La NBA pourrait-elle accueillir de nouvelles franchises soit aux États-Unis soit hors de ses frontières ? État des lieux sur les projets d’expansion du plus grand championnat de basket au monde.
Canada: concurrencer les Raptors?
La NBA débute son histoire canadienne en 1995 lorsque David Stern décide d’autoriser deux villes canadiennes à se doter d’une franchise NBA: les Raptors, basés à Toronto et les Grizzlies à Vancouver. La première s’est bien implantée dans la plus grande ville du Canada. Elle est gérée encore aujourd’hui par le plus grand consortium sportif: le Maple Leaf Sports and Entertainment. Ce dernier gère également les Maple Leafs en NHL et le Toronto FC en MLS.
Pour la seconde, c’est beaucoup plus problématique tant sur le plan sportif que sur le plan financier. Les Grizzlies de Vancouver enchaînent les mauvais résultats et les choses s’aggravent dès 1998, cette fois-ci sur le plan financier. Avec des mauvais choix de joueurs, l’incompétence des dirigeants, qui invoquent comme raison principale de leur échec la taille trop réduite du marché vancouverien, la seule solution est de déménager la franchise. Elle est vendue pour 350 millions de dollars à un milliardaire américain Robert Parra, qui l’installe à Memphis en 2001. Les Raptors sont la seule franchise canadienne encore en activité. Certains rêvent depuis de recréer une franchise. A Vancouver, certains internautes ont lancé une campagne pour recréer une nouvelle franchise NBA via les réseaux sociaux.
Mais il y a un an, la presse canadienne a rapporté que Michael Fortier, ancien ministre du commerce sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper, rêve de créer une nouvelle franchise à Montréal. Il y travaille discrètement depuis 2015, avec un coût d’un milliard de dollars si les choses aboutissent. L’ancien ministre l’a reconnu dans la presse canadienne:
Le montage financier demeure complexe, mais ce n’est pas impossible. C’est réalisable. »
Un des avantages serait, dès lors, la concurrence contre Toronto. Mais avec quels joueurs et quels résultats ? Ce qui est sûr, c’est que c’est un risque considérable tant sur le plan financier que sur le plan sportif. Depuis quelques mois, la chambre de commerce de Montréal soutient ce projet sans pour autant préciser la nature de son soutien.
Londres: un rêve utopique
La NBA débute son histoire londonienne en 2011, en organisant un match opposant les Raptors de Toronto et les Nets du New Jersey dans le cadre des Global Games, crées en 1990. David Stern rêvait de voir la NBA s’exporter en Europe et de créer des franchises dont Londres aurait fait partie. Son successeur Adam Silver a profité de sa visite dans la capitale britannique en 2017 pour répondre aux questions sur la possibilité de voir un jour une franchise londonienne en NBA. Et il a répondu ceci:
Il ne faut jamais dire jamais, et si on doit le faire quelque part, ce sera à Londres, rien que pour la logistique. »
Bref, c’est évasif. Sauf que cela pose de nombreux problèmes, et le rêve de voir une franchise NBA à Londres est une utopie. Tout d’abord, le décalage horaire ne facilite pas la tâche des joueurs, qui se sentiront forcément plus fatigués. Ensuite, les viabilités sportive et économique restent les deux plus grands problèmes de la future franchise: quels joueurs ? A quel prix ? Trouver des joueurs venant s’installer à Londres pour jouer en NBA est impossible. Et qu’en est-il pour trouver de l’argent pour créer la franchise! Elle pourrait ne pas tenir très longtemps, faute de résultats économiques et sportifs.
Aucun basketteur britannique n’a le niveau pour jouer en NBA à l’heure actuelle. Le marché britannique dans le basket n’offre pas grand chose, même s’il existe un championnat organisé autour des franchises (sur le modèle de la NBA). Dernier problème, le public: même si Londres peut accueillir des matchs, l’idée d’une franchise reste un gouffre, ce qui aurait des conséquences importantes dans tous les domaines.
Mexico: pour la 1re franchise non anglo-saxonne?
Comme pour la capitale britannique, Mexico a aussi accueilli par le passé, et ce sera le cas encore cette saison, des matchs NBA dans le cadres des Global Games. Depuis quelques années, les cadres dirigeants de la NBA n’excluent pas d’accueillir une franchise dans la capitale mexicaine.
Mais les questions qui vont se poser sont les mêmes: quels joueurs ? à quels prix ? Hormis Gustavo Ayon qui pourrait rejoindre un jour cette franchise, il y a peu de joueurs mexicains qui ont le niveau pour jouer en NBA. Cette dernière a ouvert il y a moins d’un an un centre de formation pour de potentiels talents venant non seulement du Mexique, mais de toute l’Amérique latine et des Caraïbes. De plus, le Mexique n’est pas non plus un grand pays de basket. Mexico possède tout ce qu’il faut pour accueillir une franchise reste à savoir dans quelle conférence jouera-t-elle si le projet mexicain voit le jour.
Seattle: retour des SuperSonics?
La grande ville nord-ouest américain avait accueilli les SuperSonics de 1967 à 2008 avant de déménager à Oklahoma City, qui avait conservé l’effectif à cette époque. Le retour de la NBA à Seattle est un débat qui fait rage depuis quelques jours aux États-Unis avec un possible retour d’un certain Kevin Durant. Certains imaginent sa fin de carrière là où il a tout débuté. La KeyArena a dû être rénovée à l’occasion d’un récent match de pré-saison entre les Kings de Sacramento et les Warriors de Golden State. Après avoir obtenu le droit d’accueillir une franchise de la NHL, alors pourquoi pas un retour des Supersonics ? Dans tous les cas, Adam Silver a fait du dossier d’expansion à Seattle une priorité, même si un tel projet n’est pas urgent. Les fans des SuperSonics devront encore patienter.
Las Vegas: pourquoi ne pas imiter les Golden Knights?
Si l’arrivée des Golden Knights en NHL fut un succès, alors pourquoi ne pas accueillir une franchise, mais cette fois en NBA ? Il est un fait que Las Vegas fait partie intégrante du paysage économique américain. Cette ville a accueilli à la fois les Summer Games et les All-Star Games en 2007. Las Vegas a tout ce qu’il faut pour accueillir une franchise NBA.
Voici les différents projets d’expansion de la NBA, sans exclure pour autant d’autres villes comme Kansas City par exemple. Mais ce processus, s’il aboutit, prendra de nombreuses années. La patience est donc de mise.
Crédits photo à la Une: Cyrus Saatsaz