L’Espagne, favorite du tournoi, est tombée en demi-finales. Les Slovènes ont crée l’exploit, sans discussion possible. Ils affronteront la Serbie, valeur sûre du basket européen, qui s’est défait de la Russie.
Le phénomène Luka Dončić
La Slovénie, une des équipes les plus jeunes du tournoi (25 ans de moyenne d’âge), a crée la surprise en éliminant l’Espagne en demi-finales, se qualifiant ainsi pour la première finale de son histoire. Les Ibères semblaient pourtant invincibles à la vue du jeu proposé tout au long du tournoi. Mais les Slovènes ont été sans pitié. Une précision monstrueuse au tir (35/67 soit 52.2%, et 14/25 de loin soit 56%). Un jeu collectif (23 assists contre 16 côté Espagnol), qui a permis à cinq joueurs de terminer avec plus de dix points marqués (Randolph – 15 pts, Dragić – 15 pts, Prepelič – 13 pts, Vidmar – 12 pts, Luka Dončić – 11 pts). Les frères Gasol n’ont rien pu faire, malgré leurs 28 points combinés, et l’Espagne s’est inclinée 72-92.
Goran Dragić peut ainsi s’offrir une retraite internationale en apothéose en étant assuré de finir sur une médaille. Cette ligne arrière qu’il forme avec le jeune Luka Dončić (18 ans) forme un parfait mélange d’expérience et de jeunesse. Le meneur du Heat de Miami peut ainsi transmettre ses connaissances au génie de la balle orange. Car Luka Dončić n’est pas un joueur de 18 ans comme les autres. Son jeu n’est pas celui d’un jeune de 18 ans. C’est celui d’un joueur aguerri, qui a un sens du jeu et de la passe hors-norme. Sa performance en demie-finale, proche du triple-double (11 pts, 12 reb, 8 ast), en est déjà une preuve. Un véritable OVNI dans cette compétition où ce sont souvent des joueurs plus âgés qui font la Une. L’arrière du Real Madrid fait même déjà parler de lui outre-Atlantique, où il est pressenti dans le Top 3 de la prochaine draft. A seulement 18 ans, il va avoir un des premiers rôles dans une grande finale internationale, face à un des cadors européens, la Serbie.
Même diminuée, la Serbie assure
Une finale, c’était le minimum syndical côté Serbe. Même avec une liste d’absents aussi longue qu’on pourrait presque former un cinq majeur compétitif avec (Miloš Teodosić, Nikola Jokić, Miroslav Raduljica, Nemanja Bjelica), Sacha Đorđević réussit encore à tirer le meilleur de ses hommes et à parvenir de nouveau en finale, après celle des JO de Rio en 2016. Il pouvait tout de même compter sur Bogdan Bogdanović, futur joueur des Sacramento Kings, qui a assuré avec 24 points (9/16 au tir). La Serbie l’emporte 87-79, jamais vraiment inquiétée par la Russie malgré un Alexey Shved très prolifique mais peu précis (33 pts, 8/20 dont 6/15 de loin). Les Serbes assurent aussi dans la raquette, avec un Boban Marjanović très imposant (2m22, 18 pts à 7/10 et 6 reb), ce qui sera donc un avantage non négligeable face à la Slovénie, dont les plus grands éléments sont l’Américain naturalisé Anthony Randolph et le pivot Gašper Vidmar (2m11). L’affiche est excitante et met en scène deux pays ex-yougoslaves, un temps au sommet du basket européen. Cela ne signe pas pour autant la fin de la domination latine, mais aujourd’hui l’avenir du basket européen est tourné vers l’Est. Rendez-vous dimanche à 20h30 (16h pour la petite finale Espagne-Russie).
Crédits photo à la une: Petar Milošević