3 août 2017. Après 222 millions d’euros dépensés du côté du FC Barcelone et le paiement historique de la clause libératoire de Neymar, le Paris Saint-Germain démontrait sa puissance financière. Ce recrutement, en plus de l’arrivée de Kylian Mbappé conclue en toute fin de mercato estival (pour la modique somme de 180 millions d’euros), devait faire passer un palier au club de la capitale et l’envoyer dans une autre dimension. Sur le plan sportif, force est de constater que c’est un échec, suite à l’élimination en huitièmes de finale de Ligue des champions. Le tout sans Neymar. Mais la star brésilienne aurait-elle pu éviter cette déroute ? Après cette double confrontation, le PSG est devenu plus que jamais la risée de l’Europe. Édito.
« Ensemble, on ne l’a pas fait »
Au sortir de la défaite du PSG lors du premier acte de cette double confrontation face au Real Madrid, l’espoir de qualification du club de la Ville-Lumière était palpable. Adrien Rabiot donnait même rendez-vous à l’ensemble de la communauté des supporters parisiens le 6 mars 2018 pour se rendre au Parc des princes et pousser le onze rouge et bleu dans la quête de la qualification, persuadé que l’exploit était à portée de pieds. La communication du club depuis 3 semaines était claire: « Ensemble, on va le faire« .
Une ferveur populaire s’est construite tout au long des 3 semaines séparant les deux confrontations. Tous les acteurs du football français étaient derrière le club parisien et scrutaient avec attention la préparation de l’effectif en s’attendant à une guerre mémorable. Malheureusement pour eux comme pour tout le monde, le spectacle, ce sont les Merengue qui l’ont apporté dans leurs bagages depuis Madrid et qui ont infligé une véritable leçon de football au Paris Saint-Germain (1-2, score final du match retour). Le problème, c’est que seuls les joueurs parisiens et leur staff n’étaient pas prêt pour ce rendez-vous.
Une crédibilité en souffrance
Le constat est simple et l’addition commence à être salée pour Qatar Sports Investments. Neymar, Mbappé, Cavani, Di Maria, Draxler, Marquinhos, Thiago Silva… Tous ces grands noms du football mondial ont coûté des centaines de millions d’euros au principal investisseur qatari du PSG avec un objectif clairement identifié: remporter la Ligue des champions. C’est le cas depuis 2011, me direz-vous. Oui, mais dépenser plus de 400 millions d’euros pour deux joueurs en un mois de temps, c’est du jamais vu dans l’histoire du football. Et forcément, de telles sommes vous propulse sous les feux des projecteurs et vous oblige à un résultat quasi immédiat. L’échec subi face au Real Madrid ne fait que dégrader un peu plus l’image terne du PSG, perçu par l’Europe du football comme un club avec des individualités réunies à coups de millions et sans aucune identité de jeu. Et à force, on va finir par croire l’opinion publique.
Des stars au ras des pâquerettes
A l’instar de la « remontada » humiliante du Barça la saison dernière, le ton était donné dès les premiers instants du match retour. A partir du moment où l’arbitre a donné le coup d’envoi, nous nous doutions que le jeu du PSG serait brouillon. Cela s’est confirmé. La défaite et l’élimination sont plus que logiques, tant Zinédine Zidane s’est joué d’Unaï Emery dans la bataille tactique des entraîneurs. Seulement, l’élément indispensable dans ce genre de matchs, ce n’est pas le contenu de jeu, bien qu’il soit important, mais l’état d’esprit. Et mardi soir, seul Thiago Silva avait l’âme d’un guerrier. Lui, le capitaine tant décrié pour sa supposée « peur » des gros rendez-vous, a répondu présent et a rugi pour prouver à son entraîneur qu’il avait tort de ne pas lui avoir fait confiance lors du match aller.
Mais c’est bien le seul que l’on peut sortir du lot, tant les stars du PSG étaient hors du coup. Prenons ces stars les unes après les autres. Daniel Alves, arrivé libre cet été en provenance de la Juventus Turin pour apporter son expérience de la Ligue des champions, a une nouvelle fois déçu. Coupable d’une perte de balle fatale sur le premier but, le latéral brésilien a montré une extrême faiblesse dans la relance et pour contenir Asensio, littéralement en feu sur son côté. Thiago Motta, préféré à Lassana Diarra au poste de sentinelle, n’a pas su montrer son aisance technique habituelle et s’est révélé inoffensif, incapable de créer de véritables brèches balles au pied, face à un bloc madrilène qui n’a cessé de le harceler. Si le PSG veut enfin passer un cap, il va devoir remplacer l’expérimenté et vicieux italien.
Son compatriote du milieu de terrain, Marco Verratti, a lui totalement déjoué. De ses gestes techniques simples ratés à son exclusion pour protestation trop virulente en seconde période, le « Hibou » est à l’image du PSG: il stagne et n’apprend pas de ses erreurs. C’est bien dommage car son club a besoin qu’il mûrisse. Adrien Rabiot, pourtant habitué cette saison des grandes performances dans les grands matchs, avait la tête ailleurs. A l’image de son équipe, il est spectateur et réclame même une faute au lieu de rattraper une perte de balle quasiment fatale en deuxième mi-temps. Une prestation honteuse dans un tel choc. Cavani, trop peu alimenté en ballon, a multiplié les cafouillages techniques lorsqu’il était en possession de celui-ci. Son but chanceux rattrape une prestation trop moyenne.
Di Maria, ha… Di Maria. Celui que l’on adule depuis l’année 2018 par ses statistiques exceptionnelles, n’était que l’ombre de lui-même. Des dribbles brouillons, des centres systématiquement contrés ont fait de Di Maria un joueur banal. Enfin, Kylian Mbappé doit absolument grandir et ne pas prendre trop exemple sur un Neymar qui se positionne au-dessus de l’institution PSG. Et ce mardi, il a trop souvent tenté de faire la différence tout seul, à l’image de ce tir en fin de première période, alors que Cavani attendait le ballon en retrait pour ajuster Navas. Pour conclure, ce PSG là a abordé ce match comme une rencontre amicale. Pas étonnant que le club aux 12 victoires finales dans la compétition ait surclassé Unai Emery et ses hommes, qui l’ont peut être tout simplement lâché.
Crédits photo à la Une: C.Gavelle / PSG