Nous sommes parti à la rencontre du meilleur gardien de National 2014, Thomas Renault, gardien de but de l’US Orléans. Nous avons rencontré un homme optimiste quant à son avenir après sa grave blessure. Un homme fier de son parcours dans son club de toujours: Orléans.
Au Stade: Pour débuter cette interview, peux-tu te présenter brièvement à nos lecteurs ?
Thomas Renault: Je m’appelle Thomas Renault, j’ai 32 ans, et je suis gardien de but à l’US Orléans. J’ai effectué toute ma carrière dans ce club. La saison passée, nous avons évolué en Ligue 2, puis nous sommes redescendu cette saison en National. Personnellement, je n’ai pas joué de l’année, la faute à une double rupture du tendon d’Achille.
Comment vis-tu cette saison 2015-2016 très compliquée, par rapport à ta blessure de longue date qui t’éloigne des terrains depuis l’été 2015 ?
C’était loin d’être évident au début, surtout lors de la rechute (à la mi-novembre 2015, ndlr). J’en ai profité pour penser à ma reconversion, qui est une chose très importante, car on peut s’apercevoir qu’une carrière de footballeur ne tient qu’à un fil. Une blessure peut vite te faire de l’autre côté de la barrière, c’est-à-dire te faire arrêter ta carrière. Après, je suis très content des résultats de mon équipe, même si je suis frustré de ne pas pouvoir y participer pleinement. Je suis très fier qu’on soit en course pour remonter en Ligue 2.
Cette rupture totale du tendon d’Achille a brisé ta progression, toi qui serais reparti afin d’être titulaire cette saison en National. As-tu pensé à arrêter ta carrière ?
Pour être franc, oui j’y ai pensé lors de la rechute. Mais j’ai une soif de compétition qui ne m’a pas fait abdiqué, et qui m’a remobilisé afin que je puisse revenir à un meilleur niveau qu’auparavant.
Toi et l’US Orléans, c’est une grande histoire d’amour. Tu as commencé le foot là-bas à six ans, et aujourd’hui tu as 32 ans et tu es toujours là. Tu ne serais pas un peu le Totti orléanais ?
Oui je pense qu’on peut dire ça ! (rires) J’ai toujours aimé mon club, et comme Totti, je suis resté toute ma carrière dans le même club. Et j’espère bien évidemment continuer de jouer autant que lui, car quand on voit qu’il approche de la quarantaine et qu’il reste toujours décisif, ça force le respect. J’aimerais être aussi prolifique que lui dans l’avenir. En tout cas, c’est un très bel exemple de fidélité entre un club et un joueur, car ce n’est pas que le joueur qui fait preuve de fidélité, mais bel et bien les deux parties. Après, quand on est bien quelque part, pourquoi partir !
Tu as connu plusieurs montées avec Orléans. Laquelle te semble être la plus riche en émotions ?
La plus marquante en émotions a été celle de National à Ligue 2 (en 2013-2014, ndlr). C’était un rêve qui s’est réalisé en fait. Celle-ci est donc marquée au fer rouge.
En 2009, alors que tu sortais d’une saison pleine avec l’USO en CFA, Tours –qui était déjà en Ligue 2 à l’époque- était à deux doigts de te recruter, quand soudain tu as tout stoppé net. Que s’est-il passé ?
J’étais sous contrat avec Orléans, et le président de l’époque n’a pas souhaité que je parte à Tours. Après cela il m’avait proposé un projet que je ne pouvais pas refuser. En plus, je suis quelqu’un de très projet. Je ne suis pas le mec qui va se balader dans toute l’Europe à droite et à gauche ! (rires) Peut-être que j’aurais fait une meilleure carrière en partant à Tours, mais je ne regrette rien car, à l’heure d’aujourd’hui, j’ai vécu mes rêves même si ça peut paraître petit-bras. Je pense qu’au regard de mon parcours, je suis arrivé à un stade où je peux être fier de moi. Honnêtement, je n’ai pas de regret.
Le club de Sochaux t’avait aussi contacté durant l’été 2015, mais une fois de plus, tu es resté à Orléans. Tu n’as jamais eu envie de voir autre chose ?
J’ai eu des recruteurs de Sochaux au téléphone, mais ça en est resté là, je n’ai pas eu de proposition de contrat. C’était juste une rumeur qui avait d’ailleurs fait beaucoup de bruit. Mais je pense que si ça s’était concrétisé, j’aurais accepté le contrat, car l’année dernière j’ai connu ma première relégation, et ça n’avait pas été évident (Orléans a été relégué en National lors de la saison 2014-2015, ndlr). Dans le même temps, j’avais eu une proposition à Orléans. J’ai ensuite pesé le pour et le contre, et je suis finalement resté. Après, c’est sûr qu’une belle offre d’un beau club comme Sochaux aurait pu me faire partir, ou même un club à l’étranger par exemple.
Parce qu’il n’y a pas que le foot dans la vie, tu es aussi engagé en politique. Raconte-nous un peu ça.
En 2013, le maire sortant d’Orléans se représentait, et il m’a proposé d’intégrer sa liste de par ce que je représente à Orléans. Du fait que j’ai aussi des liens d’amitié avec cette personne, j’ai accepté cette aventure. Aujourd’hui je suis donc conseiller municipal délégué aux équipements sportifs. Je prends d’ailleurs beaucoup de plaisir à occuper ce rôle. Je pense qu’un footballeur professionnel à beaucoup de temps à côté du foot, pour pouvoir exercer des activités, pas forcément en politique d’ailleurs.
Où en est ta rééducation à l’heure actuelle ?
Actuellement, je suis en pleine phase de réathlètisation. C’est-à-dire que j’ai repris l’entraînement, mais pas encore avec le groupe pro, car c’est encore un peu tôt. Je travaille main dans la main avec le préparateur physique et l’entraîneur des gardiens. J’alterne une séance de physique, et une séance sur le terrain en fait.
Penses-tu que tu vas reprendre l’entraînement avec le groupe pro d’ici à la fin de la saison ?
C’est tout ce que je souhaite ! Maintenant, la saison s’arrête bientôt. J’espère au moins faire la dernière semaine pour prouver que je suis revenu, et aussi pour montrer que je serai bien là la saison prochaine, afin que le club me compte comme un joueur apte lambda pour la saison 2016-2017.
Côté terrain, l’US Orléans est en train de jouer l’accession en Ligue 2 -à deux journées de la fin, l’USO est deuxième avec seulement un point d’écart avec le quatrième. Seras-tu de la partie, la saison prochaine, en Ligue 2 ?
Si on monte, il me restera deux années de contrat, donc oui j’y serai. Je sais très bien qu’après avoir fait une saison blanche je ne serai pas titulaire au départ, mais comme je l’ai déjà dit, je suis un compétiteur et je ne me contenterai pas de cette place de deuxième gardien. Je ferai donc tout pour retrouver ma place de numéro un, tout en cherchant les meilleurs résultats sportifs pour le collectif.
On se donne rendez-vous avec Orléans dans les articles Ligue 2 d’Au Stade dès la saison prochaine ?
C’est noté ! (rires)
Crédits photo à la une: Alexandre Dolo