L’ex-double championne olympique d’escrime Laura Flessel a été nommée, ce mercredi, ministre des Sports au sein du gouvernement du Premier ministre Edouard Philippe. Une intronisation surprise, qui s’annonce d’ores et déjà comme l’atout olympique du nouveau ministère.
Son nom n’était pas évoqué dans les couloirs du palais de l’Elysée ces dernières heures. Et pourtant; Laura Flessel, 45 ans, quintuple médaillée olympique d’escrime, a été propulsée ce mercredi après-midi à la tête du ministère des Sports du gouvernement d’Edouard Philippe. Un temps évoqués dans les plans du nouveau Premier ministre – investi l’avant-veille à Matignon -, les anciens sportifs Yann Cucherat (gymnastique) et Thierry Rey (judo), ou encore le politique de métier Pierre-Yves Bournazel (étiqueté Les Républicains), se sont finalement fait griller la politesse par l’ex-championne de fleuret.
Une vie sur et en dehors des pistes
Médaillée d’or en individuel et en équipe aux jeux d’Atlanta (1996), sextuple championne du monde, championne d’Europe… Laura Flessel s’est forgé un palmarès international de renom durant ses vingt-deux années de professionnalisme. Une carrière bien remplie débutée dans les rangs de l’Insep, pour celle qui a dû quitter très tôt sa Guadeloupe natale pour rejoindre la France. Mais la gauchère, porte drapeau de la délégation française lors des Jeux Olympiques de Londres en 2012 – aux termes desquels elle a pris sa retraite -, a rapidement su tourner la page de l’escrime.
Active dans le milieu associatif – créatrice de l’association Ti’Colibri, qui promeut l’épée en France -, « la guêpe » est aussi marraine engagée au sein de l’ONG française Handicap International.
Un antécédent politique et une prise de position
Si elle n’a jamais été engagée dans un parti politique, Laura Flessel a tout de même une (maigre) histoire politique derrière elle. En effet, la mère de famille de 45 ans avait été élue en octobre 2010 par Français Fillon – alors Premier ministre – au Conseil Économique Social et Environnemental, troisième assemblée du système politique français, peu connue par le grand public, qui rassemble des personnalités issues de la société civile. En plus de son mandat de cinq ans effectué au CESE, elle avait, avec une soixantaine de sportifs, récemment pris position en faveur d’Emmauel Macron en signant une tribune en faveur du candidat estampillé En Marche !, lors de l’entre-deux-tours de la dernière campagne présidentielle. Par la suite, elle avait félicité le nouveau président de la cinquième République française, par un tweet: « En Marche… le meilleur pour notre pays. Retroussons nos manches et avançons ».
Les JO 2024 comme ligne directrice
Celle qui succède à Patrick Kanner – qui n’était, quant à lui, pas issu du milieu du sport – aura comme principal objectif l’obtention des Jeux Olympiques 2024 pour la ville de Paris. Une candidature à laquelle l’ex-escrimeuse a toujours crié son attachement. Présente depuis les balbutiements de la candidature de la capitale française, aux côtés de Tony Estanguet au sein du comité directeur de Paris 2024, Laura Flessel n’a cessé de promouvoir la candidature française ces derniers mois, et de tenter de la rendre légitime aux yeux du grand public.
Sa nomination au nouveau gouvernement n’a donc rien d’étonnant, quand on sait qu’Emmanuel Macron est très favorable au projet Paris 2024, lui qui souhaite accompagner la délégation française au déplacement à Lima, au Pérou, en septembre prochain, où se tiendra le vote d’attribution de la ville hôte des Jeux Olympiques d’été 2024.
Crédits photo à la une: Marie-Lan Nguyen
