Après vous avoir présenté le kit de survie du fan de football durant la crise du coronavirus Covid-19, la rédaction d’Au Stade a choisi de s’intéresser aux suiveurs du cyclisme, plus précisément à ceux parmi ces derniers qui sont également pratiquants. Ainsi, comment conjuguer au mieux confinement et pratique du vélo ? Éléments de réponse.
Depuis de nombreuses semaines, le monde est ravagé par une pandémie sans précédent: la diffusion à grande échelle d’une maladie infectieuse et virale, le virus Covid-19. En ce sens, à la vue de systèmes de santé qui se sont révélés vulnérables, cette pandémie a engendré une véritable crise sanitaire à travers le monde, tant dans les pays orientaux qu’occidentaux. Ainsi, depuis l’allocution du Président de la République Emmanuel Macron le 16 mars dernier, un confinement généralisé a été décrété en France, en métropole comme dans les territoires d’outre-mer. Un seul mot d’ordre prime depuis cette date: restez chez vous.
Si la rédaction d’AuStade.fr n’entend en aucun cas remettre en cause cette consigne, la plus efficiente à ce jour pour lutter contre la pandémie et faciliter le travail du personnel soignant, il convient cependant de s’intéresser au cas des sportifs, ici plus précisément à celui des cyclistes: comment gérer au mieux la période du confinement en tant que cycliste, pour ainsi dire articuler au mieux sport et lutte contre le Covid-19 ?
Privilégier le cyclisme à la maison
Cela se conçoit aisément: le cyclisme est un sport de plein air reposant sur le principe de l’effort sous découverte, c’est-à-dire de faire du sport tout en profitant des bénéfices d’une activité outdoor: sillonner les routes locales et découvrir de nouvelles contrées inexplorées jusqu’alors. Dès lors, pratiquer le cyclisme en intérieur semble contradictoire. Car il semble pertinent de le marteler: en cette période de confinement, l’activité sportive traditionnelle en plein air, qu’elle soit individuelle ou collective, est interdite, comme l’a précisé à nouveau ce lundi soir le Premier ministre Édouard Philippe – et comme le dispose l’article 3 du décret n°2020-293 publié au Journal officiel ce mardi matin.
Ainsi, restez chez soi rime avec faire du sport chez soi. Dans le cas du cyclisme, si volonté de poursuite de la pratique sportive il y a, le vélo d’appartement (pour le cyclotouriste) et le home trainer (pour le cyclosportif) semblent les biais les plus adéquats pour conjuguer au mieux vélo et confinement. Cependant, il faut noter que ces deux outils ne répondent ni aux mêmes exigences ni aux mêmes degrés de pratique. En effet, le vélo d’appartement permet de garder la forme, notamment brûler des graisses et lutter contre la sédentarisation (qui plus est depuis que les salles de sport ont baissé rideau), et s’adresse tout particulièrement aux cyclotouristes, c’est-à-dire les « cyclistes du dimanche »: ceux pour qui l’activité cycliste est un loisir, en d’autres termes un sport de détente concourant au renforcement du lien social (notamment celui familial).
De l’importance du home trainer pour les cyclosportifs
En parallèle du très traditionnel vélo d’appartement, le home trainer prend place. Son utilisation renvoie à une pratique et une vision du cyclisme foncièrement différentes, si ce n’est opposées, tant il répond à l’exigence d’une toute autre catégorie de pratiquants; les cyclosportifs. Cette classification demeure disparate et revêt de nombreuses autres sous-classifications: le coureur amateur (le fameux « coursier »), le coureur amateur élite (le très haut niveau amateur) et le coureur élite professionnel (les coureurs cyclistes professionnels). Tous ont un même point commun: la pratique du cyclisme en compétition, mais à des degrés de pratique différents.
Or, ces cyclosportifs voient au prisme du confinement une période charnière, difficile à négocier: l’interdiction des sorties d’entraînement classiques, en plein air, rime avec une perte (peu ou prou sensible) des capacités physiologiques, c’est-à-dire une décroissance musculaire. Le home trainer s’avère donc dans ce cas indispensable pour garder le rythme voire pour limiter la perte de performance, qui plus est parce que la période que constitue le confinement semble vouée à s’étendre dans le temps en France – jusqu’à début mai dans le meilleur des scénarios, alors que les courses amateurs ne reprendront qu’à partir du 1er juin, a d’ores et déjà annoncé la Fédération française de cyclisme. Il demeure donc urgent pour les cyclosportifs qui ne sont pas équipés d’un home trainer de s’en procurer un, notamment en ligne via des sites e-commerce spécialisés comme Bikester (les vélocistes traditionnels, magasins physiques, étant fermés jusqu’à nouvel ordre).
S’aérer et pratiquer le cyclisme en extérieur ?
Si l’activité sportive, y compris cycliste, doit donc être majoritairement pratiquée indoor, la possibilité de s’aérer et faire du sport à l’extérieur subsiste, mais sous certaines conditions peu ou prou drastiques. En effet, le discours d’Emmanuel Macron daté du 16 mars dernier, annonçant l’avènement du confinement en France, revêtait un écueil majeur; celui d’être bien trop peu descriptif quant aux « cas particuliers » pouvant faire l’objet de dérogations. En effet, l’article 1er du décret n°2020-260 disposait que des « déplacements brefs, à proximité du domicile, liés à l’activité physique individuelle des personnes » étaient autorisés malgré le confinement; de quoi ouvrir la porte à de nombreuses interprétations différentes et donc, par la même occasion, aux incivilités et malveillances. Le décret n°2020-293 publié ce mardi, faisant suite au discours d’Édouard Philippe d’hier soir, avait donc la volonté de resserrer quelque peu l’étau et d’estomper le manque de clarté du précédent décret.
Par conséquent, tant pour le cyclotouriste que pour le cyclosportif, demeure la possibilité de pratiquer le cyclisme en extérieur « dans la limite d’une heure quotidienne et dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile« , et ce, en individuel. L’occasion de potentiellement prendre l’air en vélo électrique, sans pour autant perdre de vue l’essentiel: le confinement doit être respecté à la lettre et le travail du personnel soignant doit être facilité. La pratique sportive doit avant tout être indoor, et, si elle vient à être réalisée en extérieur, doit demeurer fondamentalement brève et proche du domicile, suivant les dispositions du décret n°2020-293 précédemment cité. En ce sens, le mot d’ordre reste le même: restez chez vous.
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