Battue dès son entrée en lice à l’Open d’Australie par la modeste Roumaine Ana Bogdan (6-3, 6-2), la Française Kristina Mladenovic a enchaîné une 15e défaite d’affilée. Malgré ses déclarations rassurantes, son avenir s’assombrit plus que jamais.
En étant un poil provocateur et sarcastique, Kristina Mladenovic ne pouvait terminer son premier match à l’Open d’Australie que par une piteuse double faute. Mardi, sur le court numéro 3, la Française a enchaîné une 15e défaite d’affilée sans avoir eu l’espoir ne serait-ce que de gagner un set. Face à une Roumaine, classée au 104e rang à la WTA, la Française a plus touché les bâches que le centre du court (47 fautes directes dont 23 en revers sur un total de 17 jeux). Même si elle a su breaker son adversaire, on n’a jamais vu la Nordiste en capacité de renverser la tendance. Sur ses 15 défaites, cinq l’ont été face à des joueuses classées au-delà de la 100e place…
« Kiki » n’a plus gagné un match depuis août dernier et le tournoi de Washington. Alors qu’elle devait poursuivre son ascension irrésistible vers les sommets après sa victoire sur Garbiñe Murguruza à Roland-Garros (défaite en quarts contre Bacsinszky), sa victoire à Saint-Pétersbourg, ses finales à Stuttgart et à Acapulco et sa demi-finale à Indian Wells. C’est donc à mi-saison que tout a commencé à partir de travers. Pendant ce temps-là, Murguruza remportait Wimbledon et Caroline Garcia, sa « meilleure ennemie » disputait le Masters. Tête de série numéro 11 à Melbourne et au même rang à la WTA, elle va forcément dégringoler au classement puisqu’elle perdra les points acquis pendant la première moitié de saison 2017.
« Pas de souci à se faire »
Malgré l’état de délabrement de son jeu, la Française se tient droite dans ses bottes et veut afficher un moral en acier trempé. « Il n’y a pas de problème, avançait-elle en conférence de presse d’après-match. C’est tout simplement un mauvais match. Il n’y a pas de souci à se faire, ça ne peut pas continuer comme ça, surtout avec le travail que je fais au quotidien. Si à un moment donné, je me décourage, je perds la motivation et la confiance, là il y aura un réel problème. Mais, j’en suis très très loin. » On ne veut pas croire que la joueuse ne soit pas ébranlée par ce nouveau revers, mais elle tient à rester positive contre vents et marées. Méthode Coué ?
Le discours d’avant-Melbourne était quasiment identique. En conférence de presse, le samedi précédant son match, Mladenovic assurait qu’elle avait « réglé ses problèmes ». Elle récusait d’abord tout pépin physique qui aurait pu expliquer son abandon au tournoi de Sydney (elle n’a pas supporté la très forte chaleur sur le court ce jour-là) contre la wild card locale, Ellen Perez (défaite 6-4, 4-2 face à la 341e mondiale). « Que ce soit les bons ou les mauvais mois, tout est désormais derrière moi, disait-elle. Il y a eu une très longue période foncière où j’ai réglé tous mes problèmes de santé. J’ai énormément travaillé et progressé. Je suis en pleine forme. Il n’y a aucun doute au niveau mental si c’est la question. Je suis repartie sur une nouvelle saison. J’aurais aimé avoir plus de matches avant Melbourne mais je suis assez satisfaite de mon niveau de jeu affiché pour un premier match de saison, à Brisbane (NDLR: défaite face à Sasnovich, 1-6, 6-3, 7-5). En arrivant ici, j’ai pu faire des entraînements de qualité. »
Rester sans entraîneur ?
Les séries de défaites sont légion dans ce sport et il suffit de pas grand-chose pour que ça redémarre. Dans des circonstances bien différentes, la Canadienne Eugénie Bouchard a gagné son premier match en simple à l’Open d’Australie, une performance qu’elle n’avait plus connue depuis août dernier à New Haven. A Melbourne, Mladenovic est accompagnée par ses parents mais n’a toujours pas d’entraîneur. Dans le tennis actuel, on ne compte plus les joueurs sans coach. Faut-il pour elle réactiver les pistes ? Faut-il pour elle entendre un discours différent que celui de ses parents ? Quand on voit les trop nombreuses fautes au service et en coup droit, les armes principales de son jeu, dans son premier match à Melbourne, il y a de quoi être vraiment inquiet.
A l’Open d’Australie, Mladenovic reste engagée en double dames avec la Hongroise Timea Babos. Après la désastreuse campagne australienne, le premier tour de Fed Cup face aux Belges à Mouilleron-le-Captif (10-11 février), peut-il s’apparenter à une bouée de sauvetage sous la houlette du duo composé de Yannick Noah et du nouvel entraîneur des Bleues, Thierry Champion ? A ce stade de la crise, tout est bon à prendre.
Crédits photo à la Une: Christian Mesiano