Michael Schär, exclu du Tour des Flandres dimanche pour avoir jeté un bidon hors zone de collecte, est revenu sur la polémique dont il fait l’objet. Il reproche à l’UCI de dénaturer le cyclisme.
Le lendemain de son exclusion du Tour des Flandres, remporté par Kasper Asgreen, Michael Schär (AG2R-Citroën) ne décolère pas. Sur son compte Instagram, l’ancien coureur du Team CCC s’est targué d’un long et vigoureux message à l’attention des commissaires de la course, critiquant les règles que ces derniers doivent appliquer depuis le 1er avril, date d’entrée en vigueur d’une nouvelle réforme du cyclisme diligentée par l’UCI.
Michael Schär n’entend pas se laisser faire
Outre l’interdiction de diverses positions aérodynamiques sur le vélo – notamment la controversée et plébiscitée « position Mohoric » – cette réforme du cyclisme international prévoit également l’apparition d’un « cyclisme vert ». A ce titre, l’UCI avait décidé de mettre à mal une tradition ancienne et institutionnalisée dans le monde de la Petite Reine: le jet de bidon durant la course. Ce dernier – en général à destination d’un spectateur, souvent d’un enfant – semblait quelque peu cimenter le cyclisme professionnel avec le cyclisme amateur, faisant du vélo un sport populaire par excellence. C’est pourtant ce qui a coûté la place de Michael Schär sur le Tour des Flandres dimanche.
Ton solennel et anecdote personnelle
La réponse de Michael Schär était donc toute trouvée: mettre en avant la tradition du jet de bidon, générateur de vocations, tout en rejetant, implicitement, l’entreprise de démolition de l’UCI vis-à-vis de ces mêmes traditions.
Chère UCI. Je m’en souviens comme si c’était hier. Mes parents nous ont conduits, ma sœur et moi, au Tour de France 1997 dans le Jura. Nous sommes allés jusqu’au parcours et avons attendu pendant des heures au milieu de la foule. Finalement, la caravane publicitaire est arrivée et nous avons tous attrapé quelques friandises […] Je ne voulais plus rien d’autre dans ma vie que de devenir moi-même un cycliste professionnel. J’ai reçu le bidon d’un pro […] Maintenant, je suis l’un de ces pros qui courent à travers tous les spectateurs heureux. Pendant les moments calmes de la course, je garde toujours mon bidon jusqu’à ce que je voie des enfants au bord de la route […]. »
La réponse de Michael Schär, après son exclusion du Tour des Flandres par des commissaires de l’UCI
Qu’importe, ce long message ne change pas diamétralement la donne: Michael Schär demeure privé cette année du Monument flandrien, course mythique pour laquelle il s’est entraîné tout l’hiver de manière à accompagner son leader, Greg van Avermaet (troisième de l’épreuve). Reste que l’amertume générée par cette affaire marquera à coup sûr la carrière du vétéran suisse (34 ans).