Le 3 février dernier, la FFF a officialisé dans un communiqué sa candidature à l’organisation du championnat d’Europe féminin en 2025. Fière du succès de la Coupe du monde qui avait eu lieu en France en 2019, la France souhaite continuer sur sa lancée en donnant à nouveau de la visibilité à cette discipline.
Que ce soit pour le premier match des Bleues (4-0 contre la Corée du Sud) ou le dernier (1-2 face aux États-Unis), rares étaient les places vides dans les tribunes du Parc des Princes durant l’été 2019. La première grande compétition de football féminin organisée en France a attiré plus de foules que prévu, avec un taux de remplissage moyen de 74% dans les neuf villes hôtes de la Coupe du monde selon les chiffres relayés par le site du journal Le Monde.
Un nouveau coup d’accélérateur au football féminin
L’engouement pour la discipline était palpable même en dehors des stades. La Fédération Internationale de Football (FIFA) avait annoncé un record de plus d’un milliard de téléspectateurs au total réunis devant les rencontres du Mondial, contre 850 millions durant l’édition précédente. Et au niveau de la pratique, la présence des meilleures nations féminines de la planète sur les terrains de l’Hexagone a poussé de nombreuses femmes à se lancer dans ce sport, avec près de 200 000 licenciées en France aujourd’hui, soit deux fois plus qu’il y a dix ans.
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Malgré tous ces chiffres, le football féminin en France vit une évolution difficile depuis plusieurs années. Le championnat national, la D1 Féminine, reste dominée presque exclusivement par deux clubs largement au-dessus du lot, le Paris Saint-Germain, champion en titre, et l’Olympique Lyonnais, qui avait été sacré lors des 14 saisons précédentes. Ce manque d’investissement au niveau local a même été critiqué par la Ballon d’Or 2018 et attaquante de Lyon, Ada Hegerberg, au moment de l’annonce de la candidature de la France.
« Organiser des compétitions internationales, c’est bien. S’investir dans notre championnat, c’est mieux », avait-elle déclaré dans un dans un Tweet publié le 7 février. La Norvégienne avait d’ailleurs refusé de disputer la dernière Coupe du monde avec son pays pour contester le manque d’égalité hommes-femmes au sein de sa propre fédération. Des inégalités qu’elle déplore aujourd’hui dans son pays d’adoption, la France.
A la recherche d’un premier titre
Sur le papier, les Françaises arrivent toujours comme des prétendantes sérieuses à chacune des compétitions auxquelles elles participent. Les joueuses évoluent pour la plupart dans deux des meilleurs clubs d’Europe, au sein de l’effectif de l’Olympique Lyonnais et celui du Paris Saint-Germain. Plusieurs d’entre elles ont aussi fait des passages dans des championnats étrangers très compétitifs (Etats-Unis, Espagne, Allemagne, Angleterre).
Les Bleues ont ainsi souvent, dans leur 11 de départ et sur leur banc de touche, les talents nécessaires pour s’imposer face à n’importe quelle autre nation. C’est d’ailleurs pour cette raison que même les bookmakers en font d’elles des prétendantes au titre avant chaque grande compétition. La plateforme Betway de paris football estime par exemple que l’équipe de France a autant de chances de remporter l’Euro 2022 l’été prochain que les championnes en titre néerlandaises, avec une cote de 5.5 (le 10 février). Les Bleues arrivent juste derrière l’Angleterre, pays hôte, et l’Espagne (5) dont la majorité des joueuses évoluent à Barcelone, gagnante de la dernière Ligue des Champions.
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Pourtant, dans les faits, les choses tournent rarement à l’avantage des Bleues une fois sur le terrain. La France n’a jamais fait mieux qu’une quatrième place dans un tournoi majeur (durant la Coupe du monde 2011 et les Jeux Olympiques 2012). Les joueuses de Corinne Diacre ont surtout systématiquement été éliminées en quart de finale des trois derniers championnats d’Europe, dominées par l’Angleterre lors de l’édition 2017 (0-1). Le Mondial organisé en France en 2019 avait été présenté comme une motivation pour que les tricolores puissent enfin briller dans une compétition internationale, poussées par leur public chez elles. Rebelote en quart de finale: nouvel échec avant d’atteindre le dernier carré, battues par les futures championnes en titre américaines au Parc des Princes (1-2).
Cette frustration de ne pas pouvoir se retrouver en finale d’un grand tournoi a fait naître une envie au sein de la fédération de mettre toutes les chances du côté de l’équipe de France. L’engouement populaire durant la Coupe du monde 2019 est vite retombé, et aujourd’hui, avec cette candidature pour l’Euro 2025, la FFF cherche à lui donner un nouvel élan. Peut-être que d’ici-là, les Bleues auront déjà un titre en poche si elles parviennent à succéder aux Pays-Bas et monter sur le toit de l’Europe en juillet prochain.