Journée après journée, le classement de Ligue 1 se dessine avec ses bonnes comme ses mauvaises surprises. A mesure que l’hiver pointe le bout de son nez, les forces en présence se révèlent alors que certaines équipes s’enfoncent dans la poudreuse du bas de classement. A l’aube d’une semaine à trois matchs, les différentes écuries de la « Ligue des Talents » s’affrontaient pour le compte de la 15e journée. Les premiers points perdus par le PSG, une lutte pour le podium sans merci ou encore la belle semaine nîmoise: Au Stade décrypte pour vous ce nouveau week-end de Ligue 1 Conforama.
LE LEADER
Un nul, du spectacle et des buts
Il y avait comme un parfum d’Europe qui planait aux alentours du Matmut Atlantique en ce dimanche soir. Toutes deux victorieuses sur la scène européenne cette semaine, les formations girondine et parisienne comptaient bien surfer sur leur forme continentale. Mais si les Girondins ont retrouvés la victoire en Ligue Europa, une première depuis octobre 2013, ils n’en restaient pas moins muets en championnat avec un but inscrit lors des cinq dernières journées. La tâche s’annonçait donc des plus complexes pour les hommes d’Eric Bedouet qui pouvaient néanmoins nourrir quelques espoirs en l’absence d’Edinson Cavani, déjà auteur de deux doublés au Matmut Atlantique. Un espoir qui, à l’orée de ce match de gala, ne semblait pas peser bien lourd face aux 14 victoires parisiennes en autant de matchs de championnat. Avec 25 points d’avance sur leurs adversaires du soir, les coéquipiers de Neymar se déplaçaient en terre girondine gonflés à bloc après leur victoire face à Liverpool quatre jours plus tôt (2-1). Titularisé aux côtés du prodige M’Bappé, le Brésilien est d’abord passé à côté de son début de match. A l’image de son équipe, il a subi les assauts à répétition des Girondins, emmenés par leur doublette d’ailier, Kamano-Karamoh. Il faut attendre la 31e minute pour assister au premier tir parisien.
Les Bordelais multiplient les erreurs au cœur du jeu et la sanction est immédiate : Neymar vient conclure un une-deux avec son compatriote Dani Alves (33e, 0-1) et laisse sans voix un Matmut Atlantique pourtant bouillant jusque-là. Sonnés, les coéquipiers de Benoit Costil frisent la correctionnelle avant la pause sur une frappe de Di Maria qui heurte le poteau (45e), puis sur un crochet de Koundé qui aurait dû amener un penalty (45e). Comme lors du premier acte, les Bordelais entament la seconde période à tambour battant et sont logiquement récompensés sur une frappe de Jimmy Briand dans le dos de la défense parisienne (53e, 1-1). Les mauvaises nouvelles s’accumulent pour le PSG avec la blessure de Neymar quatre minutes plus tard, cédant sa place à Choupo-Moting (57e).
Une blessure qui n’empêche pas M’Bappé de redonner l’avantage aux Parisiens, lancé en profondeur par Julian Draxler (66e, 1-2). Touchés mais pas coulés, les Girondins ressortent petit à petit la tête de l’eau et sont finalement récompensés sur un coup de tête du super-sub, Andreas Cornelius (84e, 2-2). Au terme d’un match plaisant et rythmé, les Bordelais sont ainsi les premiers à tenir en échec les stars du PSG. A force d’envie et de courage, les hommes de Bedouet ont réussi à revenir par deux fois au score malgré les nombreuses occasions parisiennes. Un match nul encourageant pour des Girondins qui étendent leur série d’invincibilité à six matchs avant de recevoir Saint-Etienne dans trois jours. Les supporters parisiens seront sûrement partagés entre frustration et inquiétude ce dimanche soir suite à la rechute de Neymar. Une chose est sûre, le champion d’automne Parisien est tombé sur un os.
LES TOPS
Beric libère Saint-Etienne
On joue la 63e minute à Geoffroy-Guichard quand, devant à peine plus de 20 000 supporters stéphanois, Robert Beric fait son entrée sur le champ remplaçant un Lois Diony une nouvelle fois bien trop discret. Dominateurs, les Stéphanois n’arrivent pas à franchir la muraille nantaise et viennent de friser la correctionnelle deux minutes auparavant sur une tête de Pallois. Pourtant les joueurs de Jean-Louis Gasset, emmenés par le duo M’Vila-Selnaes, mènent l’assaut sans discontinuer sur les buts de Dupé, venu remplacer Tatarusanu, sorti sur blessure en début de seconde période (51e). Mais alors que le dernier quart d’heure approche avec son lot de doutes dans les têtes stéphanoises, c’est Robert Beric, qui, d’un puissant coup de tête, vient libérer le Chaudron et placer cette semaine sous le signe de la rédemption. Déjà buteur en Coupe de la Ligue cinq jours auparavant, il profite cette fois d’un superbe centre de Yannis Salibur (73e, 1-0), fraîchement entré en jeu. Côté stéphanois, le jeu devint plus fluide, l’attaque plus libérée, jusqu’à ce que Whabi Khazri ne vienne définitivement enterrer les derniers espoirs nantais d’une merveille de coup-franc (84e, 2-0). 2-0 puis 3-0 quand au bout du temps réglementaire, Timothée Kolodziejczak vient crucifier la défense nantaise sur un ultime corner (90e, 3-0).
Grâce à cette troisième victoire de rang à domicile, les Stéphanois restent sixièmes et reviennent à trois points de Montpellier, deuxième. De son côté, le Nantes de Vahid Halilhodžić signe un troisième match sans victoire et devra se reprendre dès mercredi face à l’OM.
La belle semaine nîmoise
Après un automne douloureux, les Crocos nîmois semblent bel et bien ressortir la tête de l’eau. Auteurs d’une performance aboutie en Alsace dimanche dernier (victoire 1-0 face à Strasbourg), les hommes de Bernard Blanquart étaient également venus à bout de Saint-Etienne en milieu de semaine lors d’un étouffant seizième de finale de Coupe de la Ligue remporté aux tirs aux buts. Les coéquipiers de Denis Bouanga avaient donc à cœur de clôturer cette semaine sur une nouvelle victoire face à de fragiles amiénois. 19e défense de Ligue 1 et avant-dernière formation hors de ses bases, les Picards faisaient offices d’outsiders dans le bouillant stade des Costières. Dominés de bout en bout, les hommes de Christophe Pélissier n’auront d’ailleurs pas existé au cours de ce match. C’est d’abord le virevoltant Bouanga qui est venu récompenser les efforts nîmois juste avant la pause (45e, 1-0). Dans tous les bons coups, l’ancien Lorientais n’a cessé de peser sur la défense amiénoise et c’est logiquement qu’il délivre une passe décisive pour l’entrant Rachid Alioui (76e, 2-0). Associé à Umut Bozok en fin de rencontre, Alioui profite d’une passe intelligente de son compère d’attaque pour sceller le sort des Picards d’un plat du pied (87e, 3-0).
Troisième victoire en six jours pour le Nîmes Olympique qui se donne de l’air en remontant à la dixième place. Amiens, 18e, aborde de la plus mauvaise des manières une semaine décisive avec la réception de Monaco (19e) mardi et le déplacement chez la lanterne rouge guingampaise samedi prochain.
LES FLOPS
Rennes, opération portes ouvertes
Des recrues de premier ordre, des cadres préservés, rien ne présageait en début d’exercice que le Stade Rennais serait plus proche du premier relégable que des places européennes après 14 journées. Avec 17 points en 14 journées, le Stade Rennais affichait avant la rencontre son pire début d’exercice depuis la saison 2006-2007. De leur côté, les joueurs de Thierry Laurey se déplaçaient au Roazhon Park après une défaite surprise face à Amiens. Invaincus lors de leurs trois derniers déplacements, les Strasbourgeois sont logiquement punis dès le début de rencontre par un éclair de génie d’Ismaïla Sarr. Le Sénégalis trompe Sels d’un magnifique enroulé aux abords de la surface.(8e, 1-0). Combatifs, les Alsaciens réagissent immédiatement par l’intermédiaire de Thomasson (20e, 1-1). Plus concernés que les joueurs de Lamouchi, les visiteurs obtiennent un penalty pour une faute sur Martinez; Martin le transforme et permet à son équipe de concrétiser sa bonne première mi-temps (32e, 1-2). Après quatre matchs sans succès, les Strasbourgeois ont soif de victoire et le prouvent dès la reprise en obtenant un nouveau penalty que Martin transforme à nouveau (58e, 1-3). Incapables de gagner au Roazhon Park depuis la 4e journée, les Bretons concèdent un ultime but en fin de match par l’intermédiaire de Martinez (77e, 1-4).
Grâce à ce succès, les Alsaciens réintègrent le haut de tableau et prennent leurs distances sur la zone de relégation. Avant de recevoir le PSG cette semaine. En revanche, les Rennais s’enlisent dans la crise et n’en finissent plus de dégringoler les échelons. 14e avec seulement deux points d’avance sur le barragiste, les Bretons ont appris ce lundi le licenciement de leur coach Sabri Lamouchi au terme d’une réunion houleuse avec les dirigeants. L’ouverture d’une nouvelle ère pour des Bretons qui en auraient bien besoin…
La « peur de gagner » monégasque
Une semaine après avoir renoué avec le succès, les hommes de Thierry Henry avaient à cœur de prouver que leur classement n’était pas à la hauteur de leur potentiel. Le défi était grand mais pas insurmontable pour Falcao et ses coéquipiers face à la solide défense montpelliéraine (10 buts concédés en 14 matchs). Vaincus mais prometteurs face à l’Atletico en Ligue des Champions, les joueurs du Rocher confirment leur regain de forme grâce à Tielemans juste avant la pause (42e, 1-0). Mais le mal est profond chez les jeunes pousses monégasques; les Héraultais poussent de plus en plus et finissent par trouver la faille grâce à Laborde auteur de son septième but cette saison (81e, 1-1). La fin semble inéluctable. Servi par Delort, déjà passeur sur le premier but, Skuletic profite des errements de Jemerson pour crucifier Benaglio (86e).
Les Monégasques ne parviennent pas à enchaîner mais semblent enfin adhérer au jeu du coach Henry. L’ancien international français plaide « la peur de gagner » de ses joueurs pour la plupart inexpérimentés. Mardi, les Amiénois, 18e, recevront des Monégasques dans un match à six points. Un tournant dans la saison pour des joueurs qui pourraient bien retrouver un nouveau souffle en Picardie.
LE TEMPS ADDITIONNEL
Le joueur
Max-Alain Gradel (TFC), a marqué de son empreinte la rencontre face à Dijon ce dimanche après-midi. Réduits à dix dès la cinquième minute, les Toulousains s’en sont une nouvelle fois remis au talent du prodige ivoirien auteur d’un retourné aussi splendide qu’invraisemblable. Impliqué sur 9 des 13 buts toulousains cette saison, l’ancien stéphanois a également délivré une passe décisive qui permet aux Toulousains d’obtenir un match nul inespéré. Indispensable Gradel.
La stat’
7 – Loic Remy n’avait plus marqué en Ligue 1 depuis 2011. Il a corrigé cette anomalie ce week-end en effectuant son come-back face à son club formateur, l’OL.
La décla’
« On est déçus. Pas de notre performance mais de celle de l’arbitre »
Thomas Tuchel (PSG), rancunier après deux penalties oubliés face aux Girondins (2-2)
Crédits photo à la Une: Fantafluflu