La sortie de route de la Juve, la Roma et le Milan qui en profitent pour réduire l’écart à quatre points. Le Napoli qui n’y arrive vraiment plus et l’Inter qui aime jouer à se faire peur. Voici les principaux enseignements de cette journée.
Après sa formidable victoire sur la pelouse du FC Séville, en Ligue des Champions (1-3), la vieille dame enchaînait ce weekend par un second déplacement de rang, cette fois en championnat, pour le compte de la quatorzième levée de Serie A. Solide leader avec sept points d’avance sur le deuxième, les hommes de Massimiliano Allegri jouaient du côté du Luigi Ferraris, où les attendait une formation du Genoa, qui reste sur deux revers et un nul lors de ses trois dernières sorties. Dauphine et battue la semaine écoulée à Bergame, la Roma qui s’est entre-temps refaite une santé jeudi en Ligue Europa, en écrasant (4-1) les Tchèques du FC Viktoria Plzeň, devait une revanche à ses tifosi, en recevant à l’Olimpico, le premier relégable et promu Pescara. Toujours troisième, le baby Milan de Vincenzo Montella était en déplacement en Toscane, pour y défier une formation d’Empoli, qui espérait se refaire suite à sa dernière humiliation lors du derby contre la Fiorentina (0-4) le weekend dernier. Quatrième, la Lazio voulait enchaîner sur la pelouse du Barbera contre une équipe de Palerme qui reste plus que jamais dans la zone rouge. Cinquième et révélation du moment, l’Atalanta de Gian Piero Gasperini se rendait en Émilie pour y affronter le FC Bologne de Saphir Taïder. Sixième, le Napoli de Maurizio Sarri recevait Sassuolo au San Paolo. Des Neroverdi, révélations de l’exercice écoulé mais qui peinent cette saison à confirmer, comme en atteste leur dernier revers à San Mamés face à Bilbao jeudi (3-2), qui scelle l’aventure continentale des poulains d’Eusebio Di Francesco dans la deuxième coupe d’Europe. Septième, le Torino de Siniša Mihajlović voulait confirmer sa bonne forme, en disposant à la maison du Chievo Vérone. Les autres affiches de cette journée opposaient Crotone à la Sampdoria et Cagliari à l’Udinese. Enfin, l’Inter Milan, qui a touché le fond encore un peu plus ce jeudi, en Israël, en s’inclinant (3-2) face à l’Hapoël Beer-Sheva malgré deux buts d’avance, accueillait à Giuseppe Meazza, la Fiorentina également battue au Franchi, toujours en Ligue Europa, par les Grecs du PAOK Salonique (2-3), pour le gros choc du weekend de l’autre côté des Alpes.
Milan revient de Vérone avec les trois points
L’AC Milan a parfaitement négocié son déplacement à Empoli (1-4) samedi soir (20H45) lors de la 14e journée de Serie A et reste à la troisième place du classement. Efficace et enthousiaste, le baby Milan est allé corriger Empoli. Le match nul frustrant concédé face à l’Inter la semaine dernière dans le derby (2-2) est déjà oublié, et l’équipe de Vincenzo Montella a repris sa marche en avant. En confiance et très supérieurs, les Milanais ont marqué par Lapadula, auteur d’un doublé (15e et 77e), Suso au bout d’une superbe action collective (61e) et Costa contre son camp (64e), après une action individuelle de classe de Bonaventura. Le but du 1-1 d’Empoli (17e), signé Saponara après une sortie très moyenne du jeune Donnarumma (17 ans), est anecdotique, même s’il fait du Milan la troisième équipe seulement à encaisser un but cette saison contre les Toscans, après les promus et relégables Pescara et Crotone.
En ouverture de cette journée, un peu plus tôt (18H00), le Torino s’est imposé 2-1 face au Chievo Vérone, ce qui lui permet de se hisser à la 6e place. Pour une fois, ce n’est pas Belotti (dix buts cette saison) qui a débloqué la situation pour les Turinois. Les deux buts de l’équipe de Siniša Mihajlović ont en effet été inscrits en première période par Falqué, d’une jolie tête (35e) puis d’une superbe frappe du gauche (38e). Après une saison difficile à l’AS Rome, l’attaquant Espagnol revit au Torino, où il a déjà inscrit sept buts. Le « Toro » semblait ensuite contrôler le match mais un but d’Inglese à la 86e minute a offert une fin de partie enlevée et indécise anéantie toutefois par l’exclusion de Fabrizio Cacciatore, le défenseur du Chievo (89′).
La Lazio déroule
La Lazio reste toujours au pied du podium de Serie A, en s’imposant sur la pelouse de Palerme (0-1) ce dimanche à l’heure du déjeuner (12H30). La partie entre les rosaneri et les biancocelesti, aux dynamiques diamétralement opposés, s’annonçait déséquilibrée. Comme attendu, la Lazio a enchaîné un neuvième match sans revers (6 victoires, 3 nuls), en infligeant une septième défaite de suite aux Palermitains. Après un début de match peu intense, Immobile a réveillé son équipe en deux minutes. D’abord d’une frappe tendue des 20 mètres au ras du poteau (20e), puis en voyant sa reprise de volée s’écraser sur la barre de Posavec (21e). Le club de la capitale a pris l’avantage dix minutes plus tard. Après un bon appel, Basta a fait la différence côté droit, avant de servir en retrait le milieu serbe Milinković, réaliste à deux mètres du but (31e). La Lazio a contrôlé le jeu, sans toutefois réussir à faire le break, alors que le défenseur costaricien de Palerme Geancarlo González a été expulsé pour un mauvais geste en toute fin de rencontre (86e). Cette courte victoire permet à l’équipe de Simone Inzaghi de conforter sa quatrième place.
L’Atalanta régale !
Dans les matches de l’après-midi (15H00), la Juve qui avait déjà mardi, à Séville, concédé l’ouverture du score avant de renverser le match, n’a pas réussi à rééditer cette performance sur la pelouse de Luigi-Ferraris ce dimanche. Pire, les hommes d’Allegri ont totalement coulé, atteignant la pause avec trois buts encaissés, une première depuis avril 2004 ! Les Bianconeri ont été surpris immédiatement par une équipe du Genoa généreuse, et dangereuse par sa fraîcheur et sa vitesse d’exécution.
Pendant ce temps, l’Atalanta Bergame a enchaîné un sixième succès, le huitième sur les neuf derniers matches de Serie A (un nul) en s’imposant sur la pelouse de Bologne (0-2) Sur une ouverture d’Alejandro Gómez, Andrea Masiello, excentré à droite de la surface, a armé une volée croisée sans contrôle superbe (15e) pour l’ouverture du score. Puis Alejandro Gómez a délivré une seconde passe décisive, quand Kurtić reprenait son corner de la tête (68e). L’Atalanta s’installe au cinquième rang de Serie A.
Crotone a cru décrocher son second succès de la saison, après un but opportuniste de Falcinelli (43e). Mais le milieu de la Sampdoria Bruno Fernandes a égalisé (72e), pour obtenir le match nul (1-1). Après deux défaites de suite, Cagliari s’est pour sa part repris contre l’Udinese, grâce à des buts de Farias (35e) et de Sau (58e), contre une réalisation de l’ancien Bastiais Seko Fofana (51e).
La Roma a tremblé
Mise sous pression par l’AC Milan, vainqueur samedi d’Empoli (1-4), l’AS Roma se devait de gagner face au relégable Pescara, dans la soirée (20H45). Les Giallorossi se sont fait peur après avoir contrôlé la majeure partie de la rencontre, qu’ils ont finalement remportée (3-2). Edin Džeko a démarré fort en inscrivant un doublé de renard des surfaces (7e et 11e). Le Bosnien, qui marche sur l’eau cette saison, en est à 17 réalisations en 18 matches toutes compétitions confondues. Après la réduction du score de Memushaj (60e), Perotti a refait le break sur penalty (69e). La Louve s’est ensuite fait souffrir inutilement en encaissant un but de Caprari, une volée suite à un centre mal dégagé (74e). Dans la douleur, les joueurs de Luciano Spalletti renouent avec le succès et pointent à quatre longueurs de la Juventus, une semaine après leur surprenante défaite face à l’Atalanta (2-1).
Naples rate le coche
Lundi, il y avait encore deux matches au programme, pour clôturer cette quatorzième journée. Septième, Naples voulait revenir sur le peloton de tête. C’est manqué. A domicile (19H00), le Napoli a été tenu en échec par Sassuolo (1-1). S’ils sont en passe de se qualifier pour les 8es de finale de la Ligue des champions, les Partenopei n’ont gagné que sept matches sur leurs 14 disputés en Serie A cette saison. Ce lundi soir, le club Napolitain a pourtant largement dominé son adversaire. Les locaux ont ouvert le score juste avant la pause avec une frappe enroulée du droit d’Insigne, déjà auteur d’un doublé contre l’Udinese la semaine dernière. Consigli a empêché Gabbiadini (53e et 90e) de marquer. Il a permis à son équipe, qui a aussi été sauvée par son poteau à la 90e+3, de rester dans le match alors qu’elle n’avait pas tiré une seule fois au but avant la pause. En crise après quatre défaites de suite en Championnat, éliminés de la Ligue Europa, Sassuolo a donc réussi à prendre un point miraculeux. Missiroli a vu sa tête échouer sur le haut de la barre (64e) mais c’est Defrel qui a égalisé. Le Français, formé par Châtillon, a inscrit le sixième but de sa saison en Serie A, d’une volée après un centre parfait de Gazzola venu de la droite.
L’Inter dompte la Fiorentina
En soirée (20H45), pour l’ultime rencontre de cette journée. Les mains derrière les oreilles, évidemment. Quand il fait trembler les filets après un joli numéro personnel dans la surface, Mauro Icardi délivre sa spéciale aux supporters de l’Inter. Il y a encore un mois, l’attaquant Argentin aurait reçu des insultes en retour et vu des banderoles pas vraiment accueillantes du type « Mercenaire » ou « Infâme » . Mais là, le public exulte. Comme lorsqu’il plante le doublé dans le temps additionnel. La vérité, c’est que depuis la parution mi-octobre de son autobiographie, au moins malavisée, si ce n’est irresponsable, Icardi a marqué huit fois ! Dont deux buts face à la Fiorentina, lors d’une soirée aussi prolifique que déroutante, qui restera comme le premier succès de Stefano Pioli sur le banc des Nerazzurri. 3-0 en vingt minutes Des occasions, il y en a eu à foison, et des deux côtés. L’armada offensive interiste s’éclate dans la défense adverse et enquille les buts : 3-0 en même pas vingt minutes ! D’abord, une grosse frappe sous la barre de Marcelo Brozović (3e). Puis un centre au cordeau de son compatriote, Ivan Perišić, mal négocié par le gardien Tătărușanu, qui fait le bonheur d’Antonio Candreva (9e). Et enfin, Icardi fait danser Gonzalo Rodríguez sur un crochet extérieur pour s’ouvrir le chemin des cages (19e). Pourtant, le match est loin d’être plié. En face, la Fiorentina enchaîne les occasions et finit par être récompensée lorsque Nikola Kalinić s’échappe dans le dos de la défense (36e). Mais l’expulsion de Gonzalo Rodríguez, juste avant la mi-temps, pour une faute par derrière en position de dernier défenseur, tombe très mal pour les hommes de Paulo Sousa. La Fio a les occasions pour égaliser. Même réduite à dix, elle continue de mettre à contribution Samir Handanovič en seconde période. Plusieurs fois décisif, le gardien finit par se faire trouer en plongeant à contretemps devant Josip Iličić (62e). Alors à 3-2, l’Inter fait ce qu’elle sait faire de mieux pour ne pas se faire rejoindre : Se ruer vers l’avant. Stefano Pioli prenant quand même soin de faire entrer Felipe Melo, qui joue les déménageurs devant l’arrière-garde interiste. Quand João Mário manque l’immanquable au bout d’un énième contre, on se dit que la Fiorentina va finir par faire craquer son hôte. Finalement, Icardi tire le rideau en marquant dans le temps additionnel.
Statistiques clés:
400 – Daniele De Rossi a disputé son 400e match en Série A, tous avec son club de cœur.
3 – L’Inter n’avait plus marqué trois dans les 19 premières minutes depuis un match de Serie A en Janvier 1990: 2 réalisations de Matthäus et un but de Klinsmann contre Bologne.
L’homme de la journée:
Mauro Icardi (Attaquant de l’Inter Milan): Il marque un but de très grande facture et réussit à conclure les débats en s’offrant en fin de partie un doublé. Il rejoint Džeko en tête du classement des buteurs. Il est la finalité offensive d’une équipe qui produit beaucoup, toujours dans l’action, par opposition à d’autres moments cette saison.
Le flop de la journée:
Luca Mazzitelli (Milieu de terrain de Sassuolo) : Une nuit compliquée pour lui en présence d’un Hamšík, joueur d’une autre planète.
La déclaration:
Stefano Pioli (Entraîneur de l’Inter Milan): « Optimale, surtout la première demi-heure avec un rythme élevé. Nous y avions mis une belle intensité et nous avions bien quadrillé le terrain. Ce n’est jamais facile de marquer trois buts en si peu de temps, en quasiment un quart d’heure. Nous avons besoin de montrer notre supériorité, de rester plus compacts, et ce soir nous nous sommes assez étirés et cela nous a causé quelques problèmes. Nous devions tuer le match plus tôt. La Fiorentina a eu des possibilités et ils se sont montrés très courageux, je suis resté avec quatre joueurs offensifs, et nous avons maintenu un équilibre. Je respecte la générosité de mes joueurs, nous avons gagné grâce à eux et dès demain, nous travaillerons pour améliorer les points négatifs. Ce n’est pas normal qu’actuellement, nous ne jouons pas en nous sentant libérés et positifs, nous sommes encore dans une période compliquée, et nous devons avoir la force mentale pour réagir, pour rester lucides et compacts. Nous avions été plus compacts face au Milan ».
Les résultats complets:
TORINO-CHIEVO 2-1 [35′, 38′ Falque (T), 85′ Inglese (C)]
EMPOLI-MILAN 1-4 [15′, 77′ Lapadula (M), 17′ Saponara (E), 61′ Suso (M), 64′ csc. Costa (M)]
PALERMO-LAZIO 0-1 [31′ Milinković-Savić (L)]
GENOA-JUVENTUS 3-1 [3′, 13′ G. Simeone (G), 29′ csc. Alex Sandro (G), 82′ Pjanić (J)]
CROTONE-SAMPDORIA 1-1 [43′ Falcinelli (C), 71′ Fernandes (S)]
CAGLIARI-UDINESE 2-1 [35′ pen. Farias (C), 51′ Fofana (U)]
BOLOGNA-ATALANTA 0-2 [15′ Masiello (A), 68′ Kurtić (A)]
ROMA-PESCARA 3-2 [7′, 10′ Džeko (R), 60′ Memushaj (P), 71′ Perotti (R)]
NAPOLI-SASSUOLO 1-1 [42′ Insigne (N), 82′ Defrel (82′)]
INTER-FIORENTINA 4-2 [3′ Brozović (I), 9′ Candreva (I), 19′, 90’+1′ Icardi (I), 37′ Kalinić (F), 62′ Iličić (F)]
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