Au Stade est allé à la rencontre d’un jeune homme pétri de talent, dont le nom vous est peut-être familier. Et pour cause: Il a réalisé un rêve de gosse lors de la saison dernière: celui de fouler la pelouse du Parc des Princes avec le PSG. Cet homme, c’est Timothée Taufflieb. Il nous a accordé quelques minutes de son temps, pour revenir notamment sur ces merveilleux souvenirs, et évoquer ses ambitions avec l’US Quevilly. Interview.
Pour commencer, Timothée, pourrais-tu te présenter à nos lecteurs ?
Bonjour aux lecteurs, je m’appelle Timothée Taufflieb, j’ai 23 ans (né le 1er décembre 1992). J’ai grandi à Franconville, dans le Val d’Oise, où j’y ai passé ma scolarité au lycée tout en jouant au football depuis mes débuts au FC Franconville. Côté physique, je suis un petit gabarit, je mesure 1m72 et pèse 75 kg. Au niveau du football, je suis un joueur offensif, je peux occuper les postes d’attaquant, ailier ou encore en soutien de l’attaquant. Ma particularité est l’explosivité.
Bien évidemment, nous allons revenir sur ce qui doit être ton plus beau souvenir en tant que footballeur. Je parle bien sûr de ton entrée sur la pelouse du Parc des Princes, le 16 avril 2016 face à Caen (victoire 6-0 du PSG). Quelles émotions traversent ton esprit quand tu écoutes le speaker annoncer ton entrée, et le public scander ton nom ?
Il n’y a pas de mots pour exprimer ce genre d’émotions… C’est un sentiment incroyable que tout footballeur aimerait vivre. Ceci dit, je savais pourquoi j’étais là puisque j’ai beaucoup travaillé pour arriver jusqu’ici. Je commençais à me mettre cette idée en tête une semaine avant puisque le coach Laurent Blanc m’avait appelé dans le groupe qui affrontait Guingamp. Mais je n’ai pas eu la chance d’entrer en jeu au stade du Roudourou. Mais c’est vrai qu’entrer au Parc des Princes m’a procuré un sentiment incroyable, avec en plus toute la famille dans les tribunes pour me soutenir. Énormément d’émotions surtout quand 45 000 spectateurs scandent ton nom, ça donne la chair de poule… C’est quelque chose qu’on aimerait vivre tous les jours donc je vais tout faire pour le revivre.
Tu es donc champion de France avec le PSG. Ça fait quoi d’avoir vécu cela aux côtés des Zlatan Ibrahimovic, David Luiz, Di Maria, et toutes ces grandes stars du foot ?
Tout d’abord, il est important de dire que derrière ces noms se cachent des êtres humains comme tout le monde, bien que différents de par leur talent exceptionnel de footballeurs. J’avais un petit peu l’habitude de les côtoyer grâce à un stage de pré-saison aux États-Unis auquel j’ai participé, aux entraînements dans la semaine que je faisais régulièrement avec eux. J’ai donc appris à découvrir les hommes, mais c’est vrai qu’être avec eux dans le vestiaire et partager ces moments avec eux, c’est juste incroyable. Ils ont été super cools, en me mettant tout de suite à l’aise. Leur expérience leur permet de savoir gérer la venue d’un jeune dans un groupe professionnel, donc tout s’est bien passé. En tout cas, c’est clair que fouler la pelouse avec ces joueurs restera un moment inoubliable.
Drôle de parcours. Car, il y a 5 ans, tu jouais (contre le journaliste qui réalise cette interview pour l’anecdote) au niveau district (départemental) avec les U19 du FC Franconville. Peux-tu nous rappeler ton parcours jusqu’au PSG ?
J’ai toujours cru en moi. Dans la vie, j’ai toujours voulu être footballeur donc je n’ai jamais lâché cet objectif. Je jouais donc comme tu l’expliquais à Franconville au niveau district même si j’étais la plupart du temps surclassé en Seniors. Je redescendais en U19 pour les matches importants de l’équipe, qui jouait la montée à l’époque. A l’âge de 17 ans, j’étais déjà avec l’équipe Seniors qui évoluait en DSR. A cette époque là, j’avais déjà affronté le PSG, mais l’équipe 3 du PSG, qui était dans notre poule et qui a terminé la saison à la première place (accédant ainsi à la DH, ndlr). Deux ans plus tard, le coach de cette équipe 3 du PSG m’a appelé car il était intéressé par mon profil. Toute cette évolution, je la dois en grande partie à cet homme qui est venu me chercher à Franconville. J’ai fait une bonne saison en DH, ce qui m’a d’abord permis de faire quelques entraînements en CFA sans y jouer le week-end. A ma deuxième saison, j’ai réalisé un début tonitruent en DH en inscrivant 10 buts en 3 matches. Le coach de la CFA qui me connaissait un peu m’a pris tout de suite pour intégrer l’équipe. J’ai fait toute la saison avec cette équipe. En parallèle, je travaillais à l’hôpital de Colombes pour gagner ma vie. J’ai décidé de lâcher mon travail pour le foot. Je me suis dit que je me laissais 6-7 mois pour essayer de réussir dans le milieu du foot, et ça a payé car j’ai terminé meilleur buteur de CFA. Par la suite, le PSG m’a proposé un contrat professionnel, ce qui m’a permis de faire la préparation de début de saison avec les pros du PSG en Autriche, puis aux États-Unis. Des souvenirs tout aussi exceptionnels. J’ai continué en CFA jusqu’à ce fameux jour où Laurent Blanc m’a donné ma première et seule apparition en Ligue 1. Trois belles saisons qui m’ont fait progresser, en fréquentant de très grands joueurs tels qu’Ibrahimovic, Thiago Silva, Maxwell, Di Maria et j’en passe.
A l’intersaison, tu as décidé de relever un nouveau challenge. Celui de l’US Quevilly-Rouen Métropole, club évoluant en National (3e division). Pourquoi avoir quitté le PSG, et surtout, pourquoi Quevilly ?
J’étais en fin de contrat avec le PSG, même si le club me proposait une année supplémentaire. Je savais par contre qu’en signant de nouveau au PSG je jouerais de nouveau en CFA. Même si les entraînements avec les pros étaient bénéfiques, je savais que j’étais capable de jouer en National après mes deux saisons pleines en CFA. Le coach de Quevilly-Rouen est venu « toquer ». Il m’a appelé et m’a proposé un projet intéressant à Quevilly-Rouen Métropole. C’est l’accession en Ligue 2 dans les années à venir qui m’a très intéressé. Je suis venu parce que c’est une équipe qui joue bien au football, et j’aime les équipes qui jouent au football avec une vraie philosophie de jeu. J’avais d’autres propositions mais j’ai privilégié l’aspect sportif, avec un club comme Quevilly-Rouen où je sentais une confiance de la part des dirigeants. J’ai voulu grimper l’échelon et jouer en National. Ça s’avère payant car j’arrive à être décisif et je montre que j’ai le niveau pour jouer à ce niveau.
Ton club est actuellement 6e mais à seulement 3 points du podium, synonyme de montée. Quels sont les objectifs sportifs de l’US Quevilly Rouen Métropole pour cette saison ?
On est fraîchement promus, donc nous préférons ne pas griller les étapes, tout en essayant d’être le plus ambitieux possible. Le message du coach et du président est de finir en première partie de tableau, de finir avec un maintien confortable en montrant une bonne figure dans ce championnat. Ça commence bien donc il faut continuer. Le projet du club est d’accéder en Ligue 2 dans les années à venir, donc le club essaye de monter une équipe solide, d’avoir un projet cohérent et pour l’instant c’est pas trop mal car nous débutons bien. Il faudra voir si ça tient sur toute la saison mais pour l’instant nous sommes bien placés. Si on peut monter dès la première saison ce sera tout bénéfique mais on ne va pas griller les étapes et on va gravir les marches une par une. Cette équipe est jeune, joueuse et ambitieuse et on va tout faire pour aller le plus loin possible ensemble.
Raconte-nous, le National, quelles sont ses particularités ?
Chaque année j’essaye de monter d’un échelon. Bien sûr, je sens que c’est plus dur de saison en saison. Le championnat National est intéressant parce qu’on y retrouve beaucoup d’anciens joueurs professionnels ou de joueurs qui ont côtoyé le haut niveau. Donc on sent qu’il y a des joueurs au dessus du lot. Techniquement, ce n’est pas non plus vraiment plus fort que la CFA mais on sent une différence au niveau de la rigueur, de la maturité et de la sérénité avec le ballon. Il faut être bien concentré dans les 30 derniers mètres, que ce soit offensifs comme défensifs, autrement on peut vite prendre un but sur une erreur. On sent également un certain vice de la part de ces joueurs, plus aguerris et plus expérimentés qui font aussi le charme de ce championnat.
Tu fais des débuts remarquables (2 buts en 7 matches) et tu t’imposes logiquement comme un titulaire dans ce groupe normand. Tu as même reçu l’étoile France Football de la 4e journée du National, récompensant le meilleur joueur du week-end. Quelles sont tes ambitions personnelles pour cette saison ?
J’aimerais d’abord remercier mes coéquipiers car ils me mettent dans les meilleures conditions et sans eux je ne ferai pas un début de saison comme celui-ci. Je n’ai pas réellement d’objectif personnel au jour d’aujourd’hui. Je reste focaliser sur les objectifs collectifs, en espérant faire une grosse saison à titre personnel en marquant et en faisant marquer le plus de buts, sans me fixer d’ambition particulière dans ce domaine. A mon poste, le plus important est bien évidemment d’être le plus décisif possible.
Ce choix de l’US Quevilly Rouen Métropole, est-ce pour mieux rebondir et prouver que tu as le niveau pour jouer dans un club plus huppé ?
Forcément, mon objectif, ça l’est et ça le restera toujours, c’est de jouer le plus haut possible donc ça passe par des bonnes saisons quel que soit le club pour lequel je joue. Je suis justement venu à Quevilly car je savais que j’allais être mis en valeur par le jeu qui y est produit, avec une équipe qui joue au ballon et pas une équipe qui se débarrasse de la balle, ou qui attend les erreurs de l’adversaire. La philosophie du coach me plaît et me conforte de jour en jour dans mon choix. Aujourd’hui je suis à Quevilly-Rouen Métropole pour y faire une bonne saison. Et pourquoi pas grandir avec le club, qui sait !
Propos recueillis par Geoffrey Devanlay – @Geo_Devanlay
Crédits photo à la une: capture d’image Instagram