Juste avant son quart-de-finale face à Dortmund en Ligue des champions ce mardi (20h45), l’AS Monaco et son projet russe peuvent-ils devenir plus attractifs que le « Rêvons plus grand » qatari du PSG ? Au Stade s’est prêté au jeu de la fiction. Récit.
En cette nuit du 3 juin 2017, Leonardo Jardim enchaîne les interventions sur les plateaux télévisés français, portugais et même chinois. En contre-bas, sur la pelouse, les joueurs de l’AS Monaco continuent de s’enlacer devant les fans, qui n’en finissent plus de contempler la coupe aux grandes oreilles, remportée une heure plus tôt face au Bayern (2-1 score final). Le téléphone de Vadim Vasilyev sonne en permanence. Le vice-président de l’ASM reçoit des félicitations de toute l’Europe: du Barça, de la Juventus et même du PSG. Une chose est sûre, au Principality Stadium de Cardiff, les monégasques sont entrés dans une autre dimension.
Nouveau stade, Neymar… tout s’enchaîne !
Le lendemain, les Falcao, Mbappé et cie paradent dans les rues de Monaco avant un superbe concert dans l’enceinte du stade Louis II. David Guetta, Rihanna et Desiigner enchaînent les shows sur scène. L’après-midi se clos sur un superbe feu d’artifices. Cependant les hauts dirigeants monégasques, déçus de n’avoir pu inviter tout le monde dans l’enceinte de Louis II (18 000 places), votent le soir même la construction d’un nouveau stade, ultra-moderne, et de plus de 52 000 places. « Cela peut vous paraître énorme, mais à titre d’information, plus de 21 000 fans sont aujourd’hui venus se pré-inscrire pour la campagne d’abonnement de la saison prochaine. Ce stade est un besoin urgent« , affirmait le communiqué publié sur le site du club.
Vasilyev n’arrive pas à se reposer. Le téléphone sonne sans arrêt dans son bureau et il est contraint aux heures supp en ce jour de fête. « Quel pied« , pense-t-il. Au fil des appels il refuse des offres du Real, de Man United de parfois plus de 80 millions d’euros pour Mbappé. Au contraire, l’ASM ne compte pas s’en séparer. Le mercato va s’ouvrir dans quelques jours et le projet ASM va prendre un nouveau virage. Fini les grandes braderies. Leonardo Jardim est même conforté. Les rumeurs s’enchaînent. Pépé, Kroos et Morata du Real sont les premiers à signer. Le 29 juin tout s’emballe. Alors qu’il était annoncé au PSG, Neymar s’engage à Monaco. « Le PSG a appelé en premier », reconnaît l’international brésilien, « mais Monaco s’est proposé. On ne refuse pas le champion d’Europe« . Cerise sur le gâteau: N’Golo Kanté, en désaccord avec Chelsea quant à une augmentation de salaire, arrive sur le Rocher contre 70M d’euros. Lemar, Falcao, Benardo Silava restent. Le schéma tactique va changer: arrivé du 4-3-3. L’Equipe et tous les médias français sont bouches bées devant la nouvelle équipe-type de l’ASM.

La nouvelle équipe type de l’AS Monaco. AUSTADE.fr
Wenger revient, mais…
Mais que faire des Germain, Moutinho et autres Raggi qui n’auront plus leur place dans l’équipe type ? Les laisser partir ? Absolument pas, car trop emblématiques de la nouvelle réussite du club. C’est alors qu’un idée fracassante germe dans la tête de Vasilyev. Le lendemain, Arsène Wenger sort du chômage imposé depuis son départ en forme de putsch des fans d’Arsenal. « Il prendra la tête de l’équipe… B du club », annonce le vice-président. « D’autres arrivées sont à prévoir« , poursuit-il. Et Vasilyev ne ment pas.
Dans la semaine qui suit, Krychowiak, Jésé et Ben Arfa débarquent à Monaco pour garnir les rangs de l’équipe réserve. Les deux formations s’arrangent pour jouer chacune leur tour à Louis II. L’enceinte est à guichets fermés pour chaque match, même pour Monaco B-Colomiers en CFA. Ce jour-là, l’ASM s’impose 8-0. Pour l’équipe première, les trophées s’enchaînent. Trophée des champions, coupe de la Ligue, coupe de France, Ligue des champions… Paris est éliminé en quarts de toutes ces compétitions par… Monaco. En Ligue 1, l’ASM ne partage pas. La LFP, qui avait prévu un PSG-Monaco en guise de finale pour le titre à la dernière journée, est contrariée; Monaco est champion avec 112 points sur 114 possibles. Et ce sont les U17 monégasques qui viennent chercher le match nul (1-1) sur la pelouse du Parc.
Alors, simple utopie ou véritable projection prémonitoire ?
Crédits photo à la une: ASMONACO.com