Après une saison régulière pleine de rebondissements, une nouvelle période a commencé : les playoffs. On laisse de côté tout ce qui s’est passé pendant l’année, la seule chose qui importe maintenant, c’est la victoire. Retour sur ce premier tour où surprises et péripéties nous ont tenu en haleine.
Toronto Raptors (1) vs Washington Wizards (8) : 4-2
Depuis le temps qu’on attendait Kyle Lowry et DeMar DeRozan à un vrai niveau playoffs, on y a enfin eu droit ! 17.2 points (à 47.4% au tir et 43.6% à 3 points), 4.8 rebonds, 8.3 passes et 2 interceptions pour le meneur, 26.7 points (à 43.6% au tir et 38.5% de loin), 3.3 rebonds et 4.8 assists pour l’ailier. Il a même dépassé la barre des 32 points sur trois des six matchs. Côté Wizards, c’est John Wall qui n’est pas descendu sous les 23 points, ni les huit passes d’ailleurs. Au final, il termine avec 26.0 points de moyenne, accompagnés de 5.7 rebonds, 11.5 assists, 2.3 interceptions et 1.3 contre.
Les bémols, ce sont ses 4.5 pertes de balle par match, beaucoup trop pour un meneur de son calibre, et un très faible pourcentage de réussite à longue distance : seulement 19.0% de réussite, 4/21 sur les six matchs. John Wall n’a pas été incisif, même si ses stats sont plutôt bonnes. Idem pour son compère Bradley Beal, qui a été bon sans être brillant. 23.2 unités par match à 45.4% au tir et 46.7% à trois points, 3.3 rebonds et 2.8 passes et 1.2 vols de ballons, c’est correct sur le papier mais moins sur le terrain. Toronto s’impose grâce à son collectif et c’est ce qui fait sa force car Dwane Casey gère très bien ses joueurs. 2018 est-elle enfin l’année des Raptors ?
Cavaliers Cavaliers (4) vs Indiana Pacers (5) : 4-3
Alors que c’était la série qui semblait la plus déséquilibrée, c’est finalement une de celles qui aura offert le plus de suspens. Les Cavs ont galéré, et heureusement qu’un certain LeBron était là (34.4 pts, 10.0 reb, 7.7 ast, 1.4 stl, 1.0 blk), leader des siens dans toutes les catégories statistiques. Preuve du manque de collectif à Cleveland ? Aucun de ses coéquipiers n’a marqué plus de vingt points en un match. James était obligé de se démener à chaque fois pour que les siens remporte le match. Il a marqué trois fois plus de points que le deuxième meilleur marqueur de l’équipe, Kevin Love, et distribué presque cinq fois plus de passes décisives que le deuxième meilleur passeur, Jeff Green. Il faut dire qu’avec Tyron Lue comme coach, ce n’est pas évident.
Il est évident que celui-ci se repose beaucoup trop sur LeBron et fonctionne avec des rotations étranges (beaucoup de minutes sans un meneur sur le terrain). De leur côté, les Pacers ont surpris tout le monde, quasiment personne ne les voyait prendre plus de deux matchs, et au final ils sont passés tout près de créer l’exploit. Victor Oladipo nous a vendu du rêve (22.7 pts, 8.3 reb, 6.0 ast, 2.4 stl, 0.4 blk), Bojan Bogdanovic a livré quelques bonnes prestations (12.4 pts, 3.4 reb, 1.9 ast, 0.9 stl) et Lance Stephenson (10.4 pts, 2.7 reb, 2.9 ast) a sûrement du causer quelques cauchemars à LeBron. La clé du succès, c’est surtout un collectif huilé à la perfection, avec sept joueurs à plus de dix points de moyenne durant cette série. Le futur s’annonce de bonne augure dans l’Indiana. Quand aux joueurs de l’Ohio, il va falloir se ressaisir avant d’affronter les Raptors.
Philadelphia Sixers (3) vs Miami Heat (6) : 4-1
Six ans après leur dernière apparition en playoffs, les Sixers étaient attendus au tournant. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils n’ont pas déçu. Seulement cinq matchs pour plier la série, face à un Heat combattant tout de même. Encore une fois, le collectif a été la clé du succès. On retrouve six joueurs à plus de dix points de moyenne (J.J. Redick, Joel Embiid, Ben Simmons, Marco Belinelli, Dario Saric et Ersan Ilyasova). Ben Simmons (18.2 pts, 10.6 reb, 9.0 ast, 2.4 stl, 0.6 blk) est déconcertant de facilité, comme s’il jouait dans la ligue depuis dix ans. Une vision du jeu incroyable, des skills de meneur dans un corps de poste 4. Joel Embiid n’avait pas joué les deux premiers matchs à cause d’un coup à l’orbite oculaire.
Frustré d’être mis de côté, il n’a pas chômé lors de son retour : 18.7 points, 10.3 rebonds, 2.0 passes, 1.3 interceptions et 3.0 blk en trois matchs. Du côté du Heat, on a qu’un seul regret, c’est la prestation de Hassan Whiteside. Le pivot a terriblement déçu, avec seulement 5.2 points par match, 6.0 rebonds et 1.2 contre. Goran Dragic a assuré (18.6 pts, 2.6 reb, 4.6 ast, 1.0 stl), Dwyane Wade est passé en mode playoffs (16.6 pts, 4.2 reb, 3.6 ast, 1.4 stl), Kelly Olynyk a aussi haussé son niveau de jeu (12.8 pts, 4.6 reb, 3.8 ast, 1.4 stl, 1.2 blk) et James Johnson a fait plaisir à voir (12.4 pts à 54.8% au tir et 53.8% de loin, 6.0 reb, 4.8 ast, 1.2 stl, 1.2 blk). Le Process est en marche à Philadelphia.
Boston Celtics (2) vs Milwaukee Bucks (7) : 4-3
Les Celtics arrivaient décimés. Gordon Hayward est absent depuis le début de la saison, Kyrie Irving s’est fait opéré du genou et Marcus Smart n’a joué que les trois premiers matchs de la série. Brad Stevens allait donc devoir composer avec de jeunes joueurs inexpérimentés. Et au final, il s’en est très bien sorti. Même si la série est allée en sept matchs, les jeunes loups du Massachusetts ont montré de très bonnes choses. Terry « Scary » Rozier a explosé (17.6 pts, 4.3 reb, 6.7 ast, 1.1 stl, 0.6 blk), titulaire à tous les matchs, il a été très clutch notamment au game 1. Jayson Tatum (15.4 pts, 5.3 reb, 3.1 ast, 1.6 stl, 0.6 blk) a été étonnant de maturité, comme tout au long de l’année.
Jaylen Brown confirme son statut de futur star, avec 17.9 points, 4.7 reb, 1.4 ast et 1.0 stl. Al Horford n’a pas déçu, il a été le meilleur marqueur, rebondeur et contreur de son équipe (18.1 pts à 58.8% au tir, 43.8% de loin, 8.7 reb, 3.3 ast, 0.7 stl, 1.4 blk). Les Bucks ont montré de bonnes choses, spécialement Giannis Antetokounmpo (25.7 pts, 9.6 reb, 6.3 ast, 1.4 stl, 0.9 blk), meilleur marqueur, rebondeur, passeur et intercepteur des Bucks, et Khris Middleton (24.7 pts à 59.8% au tir et 61.0% à longue distance, 5.1 reb, 3.1 ast, 0.9 stl, 0.7 blk). Eric Bledsoe a été bon, même s’il s’est fait dominé par Terry Rozier (13.6 pts, 3.4 reb, 3.7 ast, 1.0 stl, 0.9 blk). Mais le coach Joe Prunty a été incapable de s’adapter. Les Celtics continuent l’aventure et affronteront les Sixers dans ce qui s’annonce comme une série passionnante.
Crédits photo à la Une: Keith Allison