L’Unicaja Málaga remporte l’EuroCoupe après avoir été mené de 13 points dans le dernier quart-temps du match décisif. Retour sur trois matchs intenses, dans ce nouveau format de compétition.
L’EuroCoupe, qu’est-ce que c’est ?
Mais d’abord, il faut expliquer en quoi consiste l’EuroCoupe, car peu de monde en France (et même en Europe) la connaît vraiment. Petite sœur de l’Euroligue, c’est donc la deuxième compétition européenne la plus importante, à ne pas confondre avec la FIBA Europe Cup, dont la finale se joue entre Nanterre et Chalon. L’EuroCup (aussi appelée EuroCoupe en France) est gérée par l’ULEB, l’Union des Ligues Européennes de Basket-ball, et non pas par la FIBA, la Fédération Internationale de Basket-ball. Elle se déroule avec 24 équipes en temps normal, mais cette saison, à cause des tensions entre FIBA et ULEB justement, sept clubs (dont quatre italiens) ont décidé de ne pas participer et de rejoindre la FIBA et ses nouvelles compétitions. Ils ont été remplacés par trois autres, ce qui porte le total à 20 équipes, réparties en quatre groupes de cinq.
A noter qu’aucune équipe française n’y a participé, la FFBB ayant préféré se ranger du côté de la FIBA. Les quatre premiers de chaque groupe se qualifiaient pour le Top 16, quatre groupes de quatre équipes, dont seules les deux premières de chaque groupe accédaient au Final Eight, sous la forme classique quarts-de-finale, demi-finales et finale, en deux matchs gagnants à chaque fois. Au terme de tout cela, Unicaja Málaga et Valencia Basket Club se retrouvaient pour la finale. A noter que le vainqueur obtient un ticket pour l’Euroligue 2017-2018.
Trois matchs bien différents
On commençait à Valencia, dans un premier match très serré. Les deux équipes étaient au coude à coude pendant quasiment tout le match, en tout cas jusqu’au début du quatrième quart-temps, moment où Pierre Oriola a enchaîné un trois points puis un lay-up pour donner une avance de huit points aux locaux (60-52). Mais Málaga continuait d’y croire, grâce à Alen Omic (8 pts, 12 reb), Kyle Fogg (8 pts), puis Jeff Brooks (11 pts, 4 reb, 2 ast, 2stl), auteur d’un tir derrière l’arc qui remettait les verts à trois points des Valenciens dans la dernière minute de jeu. Mais Bojan Dubljevic annihilait tout espoir malaguène avec un tir primé décisif à 30 secondes du terme. Le pivot monténégrin terminait la rencontre avec 14 points (6/9 dont 2/3 de loin) et 8 rebonds. Victoire des locaux 68-62.
C’est dans un Martin Carpena Arena à guichets fermés (10 367 spectateurs) que Málaga comptait relever la tête. Et de quelle manière ! A aucun moment les joueurs de Valencia n’ont pu respirer, toujours derrière au score, et ce, dès le premier quart-temps (21-16). Les verts rentraient aux vestiaires avec 9 points d’avance, et n’ont jamais lâché cette avance, malgré un run 0-6 de Valencia dès le retour des vestiaires, auxquel les Andalous ont répondu par un 12-0. La clé du match réside sûrement dans les rebonds, domaine dans lequel Unicaja a largement dominé, 40-24. Jamar Smith a terminé avec 20 points (7/11, dont 5/9 à 3 points), 4 rebonds et 4 passes, tandis que Alen Omic a enregistré un double-double avec 12 points (6/8) et 10 rebonds. Côté valencien, on notera Guillem Vives avec 14 points à 5/9 dont 4/8 de loin, et le Belge Sam Van Rossom avec 11 points et 5 passes. Au final, Málaga l’emporte 79-71.
Ce troisième match était donc le match décisif. Le Fuente de San Luis était plein (7 813 spectateurs), et les deux équipes étaient prêtes à en découdre. Le match était serré (33-30 à la pause), mais Valencia semblait prendre le dessus à la fin du troisième quart-temps (54-43). Les taronjas ont même réussis à compter 13 points d’avance à 9 minutes de la fin du match (56-43). Alors que tout semblait indiquer la victoire des locaux et que Alen Omic (8 pts, 3reb) avait été expulsé à la fin du troisième quart-temps (il était entré sur le terrain alors qu’il était sur le banc, fait prohibé par le règlement, même pour empêcher une bagarre), Málaga ne comptait pas se laisser faire. A partir de ce moment, Valencia n’allait plus marquer pendant 8 minutes. Les visiteurs ont alors entamé un 18-0 fatal, à base de tirs derrière l’arc de Dani Diez (9 pts à 3/4 de loin), puis de Jamar Smith (10 pts, 3 ast, 2 stl) notamment. Bojan Dubljevic (16 pts, 6 reb) réduisait la marque pour revenir à une possession à une minute trente de la fin à base de lancers-francs (58-61), mais le tir à trois points de Rafa Martinez pour l’égalisation était contré par Nemanja Nedovic à 15 secondes de la fin. Le match était alors plié, et Nedovic et Jeff Brooks (9 pts) inscrivaient chacun un lancer franc pour clore les débats. Score final: 58-63. Málaga remportait son premier titre international depuis 2001, et se qualifie donc pour l’Euroligue 2017-2018.
Crédits photo à la une: Carlos Delgado