De plus en plus d’académies de football proposent à leurs jeunes adhérents des parties d’échecs dans le cadre de l’entraînement tactique et stratégique. C’est aussi le cas de certains établissements destinés à former des entraîneurs. L’objectif ici est d’améliorer le processus de prise de décision, la lecture du jeu, l’analyse d’après-match et le sens de l’anticipation. Dossier.
Les similitudes entre le foot et les échecs
Les échecs et le football partagent plusieurs points communs. Il s’agit de jeux imprévisibles et complexes, qui se jouent sur la durée. L’échiquier s’apparente au terrain. Aux échecs, chaque pièce prend place dans sa position, avec un schéma de déplacement bien défini. Au foot, chaque joueur occupe un poste et doit bouger en fonction de la tactique mise en place par l’entraîneur, en fonction des scénarios du match et de l’adversaire.
Dans les deux jeux, l’opposition a le même nombre de pièces/joueurs, avec séquences d’attaque, de défense, de temporisation, etc. Au foot, les défenseurs et les milieux défensifs (surtout) sont exposés au carton rouge et donc à l’expulsion. L’entraîneur devra donc ajuster sa tactique pour composer avec l’infériorité numérique. Aux échecs, les joueurs sont constamment en supériorité ou infériorité numérique, ce qui impose là encore des ajustements.
Côté objectifs, les joueurs d’échecs doivent monter sur l’échiquier et détrôner le roi adverse. Au foot, il faut également remonter le terrain pour mettre le ballon au fond des filets. Aux échecs comme au football, chaque joueur et/ou entraîneur affiche un style de jeu qui lui est propre. Certains sont patients, suivent une stratégie de jeu élaborée et recherchent une opportunité ou une faille claire dans le système de jeu adverse pour percer. D’autres préféreront un jeu plus direct, à la verticale, que ce soit sur le plateau ou le terrain, avec le risque de contre-attaque. Enfin, les deux jeux reposent sur une concentration permanente et à toute épreuve.
Les échecs, pour enseigner la tactique aux plus minimes et cadets
De l’aveu des éducateurs et entraîneurs de football, les benjamins, les minimes et les cadets ont souvent des difficultés à s’intéresser et à assimiler la partie « théorique » du football. Ils préfèrent tous la pratique, avec ballon. Les échecs sont donc un moyen ludique, divertissant et efficace pour contourner ce problème. Les échecs sont une piste intéressante à explorer pour enseigner aux jeunes footballeurs le jeu sans ballon, l’analyse des déplacements de l’adversaire et, plus généralement, la hauteur de vue et la prise de recul pour saisir certains aspects du jeu. Plus concrètement, les échecs peuvent améliorer certaines compétences clés chez le jeune footballeur:
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- L’accélération de la vitesse de la prise de décision;
- Le choix de la meilleure option de passe à réaliser lors du démarrage d’une attaque;
- L’amélioration de la concentration tout au long du match;
- L’identification des failles dans le jeu de l’adversaire, notamment auprès des défenseurs et du gardien de but qui ont une vision d’ensemble sur le positionnement de l’équipe adverse.
Enfin, notez que dans les deux jeux, le contrôle du milieu de terrain/échiquier est souvent la clé pour remporter la partie. Vous êtes joueur, éducateur ou entraîneur ? N’hésitez pas à acheter jeu d’échec pour passer un cap sur le plan tactique et stratégique !
Le football et les échecs: c’est aussi une question de fair play
Le football et les échecs cherchent à véhiculer des valeurs de paix, de solidarité, de respect de l’adversaire et d’esprit sportif. Seulement voilà… les échecs y arrivent (beaucoup) mieux que le football. L’enseignement du jeu d’échecs et de ses valeurs aux jeunes footballeurs peut être un moyen intéressant de les initier très tôt aux vertus du sport pour canaliser leur énergie et éviter l’agressivité excessive. Dans le code des échecs de la Fédération Internationale des Echecs (FIDE), l’article 12, section 1, explique que « les joueurs ne doivent prendre aucune mesure susceptible de discréditer le jeu d’échecs ».
Bouclons ce petit comparatif avec cette citation rocambolesque d’un grand attaquant allemand, un certain Lukas Podolski: « Le football, c’est comme les échecs, seulement il n’y a pas de dés ».