Avec sa défaite en demi-finale d’Europa League jeudi soir face à l’Atlético Madrid, Arsenal est éliminé de toute compétition en dehors de la Premier League. Une saison blanche attend les Gunners qui vont tenter de consolider leur 6e place en championnat. Arsène Wenger s’imaginait probablement de meilleurs adieux, lui qui a tant apporté au club.
Une dernière saison en dents-de-scie
Wanda Metropolitano, jeudi soir dernier. Alors qu’il ne reste que quelques minutes à jouer, l’Atlético mène toujours 1 à 0 face à des Gunners incapables de se montrer réellement dangereux. Arsène Wenger, comme à son image, ne lâche rien et pousse ses troupes jusqu’au bout. Malheureusement pour lui et ses joueurs, le score en reste là et Arsenal se retrouve radié de la dernière compétition qui rendait sa fin de saison attractive. En effet, éliminé en FA Cup, défait en finale de la League Cup par Manchester City et hors du coup en championnat, l’Europa League était le dernier espoir du club de revoir la Ligue des champions l’an prochain, et un cadeau d’adieu idéal pour Arsène Wenger, lui qui n’a jamais remporté de titre européen avec Arsenal.
Au lieu de cela, le club se dirige vers une deuxième saison consécutive sans disputer la C1 et donne du relief au fait que cette équipe ne parvient plus à jouer les premiers rôles sur les scènes nationale et européenne. Ces mauvais résultats ont poussé les supporters qui s’impatientaient, à se montrer de plus en plus nombreux à demander la démission de l’entraîneur via le célèbre slogan « Wenger Out ». Et ils ont finalement été entendus.
Poussé vers la sortie
Lors d’une conférence de presse tenue fin avril, Arsène Wenger a annoncé pour justifier son départ en fin de saison que « ce n’était pas vraiment [sa] décision« . Il est donc sous-entendu ici qu’il aurait probablement accepté de continuer son aventure londonienne, mais ses dirigeants sous la pression, ont fini par lui demander de partir cet été. La saison dernière déjà, Arsenal échouait à se qualifier pour disputer la C1, mais la victoire face à Chelsea en finale de la FA Cup avait accordé un sursis à l’entraineur français. Cependant, la nouvelle désillusion de cette saison ratée aura définitivement eu raison de lui. Après l’annonce de son départ, Arsène Wenger a reçu de nombreux hommages, de par ses propres supporters tout d’abord, entonnant quelques (timides, certes) chants à sa gloire lors du match à domicile face à West Ham, mais surtout à Old Trafford, où accompagné de son « ennemi » José Mourinho, il a reçu un trophée d’honneur des mains de son éternel rival: le légendaire Sir Alex Ferguson. L’occasion de constater que personne n’a oublié ce qu’il a accompli durant son passage sur le banc des Gunners.
Arsene Made Arsenal
Car Arsène Wenger à Arsenal c’est avant tout l’histoire d’un homme qui a transformé un club pour l’amener dans le haut de la hiérarchie du monde du football. Lorsqu’il débarque à Londres en provenance du Japon en 1996, le fait de nommer un entraîneur étranger et inconnu en Angleterre à la tête du club donne lieu à l’incompréhension de certains médias, titrant même « Arsene Who ?« . C’est donc déjà sous pression qu’il débute sa fabuleuse épopée sur le banc des Gunners. Mais Wenger arrive avec ses convictions et ses idées, et il est convaincu que les joueurs étrangers peuvent parfaitement s’intégrer dans son équipe et ce championnat. Résultat: pour sa deuxième saison à Arsenal il réalise le doublé coupe-championnat, et lors de la fabuleuse saison 2003-2004, baptisée « saison des invincibles« , Arsenal remporte le championnat tout en restant invaincu. Une performance majuscule, qui fait rentrer un peu plus le club londonien dans l’histoire.
Une saison brillante accomplie avec un nombre important de joueurs étrangers au sein de l’effectif, et particulièrement Français (Henry, Vieira ou Pirè, pour ne citer qu’eux), qui va définitivement changer les mentalités en Angleterre, dont les équipes vont peu à peu se tourner vers les championnats étrangers pour affiner leurs recrutements. Deux ans plus tard, Wenger est même tout prêt d’amener Arsenal sur le toit de l’Europe lorsqu’il qualifie le club pour la première finale de Ligue des champions de son histoire. Malheureusement pour lui, lors de ce match disputé au Stade de France face au FC Barcelone, Arsenal s’incline 2 buts à 1. La suite est moins glorieuse pour Arsène Wenger.
Une régression significative
La lente descente d’Arsenal ces dernières années est symbolisée par le changement de stade. Après le déménagement du stade de Highbury vers le tout récent Emirates Stadium, c’est la ferveur des supporters et des joueurs qui s’en est allée. Incapables de retrouver des leaders tels Vieira sur le terrain, et des légendes comme Henry, les Gunners ne parviennent plus à se battre pour le titre en championnat et se contentent pendant de nombreuses saisons de finir dans le Top 4 du championnat synonyme de qualification en C1. Arsène Wenger a habitué les supporters à mieux, et ces derniers le font entendre. Les dirigeants décident donc que cet été, il est temps de tourner une page d’histoire en changeant d’entraîneur. Son départ cet été est donc aussi le départ de l’homme qui a forgé la nouvelle réputation de ce club. Un nouveau standing accompagné d’attentes devenues un peu trop lourdes à porter dernièrement. Mais une chose est sûre: même sans titre cette saison, il s’en ira comme une légende.
Crédits photo à la Une: I3o