En reprenant sa marche en avant par une victoire très convaincante face à l’Atalanta, la révélation de ce championnat, la Juventus a confirmé son statut d’équipe intouchable sur la scène domestique. Derrière, la Roma, vainqueur d’un bouillant derby face à la Lazio, suit à quatre longueurs tout comme l’AC Milan. Le Napoli a humilié l’Inter au moment où Sassuolo retrouvait enfin le chemin de la gagne. Voici en gros ce qu’il fallait retenir de ce weekend Italien.
Défaite pour la troisième fois de la saison, le weekend dernier sur la pelouse du Genoa, la Juventus, qui en plus de ces trois points perdus en route, a vu deux de ses joueurs clés, Leonardo Bonucci et Dani Alves se blesser assez gravement, à tel point qu’on ne les reverra plus avant, au moins Février 2017. Les Bianconeri bien qu’amoindris, se devaient toutefois de réagir, en recevant au Juventus Stadium, l’Atalanta Bergame. Cinquième, la formation Lombarde n’est qu’à cinq petits points des quintuples champions d’Italie et reste surtout, sur huit succès et un nul sur les neuf derniers matches de Serie A. Derrière, la Roma qui suit à quatre longueurs de la tête occupée par les poulains de Max Allegri, avait rendez-vous avec le derby face à la Lazio, une formation Biancoceleste, qui accuse seulement une longueur de retard sur la louve au classement, mais qui est en très grande forme, avec six victoires et trois nul sur les neufs dernières sorties dans le campionato. Les Giallorossi, pour cette suprématie citadine étaient privés des services de l’Égyptien, Mohamed Salah, victime d’une distorsion à la cheville et qu’on ne reverra plus jusqu’à l’année prochaine. Simone Inzaghi lui, pouvait compter sur l’intégralité de son effectif. Troisième mais avec seulement une moins bonne différence de buts que la louve, le baby Milan de Vincenzo Montella espérait profiter de la réception de Crotone, pour s’offrir un deuxième succès de rang. Sixième, le Torino d’Andrea Belotti – attaquant révélation de ce début de saison, mais aussi de la Nazionale de Giampiero Ventura, avec laquelle, il a également brillé sur les derniers matches de qualification pour le mondial 2018 en Russie – était en visite au Luigi Ferraris, afin d’en découdre face à la Sampdoria de Marco Giampaolo, onzième au général avant cette journée. Septième et en très grande difficulté depuis la blessure de son attaquant Polonais Arkadiusz Milik, le Napoli enchaînait par un deuxième match à la maison. Les Partenopei accueillaient au San Paolo, le modeste huitième, l’Inter Milan qui souffle, une fois encore cette saison, le chaud et le froid. Neuvième, la Fiorentina de Paulo Sousa avait devant son public d’Artemio Franchi, à priori la tâche facile face à Palerme, pour la première sur le banc Rosanero d’Eugenio Corini nommé jeudi en remplacement de Roberto De Zerbi. Bon dernière du classement, la formation Sicilienne en est déjà à son troisième coach cette saison. Enfin, le Genoa, tombeur de la vieille dame, il y a une semaine, jouait en déplacement chez le Chievo, du côté du Bentegodi. Les autres affiches de ce weekend de l’autre côte des Alpes, mettaient aux prises Sassuolo à Empoli, Pescara à Cagliari et l’Udinese à Bologne. À signaler qu’une minute de silence a été respectée lors de cette journée sur toutes les pelouses de Serie A pour rendre hommage au club Brésilien de Chapecoense victime d’un terrible crash d’avion qui a décimé toute l’équipe. Ce dernier devait affronter le Club Atlético Nacional Oficial mercredi, à l’occasion de la finale aller à Medellin (Colombie) de la Copa Sudamericana (l’équivalent de notre Ligue Europa).
Le Napoli écrase l’Inter
En battant sèchement l’Inter Milan (3-0), vendredi soir, en ouverture de ce weekend Italien (20H45). Naples reste à quatre points du podium. Les Nerazzuri s’engluent dans le ventre mou. Au coup d’envoi, Naples et l’Inter Milan n’étaient séparés que par quatre longueurs et la bonne série de l’Inter (sept points en trois matches) laissait présager d’un match serré. Il n’en a rien été puisque les Partenopei ont nettement dominé leur adversaire (3-0), au stade San Paolo. Il n’aura fallu que quelques secondes à Piotr Zieliński pour ouvrir le score d’une reprise après une remise de la tête de Callejón (2e). Handanovič s’était à peine relevé qu’ Hamšík enfonçait le clou en gagnant son duel avec le gardien Slovène (5e). L’Inter a surtout été dans la réaction, Icardi se procurant deux face-à-face remportés par Reina (20e et 33e). Mais les hommes de Pioli se sont montrés très faibles défensivement, s’exposant à chaque contre. Abandonné par ses partenaires, Handanovič a réalisé des miracles (36e, 43e, 57e, 65e) mais n’a rien pu faire face à Lorenzo Insigne, auteur d’une reprise de volée suite à un corner au milieu de défenseurs immobiles (51e). Après cette démonstration, les vainqueurs du soir reviennent à hauteur de la Lazio et restent à quatre points de l’AS Rome, deuxième. L’Inter est 10e.
Samedi soir (20H45), la Juve a montré qu’elle ne perdait jamais deux fois de suite. Cela semble être le message que les hommes d’Allegri ont envoyé, après le match contre l’Atalanta, véritable révélation du campionato, comme un avertissement aux concurrents. Les Bianconeri, après le choc vécu à Gênes, ont répondu aux critiques de la meilleure façon, jouant ce match avec une grande détermination et beaucoup de personnalité, pour s’imposer sans sourciller et ajouter trois points très importants. Les mérites et les défauts du onze mis à la disposition de l’entraîneur natif de Livourne semblent maintenant claires: La Juventus ne vole pas l’œil, ne propose pas un football pétillant, mais personne en Italie ne peut se vanter de disposer de la même qualité et d’une variété de choix aussi riche. Pjanić, Mandžukić et Alex Sandro ont guidé leurs compagnons, mais tous ont apporté leur contribution, en termes d’engagement et de générosité. L’Atalanta a déçu et n’a pas réussi à passer le test de maturité tant attendu. Cette fois, les garçons de Gasperini sont apparus trop timides et n’ont pratiquement jamais inquiété l’arrière-garde de la Juventus. Le mérite en revient aux campioni d’Italia, bien sûr, mais l’ancien entraîneur de Gênes doit également tenir compte du poids de certaines erreurs individuelles et d’une attitude défaitiste. Une revers qui peut être toutefois salvateur dans la croissance d’un groupe de joueurs talentueux.
Milan s’en sort bien
Dimanche, à l’heure du déjeuner (12H30), l’AC Milan a retourné une situation bien mal embarquée pour remporter une courte mais précieuse victoire (2-1) à domicile face au modeste club de Crotone. C’est le relégable qui a ouvert le score à travers son homme en forme, Diego Falcinelli (26e), auteur de cinq des sept derniers buts des siens. L’international Croate Mario Pašalić lui a répondu peu avant la pause sur corner (41e) avec son premier but dans un Championnat depuis un Monaco-Nantes en novembre 2015. Au retour des vestiaires, M’Baye Niang a vu son penalty repoussé par un bel arrêt du gardien adverse, Alex Cordaz (52e). Heureusement pour le Français, son compère d’attaque Giancluca Lapadula, arrivé cet été de Pescara, a fêté sa première titularisation à San Siro en marquant le but de la victoire (86e). Les Rossoneri restent à quatre points du leader, la Juventus, qui avait gagné la veille contre l’Atalanta (3-1).
Le derby est Giallorosso
Dans les rencontres disputées l’après-midi (15H00), la Roma a battu la Lazio (0-2) dans un derby électrique et repris sa deuxième place grâce à une meilleure différence de buts que l’AC Milan. Le derby della capitale est loin d’avoir atteint le niveau de jeu du Manchester City-Chelsea (1-3) de la veille en Angleterre, mais il a offert tout ce que l’on est en droit d’attendre d’une rencontre entre la Lazio et la Roma. Beaucoup d’intensité, d’abord, entre deux équipes pour une fois bien placées au moment de s’affronter. De la controverse ensuite, comme sur cette intervention de Biglia sur Peres à l’entrée de la surface laziale que l’arbitre a d’abord sanctionnée d’un penalty avant d’estimer qu’il s’agissait d’un coup franc, ou sur ce carton rouge donné au remplaçant Biancoceleste Cataldi. Et cette invraisemblable erreur de l’ancien Monégasque Wallace, auteur d’une incroyable tentative de dribble dans sa propre surface qui a offert un but à Strootman (64e).
Si la première période a été équilibrée et particulièrement pauvre en occasions, la Roma a haussé le ton en seconde. Peu avant l’ouverture du score, Džeko avait buté sur Marchetti à bout portant (61e). Le gardien Marchetti aurait dû faire mieux sur le but du break, une frappe lointaine de Nainggolan (77e). C’est une excellente opération pour la Roma, qui enchaîne un huitième derby sans défaite et engrange de la confiance avant deux nouveaux matches à enjeu. Les hommes de Spalletti recevront l’AC Milan, avec qui ils partagent la deuxième place, lors de la prochaine journée, puis se déplaceront ensuite chez la Juventus, leader avec quatre points d’avance. La Lazio voit quant à elle son rival historique lui prendre quatre points d’avance.
Sur les autres pelouses, la Sampdoria a dominé le Torino (2-0) grâce à des buts de Barretto (52e) et Schick (90e+5). Les grenats peuvent se consoler avec Andrea Belotti qui a prolongé jusqu’en 2021 son contrat avec son club, a annoncé le club piémontais dimanche. Le nouveau contrat de l’attaquant international Italien, est assorti d’une clause libératoire de 100 millions d’euros, valable uniquement en cas de départ à l’étranger. Dans le bas de tableau, Sassuolo a battu Empoli (3-0) grâce à deux penalties tirés, chose rare, par deux joueurs différents, d’abord Pellegrini (22e) puis Ricci (36e). Ce dernier a ensuite offert le troisième but à Ragusa (53e). Cagliari, qui était bien parti avec l’ouverture du score de Borriello (24e), a très mal digéré l’expulsion de Di Gennaro (34e), craquant en toute fin de match sur le terrain du relégable Pescara, la faute au but de Caprari (90e+2, 1-1).
La Fiorentina enfonce un peu plus Palerme
Dans le posticipo domenicale (20H45), la Fiorentina, longtemps mise en échec par Palerme, avait besoin d’un héros. Alors Khouma Babacar a surgi pour placer un coup de grâce au bout de la nuit, qui a fait exploser l’Artemio-Franchi. Les Florentins mitraillent à tour de rôle Posavec, le gardien sicilien, mais voient deux de leurs buts refusés, un sur un hors-jeu de Kalinić, l’autre sur une faute assez contestable de Babacar. À force de plier, la défense rosanera finit tout de même par rompre. Une frappe de Tello est irrégulièrement contrée de la main dans les seize mètres. Et Bernardeschi s’en va inscrire le penalty pour marquer son septième but de la saison (33’). Palerme, sans doute excédé de servir de paillasson à la Serie A, réagit dès le début de la seconde période. Mato Jajalo s’en va placer un joli coup franc dans les filets de Tătăruşanu (49’). Les Siciliens ferment ensuite la boutique à double tour. Jusqu’à ce que Babacar place son coup de boule salvateur dans le temps additionnel (90’+3’). Cruel pour le visiteur, qui reste lanterne rouge de la Serie A. La Viola, elle, garde le contact avec les équipes de tête.
Lundi, deux rencontres clôturaient ce quinzième chapitre du campionato. Galvanisés par leur victoire face à la Juventus de Turin, le weekend dernier, les joueurs du Genoa ont été neutralisés sur la pelouse Chievo Verone (19H00) et n’ont obtenu que le point du match nul (0-0). Dans l’autre rencontre de la soirée (20H45), l’Udinese a dominé Bologne (1-0) grâce au but signé par Danilo (90’+3′), au bout du temps additionnel. Les Émiliens, en plus de s’être fait avoir en fin de partie, ont fini à dix suite à l’exclusion d’Erick Pulgar (68’), leur milieu de terrain Chilien.
Statistique clé:
8 – La Roma n’a plus perdu contre la Lazio en championnat depuis huit matches (5 victoires, 3 nuls) et n’avait plus enchainé huit derbies d’affilée sans connaitre la défaite depuis Avril 2004. Tabou Biancoceleste.
L’homme de la journée:
Radja Nainggolan (Milieu de terrain de la Roma): Un diesel, il s’améliore à chaque minute qui passe et devient intenable dans la seconde moitié. Il offre à Džeko la balle du 0-1, mais son coéquipier fait preuve de déchets. Il marque en suite le but du break. Cœur et détermination. Un vrai leader.
Le flop de la journée:
Geoffrey Kondogbia (Milieu relayeur de l’Inter Milan): L’emblème d’un Inter embarrassant. Pathétique en attaque, inexistant en défense. Course, placement, récupération de balle: dans aucun de ces aspects, le Français n’aura apporté sa contribution. Échec total.
La déclaration:
Paulo Sousa (Entraîneur de la Fiorentina):«Je suis très fier des garçons. Nous avons démontré de la qualité et du caractère pour gérer un match qui n’a pas été facile. Ils ont joué comme des champions. L’arbitrage? Je n’en parle jamais, quand le match est terminé, on passe à autre chose. J’ai demandé aux garçons d’aller remercier notre public, parce que les tifosi nous ont aidés du début à la fin. Je suis très heureux pour mon équipe qui s’est imposée. L’ambition est de lutter contre tout et tout le monde, en proposant le meilleur football possible. En tant que coach, je suis fier, les gars croient en ce que nous faisons en dépit des difficultés que nous pouvons subir et les soucis que peuvent nous poser nos adversaires. Nous essayons toujours de bien jouer, et ce peu importent les circonstances ».
Les résultats complets de cette journée:
NAPOLI-INTER 3-0 [2′ Zieliński (N), 5′ Hamšík (N), 51′ Insigne (N)]
JUVENTUS-ATALANTA 3-1 [15′ Alex Sandro (J), 19′ Rugani (J), 64′ Mandžukić (J), 82′ Freuler (A)]
MILAN-CROTONE 2-1 [41′ Pašalić (M), 26′ Falcinelli (C), 86′ Lapadula (M)]
SASSUOLO-EMPOLI 3-0 [22′ pen Pellegrini (S), 36′ pen Ricci (S), 53′ Ragusa (S)]
SAMPDORIA-TORINO 2-0 [51′ Barreto (S), 90’+5′ Schick (S)]
PESCARA-CAGLIARI 1-1 [24′ Borriello (C), 90’+2′ Caprari (P)]
LAZIO-ROMA 0-2 [64′ Strootman (R), 77′ Nainggolan (R)]
FIORENTINA-PALERMO 2-1 [33′ pen Bernardeschi (F), 49′ Jajalo (P), 90’+3′ Babacar (F)]
CHIEVO-GENOA 0-0
UDINESE-BOLOGNA 1-0 [90’+3′ Danilo (U)]
Crédits photo à la une: Denham