche ce vendredi.
Panique à bord
Depuis quelques années, Monaco a refait son retour dans l’élite du football français avec des investissements onéreux sur des joueurs de qualité. S’en est suivie d’une stratégie de recrutement à la manière du FC Porto grâce au génie de Luis Campos, directeur sportif du club de 2013 à 2016. Tous les ans, les entraîneurs en place furent obligés de jouer avec l’effectif que la direction leur imposait sans qu’ils ne puissent réellement donner leur avis sur le mercato dans le sens des départs. Après des résultats fructueux (Anthony Martial, Bernardo Silva ou encore James Rodriguez, partis à Manchester United, Manchester City et le Real Madrid pour des sommes respectivement de 50 millions, 45 millions et 80 millions d’euros), le club n’a su pallier aux départs de joueurs phares. Le départ en 2017 de Kylian Mbappé au Paris Saint-Germain pour 180 millions d’euros est le symbole de cet effectif qui s’amaigrit d’année en année.
Depuis le début de saison, Monaco loge dans la zone rouge. Avec seulement 15 points après 21 journées, le club se retrouve avant dernier de Ligue 1. En Ligue des champions, l’équipe n’a su sortir de la phase de poules et termine dernier de son groupe. Il ne reste désormais que la Coupe de la Ligue, compétition où le club s’est qualifié pour les demi-finales face à Guingamp. Nul doute que glaner ce trophée, accompagné d’un maintien en L1, sauverait la saison chaotique des joueurs de Leonardo Jardim. Par ailleurs, pour noircir encore un peu plus le tableau, le président Dmitri Rybolovlev a été cité dans l’enquête des « Football Leaks » de Mediapart publiée en novembre dernier, un détournement de fonds lié au fair-play financier en cause.
Des changements à venir ?
A la tête de l’équipe de juin 2014 à octobre 2018, Leonardo Jardim connait très bien l’effectif en place. Le technicien portugais sait comment répondre aux attentes des dirigeants et les exigences du duo Vadim Vasilyev-Dimitri Ryblovlev. C’est un retour en arrière pour le moins insolite. Sûrement une erreur des dirigeants de n’avoir pas osé renouveler leur confiance à l’entraineur qui a su tirer profit des joueurs à sa charge (titre de Ligue 1 en 2017, demi-finale de Ligue des champions la même année…). Jardim aura à sa disposition un recrutement ambitieux avec les arrivées de Cesc Fabregas, William Vainqueur ou encore Naldo. S’ajouteront les retours de blessure qui devraient permettre de raviver la flamme du côté de Louis-II. Il reste 17 matchs pour Monaco afin de sortir de la zone rouge, et pourquoi pas tenter une remontée miraculeuse pour aller chercher la C3 à la manière du LOSC de Frédéric Antonetti en 2015 ? Bilan en fin de saison.
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