La Coupe d’Afrique des Nations a démarré au Cameroun dimanche dernier après un report en raison de la pandémie de Covid-19. Dans une situation très particulière, des équipes font figure de favoris et certains joueurs pourraient créer la surprise. On vous explique.
C’est dans une ambiance particulière que le coup d’envoi de la 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) a été donné il y a une semaine. Après un premier report pour cause de Covid, la compétition se déroulera du 9 janvier au 6 février 2022. Son nom « CAN 2021 » reste inchangé, même celui de « CAN de tous les défis » aurait pu lui être attribué. À commencer par un défi sanitaire.
L’épidémie en toile de fond
Même si la compétition a pu avoir lieu, elle se déroulera, en effet, dans une situation sanitaire marquée par l’évolution de la pandémie de Covid-19 et du variant Omicron. Pour éviter la circulation du virus dans les stades d’un pays très peu vacciné (6 % de la population est vaccinée), la Confédération africaine (CAF) a instauré deux types de jauges pour les spectateurs. Une première fixée à 60 %, mais montée à 80 % pour les matches du Cameroun.
Une pandémie mondiale qui vient s’ajouter à de nombreuses perturbations dans l’organisation de cette compétition. Sept ans que les Camerounais attendent d’accueillir, pour la deuxième fois de leur histoire, la plus grande coupe d’Afrique.
Des débuts chaotiques
Lorsque, le 21 septembre 2014, la CAF attribue la Coupe d’Afrique 2019 au Cameroun, la nouvelle apparaît comme une bénédiction. Mais quatre ans plus tard, c’est l’effondrement. En novembre 2018, la CAF retire la compétition au pays, à sept mois de son coup d’envoi.
Considérablement en retard dans la construction et rénovation de ses stades, le passage de 16 à 24 équipes ne permettait pas au Cameroun d’accueillir la compétition, au plus grand bonheur de l’Égypte. Autorisé à organiser la CAN 2021, le Cameroun doit patienter encore une année. La Coupe du Monde organisée au même moment, ainsi que la pandémie de Covid-19, lui ont bloqué la route. Malgré les doutes qui persistent sur les infrastructures camerounaises, notamment la fin de construction très tardive du stade d’Olembé où a eu lieu le match d’ouverture (Cameroun-Burkina Faso), le coup d’envoi de la compétition a bien été donné dans le pays d’Afrique centrale, après sept ans d’attente.
Un autre doute plane sur cette compétition, celle de la sécurité dans le pays. Depuis quatre ans, des conflits ont lieu entre des groupes armés qui réclament leur indépendance et les forces de sécurité, dans les régions du Sud et Nord-Ouest. Selon l’ONG et l’ONU, des crimes et atrocités sont commis par les deux camps. Des groupes armés ont même promis de perturber la compétition et d’envoyer des lettres de menace aux équipes jouant dans le Sud-Ouest du pays.
Les favoris: Algérie, Sénégal, Cameroun
Malgré ces doutes sanitaires, organisationnels et sécuritaires, la compétition a bien été lancée ce dimanche 9 janvier avec une victoire du Cameroun 2 buts à 1 face au Burkina Faso. Alors que la finale est prévue le 6 février à Yaoundé, cette compétition ira-t-elle jusqu’au bout ? Personne ne peut le prédire. Mais pour le moment, une chose est sûre, plusieurs favoris se détachent du groupe de 24 équipes dans la course à la victoire finale.
Tenant du titre, l’Algérie ne cesse de monter en puissance. Pas rassasiés de leur titre en 2019, les Fennecs visent un deuxième succès consécutif dans la compétition, ce qui n’est pas arrivé depuis le sacre de l’Égypte en 2010. Avec Djamel Belmadi a sa tête depuis 2018, l’Algérie ne semble inarrêtable à l’image de leur première victoire en Coupe Arabe en remportant 2 à 0 sa finale face à la Tunisie. Emmenés par le citizen Riyad Mahrez, les Algériens sont invaincus depuis une trentaine de matchs, et ont de fortes chances de l’être trois matchs de plus en affrontant la Côte d’Ivoire, le Sierra Leone et la Guinée équatoriale en phase de groupe.
Battus en finale lors de la CAN 2019, les Lions du Sénégal ont soif de revanche. Pour sa troisième CAN dans la peau du sélectionneur, l’ancien joueur du PSG, Aliou Cissé, compose sur le papier, l’équipe la plus impressionnante du plateau. Il s’appuie en effet sur de nombreuses références mondiales à leurs postes: Sadio Mané, Kalidou Koulibaly et le champion d’Europe avec Chelsea, Edouard Mendy.
Avec des joueurs d’un tel niveau, tous titulaires dans de grands clubs européens, le Sénégal fait lui aussi figure de favori dans cette CAN au Cameroun. Un pays qui s’invite à la table des grands favoris de la compétition grâce à son statut de pays hôte, puisqu’il sera poussé par une ferveur populaire impressionnante. Emmené par le tacticien portugais Toni Conceiçao, le Sénégal n’a pas la plus grande profondeur de banc, mais a l’ambition d’accéder à la finale, voire même de décrocher son sixième titre continental.
Les joueurs à suivre
En plus du dynamiteur Salah, du sorcier Mané, ou du technicien Mahrez, d’autres joueurs pourront crever l’écran lors de cette 33e édition de la CAN. A commencer par le meilleur buteur de la Ligue des champions (10 buts et 2 passes décisives), Sébastien Haller. L’avant-centre de l’Ajax Amsterdam a d’abord été formé à Auxerre et en équipe de France Espoirs, avant de rejoindre la Côte d’Ivoire, le pays d’origine de son père. Incontournable chez les Éléphants, depuis sa première sélection il y a plus d’un an, il sera au centre du trio offensif proposé par Patrice Beaumelle.
C’est du côté du Ghana qu’une nouvelle surprise peut éclore avec Kamaldeen Sulemana. Arrivée à Rennes au dernier mercato estival en provenance du Danemark, le Ghanéen de 19 ans a été décisif six fois en 18 apparitions en Ligue 1. Mais c’est surtout la vitesse et sa capacité à dribbler sur son aile qui impressionne. Avec les frères Ayew, attention aux contre-attaques à grande vitesse.
Souvent comparé à N’Golo Kanté pour son gros volume de jeu et sa qualité de récupération, le Malien Mohamed Camara pourrait lui aussi faire la différence dans cette compétition continentale. Titulaire à Salzbourg, le milieu de terrain de 22 ans tentera de démontrer au niveau international, les belles promesses entrevues en clubs et dans les sélections jeunes (victoires de la CAN avec les U17 et U20).