Une nouvelle fois la barre des trente buts a été franchie ce week-end en Ligue 1. Une nouvelle fois Paris a triomphé. Une nouvelle fois Metz a perdu. Mais n’allez pas croire que la Ligue 1 est un feuilleton monotone et sans rebondissements; tandis que l’OL prenait le meilleur sur l’ASM de Jardim, le Nice de Balotelli restait muet et sans armes face à de modestes Montpelliérains. Une déconvenue frustrante à l’image du début de saison de fébriles Rennais qui comptent six malheureux points après neuf journées. Décryptage, entre inquiétudes, confirmations et espoirs.
LE LEADER
Paris a eu chaud
Cette saison Paris compte régner et sans partage, faire d’une formalité le championnat pour mieux briller en Ligue des champions. Et c’est pourquoi il va falloir vous habituer à retrouver le PSG d’Unai Emery dans cette nouvelle rubrique; avec 25 points glanés sur 27 possibles, Neymar & Co réalisent un début de championnat quasi-parfait rejetant à six points son dauphin monégasque. Pourtant ce fut loin d’être facile ce week-end sur la pelouse de valeureux dijonnais. Profitant de l’absence de nombreux cadres parisiens, les hommes d’Olivier Dall’O’Glio imposent un rythme élevé dès le début de la rencontre et se montrent agressifs. Gênés, les Parisiens ne parviennent pas à trouver la faille face à la pire défense du championnat. Pourtant c’est eux qui alertent pour la première fois Baptiste Reynet qui se détend parfaitement sur une frappe de Killian Mbappé (16e). Cavani absent, le travail de récupération des attaquants se fait moins bon et les Dijonnais en profitent pour transpercer rapidement les lignes parisiennes; au terme d’actions malicieusement construites, les Dijonnais manquent par deux fois d’ouvrir la marque (30e, 36e). Peu avant la pause Alves trouvera la barre adverse sur un coup-franc inspiré (44e). Au retour des vestiaires la pression parisienne se fait croissante et les actions se multiplient. Meunier trouve logiquement les filets et vient punir des Dijonnais exténués (70e). Pourtant, ceux-ci trouvent la force et le talent nécessaire pour inscrire le chef-d’œuvre de ce début de saison: des 30 mètres, Benjamin Jeannot reprend de volée une relance maladroite de Kimpembe; la reprise s’envole et le ballon termine au fond des filets laissant Areola de marbre (87e). Il ne restait que 5 minutes à tenir mais c’était cinq minutes de trop pour les joueurs de Dall’Oglio. Usés, ces derniers commettent l’erreur de laisser le malicieux Meunier se faufiler dans la surface et profiter du centre de Mbappé qu’il glisse dans les buts de Reynet. Pourtant courageux tout au long du match, les Dijonnais s’inclinent et restent avant-derniers au classement tandis que Paris reste un solide leader avant d’aller défier l’OM dimanche prochain pour un Clasico qui s’annonce bouillant.
LE TOP
Fekir, le messie lyonnais
Le match semblait fermé et les deux équipes allaient se quitter sur un nul logique. Et pourtant il suffit d’un éclair. A l’entrée de la surface monégasque c’est Nabil Fékir qui au bout du temps additionnel, transforme un coup-franc décisif qu’il avait lui-même provoqué. Fatal pour les joueurs du Rocher, magistral pour des Gones qui se relancent au meilleur des moments et face au meilleur des adversaires. Le match avait commencé sur les chapeaux de roues; alors que Diaz avait ouvert la marque (11e), c’est Rony Lopes qui lui avait répondu trois minutes plus tard au bout d’un contre rapide. Puis, c’est Nabil Fékir, encore lui, qui vient donner l’avantage à l’OL, avantage qu’il voit défait à la 34e minute sur une frappe magnifique de Traoré. Fékir et Lopes, tous deux passeurs et buteurs sont incontestablement les hommes de ce premier acte. Mais, un héros il n’en fallait qu’un vendredi soir, et Nabil Fékir n’est pas du genre à partager. C’est pourquoi, au bout d’une seconde période équilibrée et spectaculaire, c’est le Lyonnais qui trouve la faille pour offrant la victoire aux siens. Un but qui coûte cher à Jardim et ses hommes qui sont relégués à six points du leader parisien et qui voient revenir l’ASSE, l’OM, le FCGB, le FCN et surtout son adversaire du soir l’OL à moins de trois points. L’OL s’est une nouvelle fois montré intraitable à domicile et se replace à un point du podium à trois journées du derby.
LE FLOP
Rennes voit rouge
En 2017, les irréductibles bretons se trouvent partout, mais pas à Rennes. Tandis que Nantes et Guingamp réalisent un excellent début de championnat et que Lorient et Brest trustent le haut du classement de Ligue 2, les hommes de Gourcuff se traînent en bas de tableau. Avec six points en neuf rencontres Rennes réalise son pire début d’exercice depuis 2002/2003. Cette même année, les Bretons s’étaient sauvés in-extremis avec deux points d’avance sur le premier relégable. La situation est urgente et l’actionnaire principal M.Pinault l’a bien compris: René Ruello, président du club a été mis sur la touche, chemin que risque de prendre le coach Christian Gourcuff. En attendant la crise de confiance règne après un derby breton bafoué face à l’ennemi guingampais. Dominés de bout en bout, les Rennais ont logiquement subi la loi de leurs adversaires, récompensé en seconde mi-temps par Diallo et Briand. De son côté, l’EAG remonte dans la première partie de tableau et peut attaquer sereinement ce deuxième quart de championnat. La tâche s’annonce plus ardue chez leurs voisins, qui ont pourtant montré de belles choses notamment à Geoffroy-Guichard, un jardin que connaît bien Christophe Galtier, qui semble être la priorité du club pour remplacer Christian Gourcuff, en passe de quitter le club. Affaire à suivre et surtout points à prendre du côté de Rennes.
TEMPS ADDITIONNEL
Le joueur
Nabil Fekir – L’an passé il n’était que l’ombre de lui-même. Revenant amorphe de sa rupture des ligaments croisés avec l’équipe de France, il avait oscillé entre espoirs et déceptions. Mais sa montée en force au sein de l’effectif lyonnais et son statut de cadre ont fait de lui un autre homme. Quelques kilos en moins et quelques mois plus tard, le revoici étincelant sur la pelouse du Groupama Stadium, son jardin où il a marqué lors des cinq derniers matches. Sept buts et trois passes décisives en neuf matches le contrat est plus que rempli pour le capitaine lyonnais dont ses coéquipiers devraient s’inspirer.
La stat’
13 – Comme le nombre de buts dans lesquels Thomas Meunier est impliqué cette saison toutes compétitions confondues. En dix matchs.
La décla’
Cela fait 8 matches que nous ne gagnons pas et c’est une série beaucoup trop longue »
Marcelo Bielsa, entraîneur du LOSC, après le match face à Troyes (2-2)
Crédits photo à la une: C.GAVELLE / PSG