Depuis juin, la date était cochée sur les calendriers marseillais. Sur la feuille déjà, ce Clasico 2017 avait un goût d’inédit: Neymar, Mbappé, les galactiques parisiens étaient attendus au tournant par des Marseillais hargneux et désireux de laver l’affront du précédent Clasico. Mais cette journée ne nous réservait pas qu’un électrique OM-PSG; des favoris renversés, des promus qui brillent, des cartons, des buts… Tout ce qui fait de notre Ligue 1 le championnat à ne pas louper. Décryptage.
LE LEADER
Un Clasico pas si classique
2-2. Les Parisiens reviennent heureux aux vestiaires: longtemps ils ont crû que, après six ans d’invincibilité, ils tomberaient enfin sur le Vieux Port. Mais quand toute une équipe baisse les bras, un homme est là, ou plutôt un héros qui vient sauver l’honneur et la prestation de son équipe; comme Neymar l’avait fait face au PSG au Camp Nou, c’est cette fois Cavani qui d’un magnifique coup-franc sous la barre vient éteindre tous les chants et espoirs marseillais. Après avoir mené deux fois, les hommes de Garcia, échouent finalement face à l’ogre parisien; oui, car ce match nul a un goût de défaite amère sur la Canebière. Certes 2-2 c’est toujours mieux que 5-1. Mais, cet espoir si cruel, cette victoire qui vous échappe à la dernière seconde à la faveur d’un coup de génie adverse; si cruel mais si héroïque. Décriés depuis le début de la saison, les Marseillais ont hier montré un tout autre visage, un visage conquérant. Plutôt que de s’écrouler après l’égalisation de Neymar ils ont su faire le dos rond pour ensuite mieux se relever. Ce Clasico, le Brésilien s’en souviendra: un but et un carton rouge qui font de lui un acteur incontournable de ce match. Tout comme son compatriote Luiz Gustavo tout simplement illuminant de propreté au milieu d’une équipe marseillaise regroupée et solidaire. Maître du jeu il a réduit au silence les attaquants parisiens à l’instar de Mbappé ou Neymar. Mais il en fallait bien un pour gâcher la fête, Cavani: c’est lui qui a converti un coup-franc qu’il avait lui-même provoqué. Grandiose à l’image de ce Clasico, plein d’enseignements.
LE TOP
Montpellier, 4 à la suite
Paris, Monaco, Nice, Saint-Étienne. Quatre favoris, quatre matches réussis pour les Montpelliérains. Deux points en moyenne sur l’ensemble de ces quatre matches, un seul but encaissé et une huitième place inespérée il y a de ça quelques semaines. Avec brio et sérieux, les Héraultais ont disposé de Verts bien pâles qui restent pour le moment sixièmes de Ligue 1. De là-haut, Loulou doit être fier de ses protégés qui grâce à un nouveau clean sheet ont confirmé leur forme du moment. Et pourtant, le MHSC ne s’était pas imposé en terre verte depuis 22 ans et l’ASSE n’avait toujours pas perdu à domicile cette saison. Totalement déboussolés et perdus tactiquement en première période, les hommes d’Oscar Garcia ont été sanctionnés dès la 19e minute par M’Benza, qui après un cafouillage parvient à tromper le valeureux Stéphane Ruffier. Mieux organisés en seconde période les Verts ne parviennet néanmoins pas à forcer le verrou montpelliérain tenu par un Benjamin Lecomte une nouvelle fois décisif face à Cabella en fin de match (86e). A deux semaines du derby, les Verts ne se rassurent pas et entretiennent des doutes. Tandis que Lyon a triomphé sur la pelouse de Troyes (0-5), les Verts leur cèdent le podium et restent néanmoins sixièmes. Leurs adversaires du soir reviennent à deux points et se prennent à rêver…
LE FLOP
Lille, c’est de pire en pire
Le LOSC de Marcelo Bielsa est désormais 19e de Ligue 1. Le match de la peur face au Stade Rennais a donc viré en faveur des Bretons qui se donnent un peu d’air en signant cette deuxième victoire de la saison. Grâce à Bourigeaud, leur seul atout en ce début de saison, ils ont plié le match dès la sixième minute. S’en suivront des minutes lasses et pauvres techniquement pendant lesquelles le seul soubresaut sera ce nouveau carton rouge pour le LOSC, un de plus. Plus de cartons rouges que de points, c’est le triste bilan du club lillois qui va devoir se ressaisir pour s’échapper de la zone rouge. Avec trois points en dix rencontres, seul Metz fait pire que Lille et ses six points. Metz dont l’entraîneur Hinschberger a été éjecté, un chemin dont devrait se méfier l’entraîneur argentin Marcelo Bielsa, à qui a fait confiance le président et pour qui des millions ont été dépensés…
TEMPS ADDITIONNEL
Le joueur
Luiz Gustavo – Dans un match où l’armada parisienne se présentait au complet, face à la défense des galactiques, un homme a brillé; le milieu de terrain marseillais Luiz Gustavo. Il a excellé dans la récupération et a ôté des pieds parisiens bon nombre de ballons dangereux. L’indéniable atout marseillais ce dimanche soir étant donné que d’une superbe frappe il avait ouvert la marque. Une prestation haut de gamme qui lui vaut des louanges à travers l’Europe entière.
La décla’
Ce matin je me suis levé comme quelqu’un qui était libéré de son travail, malheureusement. Aujourd’hui, j’ai perdu mon boulot. »
Philippe Hinschberger, au lendemain de son limogeage.
La stat’
2 – Comme le nombre de tirs cadrés des Marseillais dimanche soir face au PSG. Deux tirs cadrés pour deux buts, un réalisme froid pour de nouveaux marseillais.
Crédits photo à la une: Hombrey