La course aux places à l’Europe et la course pour le maintien promettent une fin de saison palpitante. Devant, Lille et Lyon vont très probablement lutter jusqu’au bout pour la seconde place, directement qualificative pour la C1. Marseille s’est également donné les moyens de croire à la Ligue des Champions, malgré son retard de cinq points sur l’OL. En bas de tableau, Guingamp, Dijon et Caen lutteront aussi jusqu’au bout pour la place de barragiste, voire plus même si le 17e, Amiens, pointe à 6 longueurs devant l’EAG et 5 devant le DFCO et Caen.
LE LEADER
Kylian Mbappé, l’assurance tout-risque du PSG
Tout sourit actuellement au Paris SG qui reste sur 7 victoires d’affilées toutes compétitions confondues. Même si la moitié du chemin reste à parcourir mercredi en Ligue des Champions pour définitivement terrasser Manchester United (victoire 2-0 à Old Trafford à l’aller) et se qualifier pour les quarts de finale, le Paris SG semble escorté par sa bonne étoile. Cette étoile porte un nom: Kylian Mbappé. Dominateurs mais longtemps muets sur la pelouse de Caen, les hommes de Thomas Tuchel ont encore pu compter sur leur numéro 7, auteur des deux buts de son équipe, pour l’emporter (1-2). À l’image de la malchance qui a poursuivi Angel Di Maria tout au long de la partie, le PSG n’a pourtant pas été verni à d’Ornano.
Le milieu argentin a en effet butté par deux fois sur les montants du but cannais gardé par Brice Samba et s’est vu refuser logiquement un but pour une position nette de hors-jeu (23e). Cette malchance s’est d’ailleurs prolongée lorsque Casimir Ninga, très remuant sur le front de l’attaque normande, a profité d’un instant de déconcentration de la défense parisienne pour s’en aller battre Areola et ouvrir le score (1-0, 56e). Dix-huitièmes de Ligue 1 et en crise de résultats, les joueurs cannais n’ont néanmoins pas pu longtemps croire à l’exploit. La flèche Mbappé a dégainé, d’abord sur pénalty dans la continuité du but de Caen (1-1, 59e), puis en renard des surfaces pour venir crucifier ses adversaires sur leur moindre erreur (1-2, 87e). À 19 ans seulement, que dire de la maturité du champion du monde français qui, hier encore, n’a jamais hésité à mettre le bleu de chauffe et à assumer ses responsabilités.
LES TOPS
Ça y est, Marseille n’est plus malade
Les nuages qui se sont amoncelés au-dessus des têtes marseillaises au fil d’une première partie de saison décevante (9 défaites lors des 22 premières journées) n’ont pas été balayé d’un coup d’un seul. Toute idée de rechute n’est pas à écarter, et la première période insipide des hommes de Rudi Garcia à Rennes (1-1) le week-end passé en atteste. Néanmoins, le lifting opéré par le technicien olympien porte ses fruits et laisse pour l’instant l’OM en vie dans la course à la Ligue des Champions, l’équipe phocéenne pointant à 5 points de Lyon et donc du podium. Confronté à l’urgence des résultats, Rudi Garcia a mis de côté les statuts. Ainsi, Luiz Gustavo, Dimitri Payet, Kevin Strootman et Adil Rami étaient-ils relégués sur le banc face à l’AS Saint-Étienne dimanche soir (2-0). Une recette gagnante puisque la jeunesse continue de faire le travail sur le terrain.
En défense, la charnière Boubacar Kamara (19 ans)-Duje Caleta Car (22 ans) a fait son trou et les Rami, Rolando et même Luiz Gustavo, pourtant longtemps considéré comme la pièce maitresse de cette équipe, peuvent avoir du souci à se faire. Au milieu, Maxime Lopez (21 ans), minot du club, a encore été très remuant hier et son néo-statut de titulaire indiscutable semble difficile à remettre en cause. Sinon, les cadres présupposés au milieu de cette jeunesse ont fait le job pour entériner un succès ultra-mérité face à une équipe stéphanoise bien terne et contrainte de céder sa quatrième place à son bourreau du soir. Mario Balotelli a inscrit son quatrième but en six matchs avec l’OM d’une reprise de volée tout en spontanéité (1-0, 12e). L’Italien en a profité pour fêter son but à l’aide de son téléphone portable, histoire d’alimenter sa légende dur les réseaux sociaux. Florian Thauvin a paraphé le succès des siens en transformant son pénalty dans la foulée de l’ouverture du score (2-0, 19e). Un succès tout en maîtrise qui rappelle qu’il faudra aussi compter sur l’OM dans la course à l’Europe.
LES FLOPS
Bordeaux n’avance plus
Les raisons de croire à l’Europe étaient minces pour les Bordelais, après leur défaite à domicile face à Bordeaux (1-2), elles n’existent plus. Pas vraiment inquiétés par la course au maintien (Bordeaux possède 12 points d’avance sur le barragiste, Caen) et relégués à 11 points de la cinquième place, les Bordelais semblent condamnés à une fin de saison sans relief. Européens au finsh la saison passée après avoir connu de très grosses galères en début de saison, l’exploit semble difficilement réalisable cette saison. Car Bordeaux part de très loin, mais outre le pur plan comptable, le fond de jeu n’y est pas. Sans entraîneur depuis le licenciement de Ricardo du banc Bordelais, les joueurs ont « besoin de retrouver de la sérénité » selon les mots d’Éric Bedouet, qui épaulait Ricardo sur le banc du FCGB et qui espère que l’arrivée du nouvel entraîneur s’opérera rapidement. Bordeaux ne part pas d’une feuille blanche certes, mais la confiance est perdue. L’équipe n’a gagné qu’un seul de ses sept derniers matchs en Ligue 1. Une série terrible pour une équipe qui rêvait encore pleinement d’Europe il y a un mois et demi.
TEMPS-ADDITIONNEL
Le joueur
Radamel Falcao (Monaco): le colombien n’a pas réalisé le meilleur match de sa carrière sur la pelouse d’Angers, mais dans la lignée du renouveau monégasque, El Tigre a encore fait preuve d’une détermination sans faille. Menés 2-0 à la mi-temps, les joueurs de Leonardo Jardim ont pu compter sur leur numéro 9 pour revenir au score (2-2). Un joueur à l’état d’esprit irréprochable.
La stat’
71 – Comme le nombre de points amassés par le Paris SG après 26 matchs disputés cette saison. L’équipe de Thomas Tuchel bat ainsi un nouveau record cette saison, ce total constituant le plus haut jamais atteint à ce stade de la saison en Ligue 1.
La décla’
On mettait une minute trente à tirer des coups de pied arrêtés. On était amorphes. Était-ce de la mauvaise volonté ? Non. De la fatigue ? C’est possible. A-t-on oublié pendant 45 minutes tout ce qu’il faut mettre dans une période pour faire mal à l’adversaire ? Sûrement. »
Christophe Galtier (entraîneur de Lille), frustré par la prestation minimaliste de son équipe face à Dijon (victoire 1-0)
Crédits photo à la Une: C.Gavelle / PSG