C’est désormais une (bonne) habitude, le week-end dernier, l’équipe de France de tennis a passé le cap du 1er tour de la Coupe Davis, se qualifiant ainsi pour la 7e fois d’affilée en quart-de-finale de l’épreuve.
Cette victoire sans encombre (face à un Canada amoindri) lance de belle manière le 3e mandat de capitaine du gourou Yannick Noah à la tête des Bleus. Pour autant, 2016 sera-t-elle enfin l’année des Mousquetaires? Le récent passé des Tricolores montre que le chemin vers le Saladier d’Argent est encore semé d’embûches… A commencer par ce piégeux quart-de-finale programmé face aux Tchèques.
Une démonstration en trompe l’œil face à une équipe décapitée ?
Quoique sujette à polémiques, cette grande 1ere organisée dans les DOM-TOM (Guadeloupe) aura somme toute été une franche réussite. Devant un public totalement acquis à sa cause, Gaël Monfils, le régional de l’étape (le Parisien est Guadeloupéen d’origine), a d’abord parfaitement lancé le train bleu en assommant le modeste Frank Dancevic (actuel 243e mondial) tout en assurant comme à son habitude le spectacle. Dans la foulée, Gilles Simon a enfoncé le clou face à Vasek Pospisil (43e mondial), et ce, malgré un départ catastrophique dans le 1er set (mené 0-5, « Gilou » a ensuite aligné 7 jeux de rang pour empocher le gain de la 1ere manche!). Dès le samedi ensuite, sans vraiment briller, la paire de médaillés olympiques de double « Tsongasquet » a fini le boulot en offrant le 3e point qualificatif à la France.
Enfin, les matchs d’exhibition du dimanche ont eux-aussi tourné à l’avantage des Bleus : Richard disposant tranquillement de Bester avant que Jo ne profite du forfait de Dancevic. En revanche (on pinaille certes, mais quand même), on peut s’interroger sur la pertinence du choix d’avoir fait jouer les 2 simples sans enjeux à Gasquet et à Tsonga plutôt qu’à Monfils, sachant que les supporters locaux auraient certainement préféré revoir une dernière fois leur chouchou (celui-ci n’étant a priori pas prêt de rejouer de si tôt en Guadeloupe). Par ailleurs, cette jolie victoire, sans appel (sur le score de 5-0), se doit malgré tout d’être nuancée car n’oublions pas que les représentants du drapeau à la feuille d’érable étaient tout bonnement privés de leurs 2 meilleurs éléments, à savoir : Daniel Nestor, le spécialiste du double, et surtout leur leader Milos Raonic (14e mondial). Pas d’euphorie donc, la qualification française reste plus à ranger du côté de la simple formalité que de celui de la véritable performance.
Prochain adversaire: la République Tchèque… comme on se retrouve !
Exit la ballade antillaise, le quart-de-finale de la mi-juillet sera (à n’en pas douter) une toute autre paire de manches avec un déplacement, qui s’annonce d’ores et déjà périlleux, en Tchéquie. Pour la 3e fois en 8 ans, les Tricolores devront en effet en découdre avec Tomas Berdych et sa bande… Après le succès des Tchèques à Ostrava en 2009, puis la revanche prise par les Bleus en 2014, ce 3e acte prendra même des allures de « belle » entre les 2 nations. Qui sortira vainqueur? Difficile à dire à l’heure actuelle tant le duel s’annonce serré. Titrée en 2012 et 2013, la solide formation d’Europe centrale s’appuiera comme toujours sur son pilier, Tomas Berdych (7e mondial), ainsi que sur son complice du double, Radek Stepanek.
En partant de ce postulat, face à Lukas Rosol (le N.2 tchèque en simple), la France devra presque obligatoirement s’assurer les 2 points. Mais quid du 3e ? Battre Berdych, en simple comme en double, n’est jamais une mince affaire. Si l’on se penche du côté des statistiques, on constate cependant que Gasquet (7-6) et Simon (7-5) présentent tous deux des bilans positifs face au taulier morave. Au contraire, Tsonga (3-8) et Monfils (1-6) sont quant à eux nettement menés dans leurs confrontations les opposant à l’ancien finaliste de Wimbledon… Faudra-t-il alors tout miser sur le double? Là encore, le pari serait très risqué, car le duo Berdych-Stepanek en Coupe Davis, c’est tout simplement 16 victoires pour seulement 2 petites défaites… Alors certes, un des 2 revers concédés par le redoutable tandem slave l’a été face au binôme Tsonga-Gasquet, mais c’était à Roland-Garros, sur terre-battue (une surface que Berdych n’affectionne guère) et devant le public français… A Prague cet été, les cartes seront redistribuées et nul doute que le contexte sera évidemment bien moins favorable aux Tricolores! En somme, l’équation tchèque parait fort complexe à résoudre, elle a en tout cas de quoi donner pas mal de migraines à Yannick Noah dans les mois à venir.