Qui pouvait l’imaginer ? Alors que Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) pointait à 57 secondes de son compatriote et maillot jaune Primoz Roglic (Jumbo-Visma) avant le chrono individuel de la Planche-des-Belles-Filles, le jeune coureur de 21 ans a tout renversé en remportant l’étape, en s’emparant à la fois du maillot jaune et du maillot à pois et en devenant le plus jeune vainqueur de la Grande Boucle de l’après-1945. Une récompense finalement très juste après un Tour de France passé à attaquer et à tenter de dynamiter le train jaune et noir de la Jumbo-Visma.
Pogacar justement récompensé de son audace
Il était peut être le seul à y croire. Tadej Pogacar a écrit une page formidable de l’histoire du Tour de France en décramponnant Primoz Roglic de son piédestal. Le jeune Slovène de 21 ans a encore une fois couru sans complexe, appuyant très fort sur les pédales dans les dernières rampes à plus de 20% de la montée de la Planche-des-Belles-Filles, pour finalement arriver tout là-haut, au septième ciel. Cet authentique exploit vient récompenser un Tour où personne ne l’avait vraiment vu venir. Roglic prenait toute la lumière et Pogacar perdait même plus d’1 minute 20 sur le train des favoris dans une bordure vers Lavaur. Pourtant Pogacar n’a jamais douté.
S’il ne disposait pas de l’armada de la Jumbo-Visma à ses côtés, le jeune slovène pouvait compter sur son talent pour devenir un véritable poison. Impressionnant dans les Pyrénées, où il parvint en grande partie à refaire son retard, vainqueur de deux étapes à Laruns et au sommet du Grand Colombier, Pogacar a donc tout fait valdinguer à la veille de l’arrivée sur les Champs-Élysées. Il était pourtant un inconnu du grand public malgré sa troisième place lors de la Vuelta l’année passé, derrière le vainqueur… Primoz Roglic. Le nouveau lauréat du Tour de France n’avait pas envie d’attendre. Même si un avenir radieux s’ouvre à lui, une occasion de remporter le Tour de France ne peut se saborder. Surtout lorsque l’on dispose d’un tel culot.
Pour Roglic, une déception à la hauteur des attentes qui l’entouraient
Si l’exploit de son compatriote n’était attendu de personne, la défaillance de Primoz Roglic était tout autant imprévisible. Et pourtant. Grand favori sur la ligne de départ, le lauréat du dernier Tour d’Espagne n’est jamais parvenu à faire de réelles différences en montagne sur son premier rival, Tadej Pogacar. Au contraire, ce dernier lui a bien souvent causé des soucis, même si Roglic parvenait la plupart du temps à prendre sa roue.
Domination en trompe l’oeil ? Trop plein de pression ? Cassure psychologique au moment de terminer le job ? Peur des capacités de Pogacar ? Un peu de tout cela ? Les causes de la défaillances de Primoz Roglic peuvent être multiples. S’il s’emparera finalement de la seconde place du classement général, environ 1 minute derrière Pogacar, Primoz Roglic a manqué une très belle occasion d’apposer sa marque dans l’histoire du cyclisme. Déjà troisième du général en 2018, la déception pour Roglic sera finalement à la hauteur des attentes l’ayant entouré avant le grand départ à Nice.
Richie Porte complète le podium
À noter le très beau contre-la-montre de Richie Porte (Trek-Segafredo), qui profite de la défaillance complète de Miguel Angel Lopez (Astana) dans la montée vers la Planche-des-Belles-Filles pour se frayer une place sur le podium du Tour de France.
Crédits photo à la Une: Petar Milošević