Avant de recevoir Manchester City mardi soir, les Gones de Bruno Génésio sont venus à bout de valeureux Stéphanois lors d’un derby sans saveur en ouverture de cette 14e journée. Un succès qui leur permet de prendre leurs distances avec leur adversaire du soir et de préparer au mieux le déplacement en terre lilloise le week-end prochain. En bas de tableau, Monaco reste relégable malgré la première victoire des joueurs du Rocher sous l’ère Henry. Quant aux Parisiens de Tuchel, ils continuent leur sans-faute en championnat mais devront se montrer plus convaincants mercredi soir face à Liverpool. Au Stade décrypte pour vous la quatorzième journée de Ligue 1 Conforama.
LE LEADER
Paris, la tête à Liverpool
A Paris, la trêve internationale a eu comme un goût amer. Huit jours seulement avant un rendez-vous décisif face aux Reds de Liverpool, la star Neymar et le chouchou Mbappé se blessent alors qu’ils disputent de simples matchs amicaux avec leurs sélections respectives. Mais avant de penser à leur confrontation face aux hommes de Jurgen Klopp, les Parisiens se devaient de continuer leur sans-faute en championnat ce samedi face à des Toulousains à la dérive. En l’absence ded deux stars, Tuchel reconduit le trident offensif Draxler-Cavani-Di Maria qui avait triomphé du « Barça » 4 buts à 0 il y’a de ça deux ans; positionnés en 3-4-3, les Parisiens entament tambour battant cette rencontre et sont récompensés dès la neuvième minute grâce à un sublime enchaînement du Matador, Edinson Cavani (9e, 1-0). Bousculés mais pas nécessairement inquiétés par la suite, les petits Princes du Parc viennent finalement à bout de valeureux Toulousains. Des petits Princes qui devront se muer en rois pour prétendre renverser Liverpool mercredi prochain. Avec ou sans leurs stars.
LES TOPS
El Tigre, sauveur princier
Qui d’autre que Radamel Falcao pour remettre Monaco sur les bons rails. Comme une éclaircie au beau milieu de la froide nuit normande, son coup-franc est venu se loger dans la lucarne de Samba sans que le gardien caennais n’esquive le moindre geste (55e). Plus qu’un but, une délivrance pour tout un groupe qui avait presque oublié ce qu’était la saveur d’une victoire. Globalement dominateurs sur l’ensemble de la rencontre, les joueurs du Rocher auront tremblé jusqu’au bout de la rencontre et un but refusé par la VAR à Tchokounté (90e). Malmenés depuis le début de la saison, les joueurs du Rocher ont trouvé à Caen ce qu’ils cherchaient en vain depuis la première journée. Un succès sur la plus petite des marges (1-0) qui revêt néanmoins une importance non négligeable pour un groupe décimé par les pépins physiques. Un soulagement également pour Thierry Henry à qui Falcao dédit cette victoire : « Les joueurs voulaient gagner pour le coach » a souligné le buteur colombien impliqué dans 6 des 13 buts monégasques cette saison. Alors, heureux notre « Titi » national ? « Heureux oui, mais ce n’est que le début » a-t-il malicieusement glissé après la rencontre. De bon augure.
Thauvin, le triplé salvateur
Alors que l’Amiens SC disputait le tout premier match de son histoire en prime-time un dimanche soir, la soirée semblait commencer idéalement pour Christophe Pélissier et ses hommes. Après seulement huit minutes de jeu, Dibassy donnait l’avantage aux Picards (8e, 1-0). Mais c’était sans compter sur un Florian Thauvin des grands soirs. D’abord contenu par un superbe arrêt de Gurtner (17e), le Marseillais égalisait finalement d’une frappe soudaine qui surprenait le portier amiénois (1-1, 26e). En seconde mi-temps, les hommes de Rudi Garcia ont pu compter sur un Valère Germain, tout fraîchement entré en jeu, pour dynamiter la défense picarde. Mais c’est encore Florian Thauvin qui parvenait finalement à sortir l’OM du piège amiénois, tout d’abord sur un superbe coup-franc (80e, 1-2), puis sur un contre emmené par Maxime Lopez (90e, 1-3). A noter le magnifique arrêt de Gurtner sur un penalty de Dimitry Payet (84e). Des Marseillais fringants portés par un Florian Thauvin tout feu tout flamme parviennent finalement à se hisser à la cinquième place et prouvent qu’il faudra une nouvelle fois compter sur eux pour jouer les troubles-fêtes en haut de tableau.
LES FLOPS
Derby sans supporters, derby sans saveurs
C’était sans aucun doute LE choc de cette 14e journée. Des Stéphanois privés de leurs supporters se déplaçaient en terre lyonnaise avec un seul point de retard sur leurs rivaux de toujours. Un peu plus d’un an après l’historique correction reçue au stade Geoffroy-Guichard (0-5), c’était presque comme un devoir de mémoire pour les joueurs de Jean-Louis Gasset que de laver cet affront. Car dans le Forez on aime à penser qu’en football, « Lyon sera toujours la banlieue de Saint-Etienne ». Pourtant vendredi soir, à l’issue d’un match terne et sans relief ce sont bien les protégés de Jean-Michel Aulas qui ont finalement tiré leur épingle du jeu. La tâche ne fut pas des plus aisées pour les Lyonnais, qui, sans un Lopes une nouvelle fois en grande forme, auraient sombré dès le premier acte. Diony (22e) puis Debuchy (30e) ont tous deux buté sur le portier portugais avant que Denayer ne vienne concrétiser le temps fort lyonnais au retour des vestiaires (62e, 1-0).
Rafael, auteur d’un tacle incompréhensible (70e), laissait ses coéquipiers à dix mais il était trop tard pour des Stéphanois en manque d’idées qui auraient néanmoins pu bénéficier d’un penalty pour une faute sur Salibur (83e). A la fin de la rencontre Gasset regrettait le manque de réussite de son équipe quand Génésio louait les qualités de son gardien, une nouvelle fois décisif : « Lopes nous a laissés dans le match » déclarait-il en conférence d’après-match. Lyon double au passage Montpellier et Lille dans la course au podium, mais, une chose est sûre, si les Lyonnais espèrent obtenir un résultat positif mardi soir face à Manchester City, il leur faudra élever leur niveau de jeu de manière significative. A bon entendeur.
Lille et Montpellier marquent le pas
Après treize journées, ils étaient les (demis) surprises de ce début de championnat. Solides dauphins de l’intouchable mastodonte parisien, les deux outsiders ont néanmoins flanché en ce dimanche après-midi. Ce fut tout d’abord Montpellier qui concéda le match nul à la Mosson face au Stade Rennais de Sabri Lamouchi, au cours d’un match rythmé et plaisant. Pourtant, Andy Delort, homme du match, pensait bien avoir fait le plus dur quand, tout d’abord il égalisait en fin de première période (1-1, 45e), répondant à l’ouverture du score de Ben Arfa (5e, 0-1), puis au retour des vestiaires quand il ajustait une nouvelle fois Koubek concrétisant une magnifique combinaison collective (49e, 2-1). Mais le panache rennais permettait en fin de compte aux hommes de Lamouchi d’obtenir un penalty et de la transformer par l’intermédiaire de Benjamin Bourigeaud (2-2, 71e). Match nul logique entre les deux formations, qui permet à Lyon de passer devant Montpellier grâce à sa victoire dans le derby.
De son côté, le trident offensif lillois, Bamba-Ikoné-Pepe, n’aura pas trouvé la faille face à une solide défense à cinq concoctée par Patrick Vieira. Dynamiques en début de rencontre, les Dogues se sont finalement inclinés face à des Niçois qui signent leur quatrième victoire de rang en championnat. Grâce à des buts de Cyprien (25e, 1-0) et Saint-Maximin (79e, 2-0), les protégés de Patrick Vieira remontent au septième rang à seulement trois points du podium. Quant à leur adversaire du jour, ils quittent ce podium pour la première fois depuis le début de la saison et restent désormais sur quatre matchs sans victoire. La sonnette d’alarme est bel et bien tirée du côté du LOSC avant un match à enjeux le week-end prochain, face à l’OL de Memphis Depay.
LE TEMPS ADDITIONNEL
Le joueur
Florian Thauvin (OM), une nouvelle fois étincelant à la pointe de l’attaque marseillaise, semble s’imposer comme une bonne alternative au calamiteux duo Mitroglou-Germain. Associé à Clinton N’Jie, il aura marqué de son empreinte la rencontre en inscrivant un triplé. A l’aise sur coup-franc comme dans le jeu l’attaquant tricolore s’affirme une nouvelle fois comme le leader du club olympien. Au point de créer une Thauvin-dépendance ? A surveiller…
La stat’
60 – Comme le nombre de buts marqués par Florian Thauvin sous le maillot de l’OM. Il dépasse ainsi André-Pierre Gignac (59) et s’inscrit comme le second meilleur buteur de l’OM au XXIe siècle derrière Mamadou Niang (71).
La décla’
« Au foot on tacle. J’ai touché le ballon, pas le joueur. Pour moi il n’y a pas faute«
Rafael (OL), après son tacle grossier sur M’Vila qui lui a valu une expulsion directe
Crédits photo à la Une: AsGunReview