A vingt-quatre heures du match France-Roumanie, véritable coup d’envoi de l’Euro 2016, Au Stade vous résume tout ce qu’il faut savoir avant le début de la compétition. Les favoris, les outsiders: tout est analysé.
Depuis le 28 mai 2010 -date de la désignation du pays d’accueil de la compétition-, les footeux français trépignaient d’impatience à l’idée d’accueillir pour la deuxième fois de leur histoire la coupe d’Europe de football (après l’édition de 1984, voir par ailleurs). Une impatience qui s’est résorbée mois après mois, pour devenir réalité ces derniers temps. Pendant six longues années, les fédérations et équipes nationales venues de toute l’Europe se sont préparées à cet évènement. Il est donc l’heure de vous dresser deux listes: d’un côté les favoris, et de l’autre les outsiders.
LES FAVORIS
Dans la catégorie des favoris pour remporter cet Euro 2016, se trouve la France (pays organisateur), l’Allemagne (championne du monde en 2014), l’Espagne (tenante du titre), et la Belgique (deuxième nation au classement FIFA). Une sacrée ribambelle de pays, tous plus dangereux les uns que les autres.
La France
Parfois décriée, parfois adulée, notre équipe nationale aura quoi qu’on en dise, l’étoffe de l’équipe favorite pour sa compétition. D’une part, parce que l’équipe actuelle est très bien fournie -hormis peut-être en défense: une attaque de feu emmenée par la nouvelle génération des Martial, Coman and co, et un milieu solide et très complémentaire. Alors soit, la défense des Bleus est friable et relativement inexpérimentée, mais étant donné que la seule façon de gagner un match est de marquer un but de plus que l’adversaire, les forces s’équilibrent. De plus, les quatre derniers matchs de préparation des Bleus ponctués de quatre victoires (dont 13 buts marqués pour 6 encaissés) renforcent cette idée.
Par ailleurs, il faut aussi remarquer qu’à chaque fois que la France a accueilli une grande compétition internationale de football sur son territoire, l’équipe nationale Française en est toujours ressortie victorieuse. Le dernier exemple en date étant la seule étoile présente sur notre coq, acquise lors de la Coupe du Monde 1998. De même pour l’Euro 1984 organisé en France, où les coéquipiers de Michel Platini ont octroyé le premier titre majeur aux Bleus. Autant de bonnes raisons de croire à un succès final des joueurs Français.
L’Allemagne
L’Allemagne, ou l’équipe qui reste encore et toujours associée avec l’étiquette de favorite. « Et à la fin, c’est toujours l’Allemagne qui gagne« , la phrase typique du journaliste footballistique français, tant la mannschaft a dominé le football mondial ces derniers temps. En effet, sa cinglante victoire 7-1 contre l’équipe du Brésil qui jouait à domicile, en demi-finale de la Coupe du Monde 2014, restera à jamais gravée dans les mémoires, tout comme son succès en finale face à l’Argentine. Après être sortie en pole position de son groupe des éliminatoires de l’Euro (juste devant la Pologne à laquelle la mannschaft se frottera lors des phases de groupes), l’équipe nationale d’Allemagne a enchaîné quatre matchs amicaux plutôt mitigés: une courte défaite 2-3 sur le gazon des Anglais ainsi qu’une large victoire face aux Italiens (4-1) en mars, et une défaite sèche 1-3 face à la modeste équipe de Slovaquie à la fin mai. Les joueurs de Joachim Löw ont ensuite bien négocié leur dernier match avant le début des hostilités face à la Hongrie (2-0, début juin).
Un parcours loin d’être extravagant, mais l’Allemagne pourra compter sur des valeurs sures à tous les postes: l’offensif Thomas Müller en attaque (ou au poste de milieu droit), le duo Kroos-Khedira devant une belle défense centrale composée de Jérôme Boateng et Matt Hummels, et bien sûr la muraille Manuel Neuer dans les cages. Une très belle formation sur le papier, mais réussira-t-elle à tenir toutes ses promesses pour empocher un doublé Coupe du Monde-Championnat d’Europe ?
L’Espagne
Double tenante du titre (après les éditions 2008 et 2012 remportées), l’Espagne ne peut qu’appartenir à la liste des équipes favorites pour cet Euro 2016, tant elle a dominé l’Europe et le monde (victorieuse lors de la Coupe du Monde 2010). Une domination sans partage pendant près de quatre ans, mais loin d’être évidente à l’heure actuelle. En effet, le fiasco de l’élimination en phase de groupes de la Coupe du Monde 2014 est restée dans les mémoires, et a permis le renouvellement d’un groupe qui semblait -et était- en perte de vitesse. Au revoir les Costa, Villa, Xavi, Casillas et bonjour les Morata, Nolito, Juanfran, De Gea.
Un renouvellement bien entamé, étant donné qu’il ne reste plus que quelques joueurs ayant appartenu au groupe champion du monde en 2010 au sein de l’équipe actuelle. Un collectif loin d’être parfait certes, mais boosté par le fait que deux clubs espagnols se partageaient l’affiche de la finale de Ligue des Champions cette saison (Real Madrid-Atlético Madrid). Parallèlement, lors de ses cinq matches amicaux, la Roja est restée invaincue (2 nuls puis 2 victoires) jusqu’à son dernier match de préparation perdu face à la Géorgie (0-1). Pas grandiose donc, mais cette équipe reste tout de même très dangereuse.
La Belgique
Deuxième équipe au classement FIFA -juste derrière l’Argentine, elle était encore première récemment-, la Belgique est désormais une grande puissance du football mondial. Un statut déjà adopté lors de la Coupe du Monde 2014, où elle avait eu du mal à s’en accommoder, éliminée dès les quarts de finale par l’Argentine. Mais désormais, les diables rouges devront une fois pour toutes tenir leur rang, et cela passera par un bon résultat à l’Euro.
Tout comme la France, la Belgique possède l’une des toutes meilleures attaques du monde, avec notamment un quatuor Carrasco-De Bruyne-Hazard-Lukaku. Mais du côté de la défense, les choses se gâtent. Déjà qu’à la base, celle-ci n’est pas transcendante, la blessure du taulier et capitaine Vincent Kompany en défense centrale ainsi que la blessure du romain Nainggolan (milieu relayeur) n’ont pas arrangé les choses. Bilan des 4 matchs de préparation: 2 victoires (face à la Suisse et la Norvège), 1 nul (face à la Finlande) et une défaite sur la pelouse du Portugal (2-1), leur seul véritable test. Alors qu’elle est située dans « le groupe de la mort » (avec la Suède, l’Italie, et l’Irlande), les hommes de Marc Wilmots n’ont pas le droit à l’erreur lors de cet Euro.
LES OUTSIDERS
Du côté des outsiders, les forces en présence sont potentiellement aussi dangereuses que les équipes favorites (voir ci-dessus). L’Angleterre, aux côtés du Portugal, de l’Italie ainsi que de la Pologne tirent leur épingle du jeu.
L’Angleterre
On a longtemps hésité à mettre l’Angleterre parmi les équipes favorites de la compétition. Mais finalement, nous avons opté pour le statut d’outsider pour la simple et bonne raison que l’équipe aux trois lions n’a pas brillé dernièrement lors des grands rendez-vous continentaux (éliminée en quarts de l’Euro 2012, et éliminée dès les phases de groupes de la dernière Coupe du Monde). De plus, le collectif actuel est loin d’être expérimenté sur la scène internationale, tandis que le manque de fraicheur des anglais pourrait se faire ressentir. Et pour cause: la majorité des joueurs sélectionnés par Roy Hodson évoluent en Premier League où il n’y a pas de trêve hivernale. Et pourtant, l’équipe est ambitieuse sur le papier, avec notamment un duo Vardy-Kane ultra efficace en attaque -49 buts cette saison à eux deux, rien qu’en championnat. Un outsider qui pourrait bel et bien se transformer en favoris au fur et à mesure de la compétition…
Le Portugal
L’arrivée de Fernando Santos sur le banc de la sélection portugaise après une Coupe du Monde 2014 ratée (élimination au premier tour), a engendré le renouvellement du groupe lusitanien. Un onze type très équilibré et des matches amicaux plutôt bien négociés (3 victoires face à la Belgique, la Norvège, l’Estonie et 2 défaites face à l’Angleterre et la Bulgarie) font que cette équipe portugaise peut être la surprise de l’Euro. Mais si cela arrive, Cristiano Ronaldo y sera pour beaucoup. Auteur d’un doublé face à l’Estonie ce mercredi (victoire 7-0 au final), l’attaquant du Real Madrid fait taire -du moins temporairement- ses détracteurs. Les coéquipiers de l’arrière gauche de Lorient, Raphaël Guerreiro (qui sera en théorie titulaire) réussiront-ils le coup parfait ?
L’Italie
Il faut bien le dire, l’équipe championne du monde en 2006 a perdu de sa splendeur. Mais l’arrivée de l’ancien coach de la Juventus, Antonio Conte, sur le banc de la nazionale, a apporté un vent d’air frais sur cette sélection à bout de souffle. Son système audacieux en 3-5-2, ainsi que l’apport d’un championnat de Serie A formateur pour les nouvelles générations de joueurs italiens, permet à l’Italie de renaitre petit à petit de ses cendres. Même si les matchs amicaux non pas été d’une probante réussite (2 victoires, 1 nul, et une lourde défaite 4-1 face à l’Allemagne), les coéquipiers de l’historique Gigi Buffon auront une belle carte à jouer. Première étape qui n’en n’est pas des moindres: passer le stade des phases de poules, dans un groupe très relevé (avec la Belgique, l’Irlande et la Suède).
La Pologne
Si peu, voir très peu d’observateurs voient la Pologne comme un potentiel outsider, la rédaction d’Au Stade, pour sa part, croit en ce scénario. Malgré la très faible expérience internationale de ce groupe de 23 joueurs, les apports bénéfiques de joueurs titulaires dans de grands clubs européens (comme Blaszczykowski, Krychowiak, ou encore Piszek) peuvent emmener loin ce même collectif. De plus, les 30 buts en 32 matchs avec le Bayern Munich de Robert Lewandowski (76 sélections pour 34 buts avec la Pologne) et meilleur buteur des qualifications de l’Euro, sera ni plus ni moins le joueur à suivre de cette compétition continentale. Une chance unique pour l’équipe actuelle de renouer avec son glorieux passé des années 70 et 80.