Après l’Euro de football et les Jeux olympiques de Tokyo, officiellement reportés, c’est au tour du grand évènement sportif du mois de juillet d’être mis sur la sellette à cause du coronavirus Covid-19. Même si, pour le moment, aucune décision n’a été arrêtée, plusieurs scénarios sont envisagés pour l’édition 2020 du Tour de France, y compris celui d’une course à huis clos, solution qui émeut le public comme les acteurs de la Grande Boucle.
Tous les scénarios sont encore possibles pour le Tour 2020
Le sort des grands évènements sportifs est scellé progressivement, et c’est maintenant celui du Tour de France dont il est question. Quelle que soit la solution adoptée, il ne faut de toute façon plus s’attendre à un Tour se déroulant dans des conditions normales. À l’antenne de nos confrères de France Bleu, la ministre des Sports Roxana Maracineanu a déclaré que tous les scénarios sont actuellement à l’étude: le premier est l’annulation pure et simple de l’épreuve, chose qui n’est arrivée que pendant les guerres mondiales et que bien sûr tout le monde veut éviter au maximum. Une autre solution est le report de la course et, dernière option, plus inattendue, le maintien du Tour, mais à huis clos: une solution qui fait débat mais qui est sérieusement envisagée.
Un Tour de France sans public est-il encore le Tour de France ?
Une Grande Boucle sans spectateurs pour encourager les coureurs, et uniquement visible à la télévision ? Cette solution surprenante présente quelques avantages: comme le rappelle la ministre, le modèle économique du Tour n’étant pas fondé sur la billetterie mais sur les droits de retransmission à la télévision et dans les médias, un tel choix serait économiquement viable pour l’organisateur, l’ASO. Toutefois, sachant que le Tour de France est l’un des évènements sportifs les plus populaires et que l’ambiance chaleureuse au bord des routes fait son succès, beaucoup ont du mal à imaginer la course privée de son public, d’autant que le problème économique demeure en ce qui concerne les villes-étapes: pour elles, le Tour est une fantastique vitrine et l’occasion d’un beau retour sur investissement grâce au drainage d’un large public qui fait fonctionner l’économie locale.
Chaque année on attend 10 à 12 millions de spectateurs, aussi l’idée est-elle plutôt mal accueillie par les maires concernés ainsi que par les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration. Une autre objection est la difficulté à mettre en place de telles mesures: impossible en effet d’interdire l’accès au public tout au long des 3 470 km de l’épreuve. Aussi, la restriction ne concernerait-elle que les zones où le public est généralement dense: départs, arrivées et cols. Sera-ce suffisant et raisonnable si le contexte épidémique est encore d’actualité ?
Une décision attendue le 15 mai
ASO (Amaury Sport Organisation) a déclaré se laisser jusqu’au 15 mai pour prendre sa décision, en sachant que cette dernière dépendra fortement des autorités françaises. En effet, l’organisation de l’épreuve, et notamment sa sécurité, est dépendante des forces de l’ordre, et donc de l’État. Ce sont en effet plus de 29 000 gendarmes, policiers et pompiers qui se déploient tout au long de l’épreuve. De même, bien que les considérations sportives seront prises en compte, tout comme les différentes implications pour les multiples acteurs de la Grande boucle, la priorité sera naturellement la sécurité, spécialement en matière sanitaire, et la décision finale sera en grande partie fonction des mesures édictées par le gouvernement selon l’évolution de l’épidémie.
Pour rappel, le report du Giro qui devait se dérouler en mai est déjà acté, même si, pour l’heure, les nouvelles dates ne peuvent être connues. La Vuelta quant à elle, plus tardive, devrait bien se dérouler la deuxième quinzaine d’août, ce qui de facto interdit tout report de la Grande Boucle en août.
Crédits photo à la Une: filip bossuyt