Un peu plus d’un mois après son arrivé au FC Nantes, Sergio Conceiçao a déjà marqué de son empreinte le club nantais. Le tempérament et la fougue de l’ancien milieu de l’Inter Milan et de la Lazio contrastent avec la lassitude apparente de son prédécesseur René Girard. Alors que Nantes est désormais aux portes de la première partie de tableau, il est temps de dresser un premier bilan de l’aventure du coach portugais sur les bords de la Loire. Dossier.
De la rigueur, beaucoup de rigueur
« J’ai pris Sergio parce que c’est quelqu’un qui est perfectionniste, travailleur et qui aime la rigueur. Tout comme moi, cela me permet de lui laisser le sale boulot. » Waldemar Kita est pour l’instant satisfait du rendement de son nouvel entraîneur. Même s’il ne faut pas se réjouir trop vite, surtout lorsque l’on connaît la facilité pour le président nantais à licencier ses techniciens (9 en 9 ans), le courant à l’air de passer entre les deux forts caractères. Il faut dire que le coach portugais s’est grandement investi en amont de sa signature pour réussir au plus vite. Il a disséqué tous les matchs de Nantes depuis le début de la saison afin de connaître la valeur et les caractéristiques de son effectif.
Dès son arrivée à la Jonelière, changement d’habitude pour tout le monde et première prise de bec avec la direction. Voyant un déficit physique chez ses joueurs, Sergio Conceiçao instaure deux entraînements par jour, une pratique très peu présente en France et qui lui aura valu les reproches du fils Kita. Malgré ces mots, l’entraîneur portugais ne se démonte pas en lui expliquant calmement que le terrain c’est son domaine, et que personne ne lui dit ce qu’il doit faire. Une rigueur qui se trouve également dans l’approche avec les joueurs qui sont d’avantage responsabilisés sur et en dehors du terrain.
« Il demande beaucoup de choses dans le domaine professionnel mais également dans l’aspect personnel. Maintenant on partage beaucoup ensemble, ça permet de souder le groupe » souligne le défenseur Vénézuélien Vizcarrondo. Et pour cause, désormais les joueurs nantais déjeunent ensemble avant l’entraînement matinal et sont pesés régulièrement par les médecins du club pour prévenir un excès pondéral.
Des résultats déjà visibles
Sergio Conceiçao est arrivé dans les jours qui ont suivis la claque subie à domicile face à Lyon (défaite 6-0). Depuis, Nantes n’a perdu que son quart de finale de Coupe de la Ligue face à Nancy, et c’est un miracle que ce jour-là, les lorrains soient repartis avec la qualification. Le pressing haut et les efforts tactiques demandés par l’ex-international portugais portent leurs fruits depuis son arrivée. Invaincu en Ligue 1 depuis sa prise de fonction, il reste également sur 4 matchs sans encaisser de but. Une bonne série qui a permis aux canaris de remonter de la 19e à la 11e place au classement du championnat.
Des performances qui s’expliquent par le renouveau des attaquants qui disposent désormais de plus de liberté, avec des réelles consignes offensives pour pouvoir s’exprimer. Le FC Nantes a doublé sa moyenne de buts par match depuis l’arrivée de Conceiçao (bien que ce soit toujours la plus mauvaise attaque de Ligue 1, avec 14 buts en 20 journées), et le pourcentage de buts par tirs cadrés est passé de 3 % sous René Girard à 12 % sur les premiers matchs de l’air Conceiçao. Une évolution notable qui permet à des joueurs comme Emiliano Sala de s’exprimer. « Je me sens bien avec cet entraîneur, il aime le jeu basé sur la grinta, l’agressivité dans le bon sens du terme et ça me plait », explique d’ailleurs le buteur argentin, impliqué sur la moitié des buts de son équipe cette saison.
Si la manière n’est pas encore totalement au rendez-vous, notamment face à Toulouse ou Nantes, où le FCN n’a cadré qu’une seule frappe durant la partie, on sent que le technicien portugais dispose de réelles idées de jeu. « Il a joué dans des grands championnats en Europe. Il nous amène cette rigueur tactique que l’on ne connaît pas en France. C’est très enrichissant de connaître un entraîneur autre que français » souligne Rémi Riou le capitaine nantais. Le jeune milieu Valentin Rongier en rajoute une couche, « On fait beaucoup de tactiques, de repositionnements défensifs. Le coach est très pointu, il ne laisse rien passer. C’est ce qui nous permet de progresser. »
En un mois, le FC Nantes a pris autant de points que sur les 4 précédents, alors maintenant que tout l’environnement nantais a adopté la méthode de Sergio Conceiçao, il ne lui reste plus qu’à (re)faire vibrer la Beaujoire.
Crédits photo à la une: FCNANTES.com / A.D.