Déjà reporté du vendredi au dimanche pour des incidents autour du bus havrais, le dernier match des playoffs a tenu toutes ses promesses. Au terme d’un scénario dingue et de quatre expulsions, c’est finalement l’AC Ajaccio qui s’est offert le droit d’affronter Toulouse en barrages pour monter en Ligue 1.
Les Havrais sont définitivement maudits à François-Coty. Déjà battus de peu en saison régulière (1-0, penalty de Cavalli), les hommes d’Oswald Tanchot ont tout connu avant de s’incliner aux tirs au buts devant l’AC Ajaccio. Après les incidents autour de leur bus, causés par des supporters corses, qui avaient entraîné le report du match à dimanche, ces derniers ont du se déplacer une deuxième fois en 48 heures, sans forcément pouvoir se remettre les idées en place. « Je pense qu’il n’y a pas eu d’équité » regrettait d’ailleurs l’entraîneur havrais, Oswald Tanchot. Pourtant ses joueurs ont bien joué, voire mieux que leurs adversaires, mais comme il le concéda après coup , « c’est l’équipe qui méritait le plus de passer qui à été éliminée« . Le Havre regrettera forcément de ne pas avoir concrétisé durant ses temps forts en seconde période. Les Corses avaient quant à eux mieux débuté le match en ouvrant le score sur une merveille de frappe de Gimbert (1-0, 16e).
Les Normands se sont remis dedans en marquant sur leur première véritable occasion : un contre mené par Bonnet et conclu par Mateta (1-1, 35e). Mais ce dernier, déjà auteur de 18 buts cette saison, regrettera forcément ce but refusé injustement pour une faute pas évidente sur Lejeune (39e) et ce face à face manqué devant Leca (59e), alors que le portier corse sortira deux nouvelles parades d’anthologie cinq minutes plus tard sur une frappe de Bonnet et à bout portant devant Gory (65e). Une baraka monstre pour l’AC Ajaccio.
Une prolongation de folie
Déjà très engagé, le match a basculé dans la démesure à l’approche de la prolongation. L’entraîneur corse, Olivier Pantaloni, a notamment été expulsé avant la fin du temps réglementaire (85e). Mais la prolongation a définitivement pris une autre tournure à la 106e minute. Coutadeur bouscula M. Schneider, l’arbitre de la rencontre, dans sa surface de réparation et ce dernier brandit le rouge avant d’accorder un penalty au HAC. Une situation sans vraiment de précédent. Un penalty transformé par Mateta (110e), dont la célébration chambreuse reprenant celle de Memphis Depay (son grand ami de Lyon), les doigts dans les oreilles à l’endroit du public fit définitivement dégénérer ce match. L’attaquant havrais était exclu en compagnie de son coéquipier Bain (qui a bousculé M. Schneider lorsque ce dernier brandissait le rouge à l’encontre de Mateta), alors que l’acéiste Sainati était lui aussi prié de quitter la pelouse dans l’altercation (115e) . Mais il était dit que ce match n’en resterait pas à 1-2 et Camara sortait de sa boîte à la 120+6e en égalisant d’une frappe pure alors que les Corses poussaient comme des malades depuis le penalty havrais. Le public, en liesse, en a même profité pour fêter ça directement avec ses joueurs … sur la pelouse.
Cette partie prit une dernière tournure dramatique aux tirs au but. Sonnés, les Havrais n’avaient plus le cœur. Fehrat voyait d’emblée sa tentative repoussée par le gardien de l’ACA, Jean-Louis Leca. Froids de réalisme, les locaux transformaient leurs penaltys les uns après les autres et c’est finalement Gimbert, l’ancien attaquant … du Havre, le premier buteur de la soirée, qui concluait l’affaire au bout d’une séance électrique et tendue (5-3). Comme le dira Oswald Tanchot en conférence de presse, son équipe du Havre méritait peut être « d’avoir le grand bonheur d’affronter Toulouse pour monter en Ligue 1« . Mais cette équipe d’Ajaccio a un cœur, un panache et un public passionné qui ont fait toute la différence. Le TFC ferait bien de se méfier.
Crédits photo à la Une: Gael13011